Plusieurs syndicalistes du complexe sidérurgique d'El Hadjar d'Annaba ont révélé à la Nouvelle République que la situation actuelle dans laquelle se trouve l'usine d'acier ne présage rien de bon à cause de la crise que connaît le pays face à la chute permanente du prix du pétrole et de l'augmentation de la matière première nécessaire A ce sujet, il faut savoir que la phase de la modernisation de Arcelor Mittal, qui fut lancée, risque à n'importe quel moment de freiner face aux multiples contraintes financières énormes et surtout à la non-formation des techniciens dans la maîtrise des nouvelles technologies. A l'heure actuelle, rien n'est avancée sur le taux d'exécution des travaux de réhabilitation du haut fourneau n° 2., indiquent des syndicalistes. Or, le premier haut fourneau qui est à l'arrêt n'a pas fonctionné depuis de nombreuses années déjà et les deux aciéries à oxygène ne tournent plus depuis l'arrêt du haut fourneau n° 2, a-t-on souligné. L'enveloppe financière dégagée de 400 millions de dollars dans le but de pouvoir arranger les choses en réhabilitant le haut fourneau n° 2 ainsi que ses installations avoisinantes pour arriver à une production d'acier de 1, 2 million de tonnes risque fortement d'offrir des résultats vraiment négatifs, avance-t-on auprès du complexe. Dans cette optique, il est à noter que le plan de modernisation d'Arcelor Mittal prévoit notamment la réalisation d'une aciérie d'une capacité de un million de tonnes dans les années à venir. Malheureusement, pour ses besoins en matière d'acier, le pays continue d'importer pour 10 milliards de dollars alors que ces dernières années, nous indiquent certains cadres de la société en question, ont été une réelle chute de la production en matière d'acier en Algérie alors, souligne-t-on, avant l'instauration du système de partenariat avec les étrangers, le pays était classé comme leader africain et aujourd'hui, il est dépassé remarquablement par le Maroc qui produit près des 3 millions de tonnes. A ce sujet, il faut relever que le complexe avait à un moment donné enregistré une production estimée à 1,2 million de tonnes. Pour cause des multiples grèves socio-proféssionnelles qu'avait connues l'usine et qui avaient entraîné un rendement qui depuis les dernières années tournaient entre 700 mille tonnes seulement offrant un vrai échec pour ce partenariat, nous informe-t-on. Les travailleurs, de leur côté, qui étaient il y a quelques années, près de 18 000 sont passés actuellement à 5 600 à cause de plusieurs départs en retraite anticipée qui ne furent pas remplacés. Selon des observateurs, les engagements tracés en matière de production n'ont jamais atteint les seuils projetés dans le plan de la reprise du complexe. Durant les années 80, le complexe sidérurgique d'El Hadjar, fleuron de l'industrie algérienne, en dépit de ses installations neuves et malgré les 22 500 travailleurs qui le faisaient tourner à n'avait jamais pu atteindre sa vitesse de production. Seulement, 750 000 tonnes d'aciers sortaient annuellement de ses ateliers et pour cela cette situation réellement aléatoire imposait chaque fois à l'état d'éponger un manque à gagner énorme en renflouant les caisses de Sider à l'époque à coups de milliards de dinars. Telle fut la raison pour laquelle Sider a au courant de 1997 conçu un plan de redressement interne pour le sauvetage de la sidérurgie. Dix mille travailleurs furent sacrifiés sur l'autel de la compression d'effectifs où le holding Sidmet avait mis en œuvre un plan de division de Sider en 24 filiales sous prétexte que le complexe était un géant ingérable, révèle-t-on. Or, ce plan démesuré avait conduit Sider en quelques années vers la perte en lui occasionnant des dettes à hauteur de 60 milliards de dinars.