On finira bien par croire que rien ne sert de commenter dans le football. Il résistera à toutes les tentations de faire calmer les esprits. La chute de cette saison footballistique risque de confirmer que le mauvais comportement de quelques joueurs n'est pas prêt de disparaître. Elle leur colle à la peau la dernière rencontre de ce week-end CSC-DRB Tadjenanet et aura ainsi confirmé, par les réactions des joueurs, que la violence sur le terrain est un bien acquis. Le non respect des décisions de l'arbitre continue de faire croire aux joueurs que c'est la meilleure méthode pour cacher leur faiblesse, leur maladresse, et leur absence de professionnalisme. On soigne bien leur chevelure semblable à celle de Davy Crockette mais on oublie de faire soigner leur comportement et leur intelligence sur le terrain. Ce mal qui ronge notre football n'est pas prêt de s'effacer. Il est omniprésent et résiste aux appels de leurs éducateurs. Il est vrai que le comportement de quelques entraîneurs s'identifie à ceux de leurs éléments. Une décision est une décision. Le joueur ne peut que s'exécuter. Cela s'apprend aussi et fait partie de la formation élémentaire d'un joueur... On reprenait dans l'une de nos dernières éditions ce que rapportait un auteur d'un livre qui illustre les dérapages de quelques joueurs à la recherche de sensations. Sur une faute imaginaire, le joueur, l'entraîneur, les supporters et même le président du club s'enflamment pour dénoncer le niveau de l'arbitrage, pire encore, ce joueur à terre qui se relève pour aller se venger sur l'auteur de la faute, comme si de pareils gestes allaient rehausser l'image de cet acteur ou du club. «Les ralentis mettent-ils toujours fin aux débats animés entre supporteurs pour prouver s'il y avait penalty ou pas sur cette action ? Pas du tout, leur frustration perdure même si, après, on leur diffuse l'image de la situation litigieuse. Et puis, il va falloir définir ce qui relève de l'arbitrage vidéo. Y aura-t-il des contestations sur des touches avec obligation de mettre la vidéo ? Au point de hacher le jeu toutes les cinq minutes ? Vers quoi se dirige-t-on ?» Oui, où va le football, avec des joueurs qui n'ont rien compris au foot, rien compris à la valeur sportive, qui n'ont rien compris encore au sport ? Pour reprendre le contenu du même livre. L'auteur écrivait «le foot, dira-t-il, est face à des détracteurs qui ont tendance à le rabaisser comme une activité grotesque se limitant à pousser la balle avec le pied. Il faut cesser avec cette approche péjorative. On a le droit évidemment de ne pas aimer ce sport. Mais on ne peut contester les prouesses physiques et mentales requises pour atteindre un bon niveau. Notre outil naturel pour manipuler des choses, c'est la main, bien pratique pour attraper, tenir, lancer, toucher, etc. Mais le pied ? Contrôler quelque chose avec son pied, le voilà, le génie singulier du foot. C'est contre nature et intrinsèquement subtil techniquement.» De pareilles images sont constantes sur nos terrains, et c'est regrettable. La saison qui arrive au galop sera-t-elle la même ? Certainement, répondent les experts, qui pensent que cela va persister si au sein des clubs, la formation continuera à être abandonnée au palier des portes des fédérations et des clubs. Enfin l'autre question : pourquoi ce caractère de violence s'est-il invité ce dimanche au stade du 5-Juillet à l'occasion de la finale de la Coupe d'Algérie. Cela devra être une fête nationale de la Jeunesse, pourquoi faut-il payer pour rentrer. Les supporters, notamment ceux qui ont été témoins de la «vie» de cette coupe se souviennent de l'ambiance et surtout de la gratuité et il n'avait pas de quota pour les équipes... Enfin le football reçoit des coups qui l'éloigne du véritable terrain de sport.