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Arabesques de feu et de glace à Dar Abdeltif
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 01 - 2017

De Doha à Alger, la distance semble longue mais, en fait, elle a été très courte, eu égard à ce qui a été une petite mésaventure qui nous a laissé, nous public amateur de peinture, l'opportunité d'aller à la rencontre d'un plasticien lumineux, poète et calligraphe émérite.
Salah El-Magbad a provoqué beaucoup de questions par son catalogue écrit en anglais et en arabe. C'était juste, en fait, que l'exposition devait se tenir à Doha mais s'est retrouvée annulée. Il n'en demeure pas moins que l'AARC a créé l'événement en décembre passé pour une monstration de quelques trente tableaux d'un personnage que l'on ne connaissait pas vraiment. Salah El-Magbad, bon enfant tout en bonhomie est originaire de Ghardaïa, particulièrement de Metlili, il est natif de la ville de Laghouat en 1972, dans une famille de poètes qui découvrent son talent depuis un très âge. Il développe sa passion du dessin et de la décoration très tôt déjà. Aux Emirats arabes unis, il bénéficie de l'enseignement d'un professeur de calligraphie qui lui prodigue toutes les techniques d'écriture calligraphique arabe. Il visite des contrées où l'art prend toute son importance et apprend au fil de ses voyages des techniques qui l'emmènent tout naturellement à développer sa vision toute personnelle qui sera résolument moderne. Il est dans plusieurs commandes et collections privées en Algérie, Grande-Bretagne, Emirats arabes unis, USA... Pour cette aventure picturale réalisée à la Dar Abdeltif, il nous compose un bouquet aux harmoniques puissantes, puisqu'il intitule son exposition « La Musique des lettres », il s'agit donc de trois séries de dix travaux qui tranchent des autres calligraphies un peu plus classiques. Salah El-Magbad réalise avec brio des compositions d'un rare lyrisme, faisant d'un art appliqué de principe une belle aventure contemporaine aux qualités essentielles, faites de compositions savantes, d'écritures qui se meuvent élégamment sur de la toile en adéquation parfaite avec de la peinture abstraite, semi-abstraite pour certaines d'entre-elles. Mais cette apparente symphonie d'un lyrisme absolu n'est pas en reste car elle nous interpelle par sa beauté apparente, et nous livre en deuxième lecture des mots aux déliés subtils et aux arabesques dansantes et chantantes car El-Magbad offre la prouesse de la poésie, de l'aphorisme et de la sagesse arabe pour nous donner par le regard le gite et le couvert dans une oasis de beauté à l'esthétique farouchement maîtrisée. Les écritures limpides de Salah courent sur le support comme des vérités admises, mais elles courent sur des espaces flamboyants, colorés subtilement. Des indices d'écritures, comme des points se perdant sur l'espace juste pour rehausser une composition, laissent le filigrane de sentences un peu plus discrètes dans de curieuses pistes irisées, écrites pour fixer dans l'éternité d'une œuvre d'art pointue une part de notre humanité livrée à la poésie. Entre la « Basmallah » et les élégies de « Antara banou Chadad », notre cœur et nos regards balancent sur des pans entiers de phrases considérables comme : « La takhaf bima sanaât bika el achouaq, ou'achrah hawak, fa koulouna oûchaq... », toute l'exposition se trouve dans un écrin dont le moins que l'on puisse dire est qu'il est bien à sa place. A vrai-dire, l'événement El-Magbad ne saurait être raconté par des phrases concrètes, tant le travail de ce plasticien impose une dimension visuelle qui sort de l'ordinaire admis en la matière. En effet, on observe quelques contraintes que le calligraphe plasticien se met pour évoquer d'une bien belle manière sa prouesse ingénieuse sur certaines toiles, par exemple, il arrive dans sa gestuelle spontanée à couper des points ou des lettres presque à la fin du geste, ce qui montre un talent et une assurance très intéressante. Seuls les connaisseurs peuvent repérer cette ingénieuse façon de faire mais au fur et à mesure de notre déconstruction de ses gestes, la révélation des surprises est assez agréable au regard de la promesse tenue d'une belle épopée lyrique, comme un opéra des sens qui chante dans les yeux ses harmonies magiques. Salah El-Magbad est plus prolixe dans ses toiles qu'en direct, il garde sa modestie intacte sur un talent insolent de qualité, peut-être est-cela la justice immanente, elle donne certaines choses et laisse pour l'avenir d'autres. Cette Musique des lettres en fait ne s'écoute pas, elle se regarde, jusqu'à la fin du mois de janvier à la Villa Abdeltif où l'entrée est gratuite.

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