Avec les premiers résultats positifs enregistrés par une vingtaine de projets, déjà en production, à Aïn Témouchent, Oran, Tizi Ouzou, Boumerdès et d'autres sites, en cours de réalisation à Annaba et à Skikda, il est permis de dire que l'aquaculture est véritablement lancée en Algérie. Il était temps, car avec la saturation de nos côtes, il s'imposait ainsi aux décideurs, de chercher d'autres créneaux porteurs. C'est ce à quoi s'est attelé la direction générale des Ressources aquacoles au ministère de l'Agriculture, du Déveleppement rural et de la Pêche (MADRP). Cette structure a eu énormément de travail ces trois dernières années. D'autant que sous les orientations du précédent ministre Sid Ahmed Ferroukhi, ses activités avaient été redynamisées. Elles étaient pratiquement au point mort. Une trentaine de projets mis aux oubliettes, depuis plus d'une décennie ont été réactualisés. Ils ont été matérialisés pour la plupart avec un apport de quelques 30.000 tonnes/an de poissons, dont celui dit «noble» comme la dorade et le loup, et en matière de crustacés, les crevettes et les moules. Nos sources affirment qu'après les résultats probants enregistrés en 2016, l'on se prépare à fêter l'année 2017 comme étant l'année de l'aquaculture. D'où cette expression généralement utilisée par les cadres gestionnaires de cette filière. A l'appui, la réalisation des fermes privées, spécialisées en semences aquacoles et en aliments granulés pour poissons, la vente promotionnelle de poisson d'aquaculture, la mise en place de plusieurs dizaines de cages, et bacs flottants, dans les wilayas y compris celles du Sud du pays. Selon nos sources, le secteur de l'aquaculture commerciale a bénéficié de divers appuis au cours des exercices de ces trois dernières années. Ce que confirment plusieurs aquaculteurs. Toujours dans le souci de promouvoir la filière, les acteurs directs ont bénéficié d'un renforcement de leurs capacités à même de leur permettre de maîtriser leur métier. Il reste, néanmoins, que pour être efficace, il y a lieu de s'intéresser à la formation itinérante au profit des fermes aquacoles, ainsi que l'appui conseil auprès des jeunes aquaculteurs dans le domaine du montage de projet, du suivi de leur mise en œuvre, du choix des équipements, de la conception de guides pratiques sur la production intensive d'alevins et à l'élevage de silures, entre autres. «L'aquaculture s'affirme progressivement comme une filière prioritaire, conformément à la volonté des pouvoirs publics», précisent des sources proches du MADRP. Elles ont, aussi, précisé que l'absence de suivi, et de prises de décision en temps opportun, ont été pour beaucoup dans l'annulation de nombreux projets de développement de cette filière. Pour l'heure, les responsables à différents niveaux des structures décentralisées du ministère accentuent leurs efforts sur la production en termes de qualité et de quantité. L'intérêt est que, désormais, les fermes puissent confirmer leur potentiel de croissance et leur capacité à contribuer à la sécurité alimentaire, à la création d'emplois directs et indirects (production, services connexes de commercialisation, transformation, conservation, transport, fourniture d'intrants et d'équipements) et à l'amélioration des revenus des populations. Ce qui se vérifie chaque jour sur le marché national du poisson. A l'image de la crevette tout droit venue d'une ferme aquacole implantée dans la wilaya d'Ouargla. Ce qui explique l'apparition en quantité de poisson d'aquaculture sur les étals des poissonneries et dans le panier de la ménagère», ajoute notre même source. Cette situation toute nouvelle est à l'origine de la stagnation des prix à la consommation de la dorade et du loup, ainsi que la crevette et les moules. L'année 2017 verra la mise en production de plusieurs fermes d'élevage et la multiplication des cages flottantes dans diverses régions du pays, non seulement celles côtières, mais également de l'intérieur dont la spécialité sera l'élevage du poisson dans les fermes aquacoles. A l'exemple de Annaba où, dans les prochaines semaines, seront matérialisés et mis en production six projets de cages flottantes avec, annuellement, quelques 10.000 tonnes par an de loups et dorades.