La romancière algérienne Ahlem Mosteghanemi a été nommée vendredi soir «artiste de l'Unesco pour la paix», lors d'une cérémonie organisée au siège de l'institution onusienne à Paris. Cette femme de lettres algérienne de langue arabe, de renommée mondiale, a été désignée pour cette distinction en reconnaissance de l'engagement qu'elle a manifesté, à travers son écriture, en faveur de la justice sociale et de l'éducation des jeunes affectés par les conflits ainsi que de son dévouement aux idéaux et aux objectifs de l'Organisation». Lors de son intervention, la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, a indiqué que cette nomination est une belle continuation» de la Journée internationale de la langue arabe, célébrée jeudi, soulignant que la nomination de la première femme à avoir publié un recueil en langue arabe en Algérie en 1973 est un «grand hommage» que l'Unesco rend à la langue arabe qui a une signification «particulière». «C'est à travers le talent et l'engagement de cette grande artiste que nous exprimons notre conviction sur l'importance des écrivains dans le monde arabe et l'immense contribution de cette langue dans la culture universelle», a-t-elle affirmé, soulignant que la romancière algérienne incarne l'importance de cette langue. «Ahlam Mosteghanemi incarne l'importance de cette langue, de la littérature en relation avec votre pays, l'Algérie, un pays d'une grande tradition littéraire et poétique», a-t-elle dit, indiquant que cette nomination en tant qu'artiste de l'Unesco pour la paix est une distinction de la romancière dans sa contribution pour le rayonnement de la langue arabe et pour la littérature arabe féminine. «Nous avons besoin aujourd'hui, face aux carnages au Moyen-Orient, de mots justes pour dénoncer le manquement aux droits des femmes et l'affectation de l'éducation des enfants par ces conflits», a-t-elle soutenu expliquant que par cette nomination, «le combat doit être mené pour les enfants, la sauvegarde du patrimoine culturel, la diversité culturelle et la dignité humaine». Dans une brève allocution, l'ambassadeur d'Algérie en France, Amar Bendjama, a exprimé, au nom de l'Algérie, sa gratitude pour avoir désigné cette femme de lettres «combattante et battante», annonçant par ailleurs devant les présents sa fin de fonction en sa qualité d'ambassadeur. Ahlam Mosteghanemi est l'auteure de nombreux ouvrages qui se sont vendus à des millions d'exemplaires. Tout en enrichissant la littérature arabe d'œuvres sentimentales et poétiques, elle s'est employée dans son écriture à sensibiliser ses lecteurs à des thèmes tels que la corruption, l'injustice ou la lutte pour le droit des femmes. Ahlem Mostaghanemi est l'ambassadrice de la «Forem» (une fondation algérienne pour l'enfance) qui prend en charge 13 000 orphelins et a été élue personnalité de l'année 2015 par la Fondation «Enfants de la paix au Yémen». Le magazine américain Forbes l'a désigné comme l'une des dix femmes les plus influentes dans le monde arabe». Les «artistes de l'Unesco pour la paix» sont des personnalités de renommée internationale qui utilisent leur influence, leur charisme et leur prestige pour promouvoir le message et les programmes de l'Unesco. En avril dernier, à l'occasion de la traduction de sa trilogie en langue anglaise, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait affirmé que cette trilogie «rejoint le patrimoine culturel universel et c'est un mérite qui vous revient de droit grâce aux don et capacité de créativité dont Allah, le Tout-Puissant, vous a gratifiée». «Vous avez su, tant par votre plume généreuse et votre imaginaire prolifique que par l'humanisme et les nobles valeurs qui vous caractérisent refléter l'image admirable de la femme arabe, et algérienne en particulier. Ceci n'est pas étrange à vous au vu du parcours remarquable que vous avez emprunté depuis des années, un parcours jalonné de lumières de créativité et d'innovation continue», avait souligné le chef de l'Etat à l'adresse de la romancière.