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Un album pour un pays fantasmé
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 12 - 2015

Le musicien d'origine libanaise, Bachar Mar-Khalifé, revient sur ses origines et son enfance dans son troisième opus «Ya Balad». Une ode mélancolique à un pays lointain et fantasmé. Rencontre.
Exilé, déraciné, nostalgique... Bachar Mar-Khalifé est tout cela à la fois. Prédestiné aussi, avec un père compositeur, chanteur et joueur de oud, le réputé Marcel Khalifé. Durant l'enfance du petit Bachar, la maison familiale est traversée de musiciens, de musique et de fêtes, alors qu'à l'extérieur la guerre gronde. «La musique est une tradition familiale. Je ne me suis pas trop posé la question, même si, enfant, j'avais envie de travailler dans une station-service (pour l'odeur) ou d'être footballeur. Mais cela n'aurait pas été très raisonnable». Bachar se souvient des tournées de son père que la famille accompagnait, des musiciens en coulisses et des concerts, durant lesquels le petit garçon s'endormait. À l'âge de 6 ans, en 1989, il quitte avec sa famille, le Liban en proie à une guerre civile entamée en 1975, et arrive à Nanterre, en banlieue parisienne, dans un pays qu'il ne connaît pas. «Je ne me suis rendu compte qu'une fois arrivé en France, à l'école, que nous avions vécu la guerre. Je garde de belles images de mon enfance, car mes proches m'avaient préservé. Nous avions quitté Beyrouth à titre provisoire. Mais sommes restés à Nanterre. Peut-être qu'aujourd'hui, j'essaye d'embellir mon enfance et mon pays, que je fantasme. Mais lorsque je retourne au Liban, je constate que ce que j'ai vécu ou ce que j'ai cru vivre, n'existe plus" explique Bachar Mar-Khalifé. Berceuses Des souvenirs, voilà ce qu'il lui reste de son Liban natal : les citronniers, le goût du lait concentré, l'odeur du savon baladi (du pays) ou encore les bouteilles d'arak. L'enfance et la nostalgie marquent son troisième album, Ya Balad (Ô Pays). On y trouve deux berceuses, dont Yalla Tnam Nada (qui fut chantée par Fairuz), interprétée par l'actrice d'origine iranienne Golshifteh Farahani, qui murmure en arabe : «Dors petite, dors. Je t'attraperai une colombe. Ne t'inquiète pas colombe, je ne le ferai pas. Je lui raconte une histoire pour qu'elle s'endorme». L'album se clôt par une autre berceuse, «Dors mon Gâs» de Théodore Botrel, chanteur français de la belle époque tombé dans l'oubli, mais dont cette chanson a été transmise de mère en fille jusqu'aux enfants de Bachar, par sa compagne, Erika Moulet. La famille est encore là, avec une composition de son père (Madonna) sur un texte dédié aux enfants partis trop tôt, et une autre de sa mère, musique très festive sur un poème égyptien (Lemon). Avec son frère Rami (le pianiste du duo Aufgang), ils invoquent le pays de leurs parents (Ya Balad) sur un air mélancolique et épuré. Son père et sa mère sont retournés au Liban il y a une dizaine d'années. Lui et son frère aîné sont restés en France. Solo Déraciné, Bachar Mar-Khalifé a trouvé un moyen d'expression dans la musique. Piano à 6 ans, percussions à 11... Dans sa chambre, l'adolescent s'entiche de Nirvana, de MC Solaar, Wu-Tang Clan ou Michael Jackson. Le jeune homme découvre ensuite Barbara, Brassens et Ferré. Bachar Mar-Khalifé aime tout autant Rachmaninov, Chostakovitch ou Prokofiev. «J'ai vite compris que je devrais me détacher de ce que j'avais appris au Conservatoire», explique celui qui ne s'envisageait pas pianiste soliste. Comme beaucoup de premiers albums, Oil Slick (2010) a muri pendant des années dans l'esprit de Bachar Mar-Khalifé avant d'être enregistré. Le second, Who's Gonna Get the Ball... (2013), est né de la scène. Ya Balad a été conçu en solo durant dix jours dans un studio. Cet album entêtant et mélancolique à la langueur orientale est né au studio La Borie, en Limousin. Le musicien a joué du piano et des percussions, mais aussi d'un clavecin qui trônait là, du synthétiseur, du mélodica ou de la flûte nay (sur Lemon). «Avec cette contrainte de temps, je voulais créer de façon spontanée et instinctive. Si j'avais pensé à l'idée du Liban bien avant, je n'aurais probablement pas encore enregistré cet album», avoue Bachar Mar-Khalifé. Homme de musique, il s'est frotté aux mondes du cinéma et du théâtre. La chanson interprétée par Golshifteh Farahani figure au générique du film Go Home de Jihane Chouaib. Les titres Layla et Kyrie Eleison sont aussi nés au contact du cinéma, tandis que Bachar Mar-Khalifé a joué sur les planches, le Paradis de Helki, «un tableau de guerre», selon ses propres termes. Il pratique le syncrétisme, mêle les styles, les époques, les civilisations et les langues. Car Bachar Mar-Khalifé n'aime ni les frontières, ni les limites.

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