Après avoir tenté de se substituer aux institutions de l'Etat, et de défier toute la classe politique, gouvernement compris, en s'attaquant au passage à l'ex-premier responsable de l'institution la plus névralgique du pays, le patron du FLN veut maintenant jouer à un jeu malsain, en parlant de la question sahraouie, qui demeure du seul ressort de l'Etat. Que cherche-t-il réellement ? A nuire au bon fonctionnement des institutions de la République ? Au profit de qui ? En déclarant avoir «un point de vue différent» sur la question du Sahara Occidental et des relations algéro-marocaines, et en refusant de commenter la réaction du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, au discours du roi du Maroc à l'occasion du 40e anniversaire de la «marche verte», qui s'attaquait de nouveau à l'Algérie, le patron contesté du FLN, franchit toutes les lignes rouges. Cette sortie, programmée ou improvisée, achève de le démasquer et de le montrer sous son vrai visage : machiavélique et irresponsable. Mais, apparemment, il ne s'encombre d'aucun scrupule pour porter l'estocade à ce qui reste de crédibilité aux institutions. Pourtant, il n'était pas à sa première bévue. Il y a un an, souvenons-nous, il ne s'est senti aucune gêne à mentir en public, en annonçant lors d'un meeting politique, certainement pour booster l'adhésion des partisans du président sortant, que le président de la République venait de retirer le formulaire de candidature, avant d'être démenti par le ministre de l'Intérieur ? Au lieu de s'en excuser auprès de ses ouailles qu'il a tenté de tromper, il s'enfonçait donc dans sa logique nuisible. Ce jeu malsain doit s'arrêter, il en va de la crédibilité et de l'honneur de la République.
