Le crash de l'avion d'Air Algérie affrété auprès de la compagnie espagnole de leasing Swiftair, survenu le 24 juillet 2014 au Mali et qui avait fait 116 morts, est dû à des défaillances techniques de l'appareil. L'expertise judiciaire a, en effet, confirmé, vendredi à Paris, les défaillances techniques du DC-9-83 de Swiftair, révélées en avril dernier par le Bureau d'enquêtes et analyses (BEA), autorité française d'enquêtes de sécurité de l'aviation civile. Présenté devant une centaine de parties civiles, reçues par les deux juges d'instruction, le rapport de ladite expertise judiciaire a confirmé «dans les grandes lignes les investigations précédentes assez cohérentes » avec les conclusions du BEA, ont indiqué les avocats de l'association des victimes AH 5017, Me Bertrand Courtois et Me Sébastien Busy. Des compléments d'investigations étaient «nécessaires», a fait observer un des deux avocats de ladite association des victimes de ce crash, Me Bertrand Courtois, a relevé que des «questions se posent sur la formation des pilotes et l'information des compagnies par les constructeurs». Les conclusions du rapport du BEA, avaient, a-t-on rappelé, fait état de la non-activation, par les pilotes, du système antigivre, relevant qu'aucun problème n'a été signalé par l'équipage lors de ses contacts avec les contrôleurs aériens d'Ouagadougou et de Niamey, ni même de message de détresse par les centres de contrôle. «L'accident résulte de la combinaison des événements suivants : la non-activation des systèmes d'antigivrage des moteurs, l'obstruction des capteurs de pression, la réaction tardive de la part de l'équipage à la diminution de vitesse, l'absence de réaction de la part de l'équipage à l'apparition du buffet, du vibreur de manche et de l'alarme de décrochage et l'absence d'actions adaptées sur les commandes de vol pour sortir d'une situation de décrochage», a conclu le rapport du BEA. «Les juges ont précisé que toutes les pistes étaient ouvertes et rien n'était tranché», a poursuivi Me Courtois. L'avion assurant le vol 5017 d'Air Algérie affrété auprès de la compagnie espagnole de leasing Swiftair avait décollé, rappelle-t-on, le 24 juillet 2014 à 0h45 (heure locale) de l'aéroport international d'Ouagadougou à destination de l'aéroport Houari-Boumediene d'Alger avec 116 personnes à son bord. Une heure après, Air Algérie avait annoncé avoir perdu le contact alors que l'appareil survolait le Mali. L'avion s'était écrasé dans le nord du Mali, dans la région de Gossi, avec 110 passagers à bord, dont des Algériens, des Français, des Burkinabè, des Libanais et six membres d'équipage, tous espagnols. La compagnie Air Algérie avait indiqué que «l'avion n'était pas loin de la frontière algérienne quand on a demandé à l'équipage de se dérouter à cause d'une mauvaise visibilité et pour éviter un risque de collision avec un autre avion assurant la liaison Alger-Bamako», ajoutant que «le signal a été perdu après le changement de cap». A l'époque, la piste d'une attaque terroriste en raison de l'instabilité de la situation au nord du Mali, n'était pas écartée avant que le BEA ne révèle, en avril 2015, que la cause principale de l'accident était la «non-activation» par les pilotes du système d'antigivre des moteurs. Des dysfonctionnements qualifiés par l'avocat des familles des victimes du crash d'«accablants». Pour leur part, les familles des victimes ont créé une association, l'Association AH5017, pour « apporter le plus de soulagement possible» à toutes les familles touchées par ce drame. L'association s'est élevée, par ailleursn contre la décision d'inhumer les victimes non identifiés à Bamako au Mali.