Depuis les origines, chaque génération d'enseignants a apporté un plus à l'amélioration des méthodes d'enseignement pour que l'apprentissage donne les meilleurs résultats possibles. Et que se passera-t-il avec le numérique ? Que d'histoires en rapport avec la classe sont véhiculées par la voie orale et parlant de tout ce qui a marqué positivement et négativement de l'enseignement comme les surdoués, cancres, crétins, paresseux, brillants élèves. Chacun de nous qui avons fréquenté l'école, à maintes fois entendu parler de bulletins scolaires nuls ou faramineux, d'absences injustifiées ou exagérées. Et que dire de l'école buissonnière lorsque l'enfant déconnecté préfère, à l'insu des parents, aller partout ailleurs, sauf à l'école qu'il déteste. Le comportement, qui tend à devenir épidémique, est dû la plupart du temps au désintéressement de l'enfant lorsque celui-ci ne se sent pas sollicité. Avec l'école d'avant le portable et la tablette Tout le monde s'accorde à dire que les conditions étaient meilleures, mais à condition que le maître fût à la hauteur pour créer une ambiance d'émulation et de motivation pour l'apprentissage. L'écrasante majorité travaillait et obtenait d'assez bons résultats. Si on s'en tient à l'idée convaincante de J. J Rousseau, selon laquelle tout enfant nait bon et que s'il devient mauvais, c'est à cause de la société, on peut penser que, sauf de rares exceptions, tous les enfants peuvent devenir bons et réussir. Pour que les résultats soient satisfaisants, il faut au départ que l'enseignant possède la matière et la langue d'enseignement. C'est pour l'appétit qui ne vient que lorsque les plats proposés sont suffisamment épicés. Du point de vue méthodologie, il faut considérer tous les apprenants comme des participants actifs. A l'exception des cours magistraux comme l'appellation l'indique, tous les cours que l'on veut efficaces, fructueux, intéressants, doivent, à tous les niveaux, de la 1ère année du primaire jusqu'à la dernière année de l'université, être faits avec la large participation des apprenants. Avec les maîtres et les professeurs formés à la vraie école, on a fait marcher correctement l'enseignement en installant au départ de bonnes habitudes : discipline, respect, travail fructueux, émulation. L'enseignant ne cherche qu'à se faire aider par les apprenants moyennant des méthodes actives et vivantes fondées sur une participation active. On dit d'ailleurs que toute méthode qui produit les meilleurs résultats, est bonne. Mais à chaque temps, ses méthodes, et considérons la pédagogie, un art pour lequel on doit avoir des prédispositions. On dit que l'enseignement est un sacerdoce pour signifier que : n'est pas toujours enseignant qui veut, surtout dans les temps actuels. La révolution numérique à l'école Dans cette période charnière entre traditionalisme et numérique, les enseignants sont-ils suffisamment recyclés aux techniques de pointe pour assurer la gestion pédagogique des apprentissages en numérique. Ajoutons que le mot «numérique» s'est vite banalisé alors qu'il est de récente invention ; il est nouveau, prometteur, annonciateur d'un monde meilleur, sans que l'on sache ce que l'avenir nous réserve. Quant au traditionalisme, bien qu'il ait été vécu pleinement, il a donné d'excellents résultats, avec cette différence que la mathématique et la grammaire modernes, deux fondamentaux essentiels de l'école, sont nées depuis un peu plus de 40 ans pour répondre aux attentes d'une jeunesse en perpétuelle évolution. Il faut se rappeler que le numérique est rentré à l'école par la tablette que les enfants ont appris à manipuler à la maison et dans tous les espaces publics. C'est le fruit d'une technique avancée au profit d'une jeunesse en mal de changement. D'ailleurs qu'y voit-on manipulant sans cesse, des jeunes en majorité et qui, sans souci du gaspillage de temps, vont à la recherche du plaisir, des sites de rencontre, de spectacles peu recommandables, alors qu'on peut y trouver des livres et toutes sortes de documents de culture générale, en vue de lectures enrichissantes. Heureusement que, mais sous d'autres cieux, la tablette a trouvé sa place en milieu scolaire pour une utilisation à bon escient, selon des programmes judicieusement élaborés dans l'intérêt des enfants. Faisons une petite parenthèse pour rappeler une une autre fois qu'il s'agit là d'un projet ambitieux adopté de manière réfléchie, quelque part, dans des espaces épanouissants dont on souhaite une généralisation partout pour le bonheur d'une jeunesse frustrée. L'utilisation de la tablette consiste à faire usage d'un logiciel qui permette à des jeunes d'avoir à leur disposition les lieux de stockage des données. Quand un jeune allume sa tablette, à condition qu'il en ait une, il est au cœur d'une question qui le hante et qui lui fait dire : qu'est-ce le numérique va changer ? les réponses possibles attendues sont : être plus libre dans ses choix, entrer en compétition, construire les cours en les adaptant à leur capacité d'assimilation. Cependant, étant donné la quantité des domaines de connaissances et le volume impressionnant de notions à retenir, le risque de se perdre est immense ; d'où la nécessité d'un encadrement performant et d'une discipline librement consentie.