Le grand pont footballistique, détrompez-vous ! Ce n'est pas un petit pont qu'un footballeur peut vous faire lors d'une rencontre de football, mais d'un grand pont réalisé par les professionnels de l'équipe de la liberté dont l'histoire se souviendra toujours, une histoire remplie de prestige qui se conjugue au présent. Des footballeurs qui ont tout abandonné, argent, luxe, voiture, appartement, célébrité, et tout ce qui va avec, pour se consacrer à la cause nationale. Les Mekhloufi, Maouche, Amara, Bekhloufi, Boubekeur, Rouai, Zouba, Kermali, Oualiken, Boumezrag, et autres qui demeurent inoubliables pour l'Algérie combattante, ils sont la vitrine du pays sur le plan footballistique, car on ne peut parler du football algérien sans citer cette période, oh combien très importante pour le peuple algérien. Une période qui a vu la naissance de l'Equipe du FLN le 15 avril 1958. Les joueurs ont combattu, à leur manière, l'oppresseur, le colonisateur avec comme seule arme : un ballon de football. Cependant une fois l'indépendance acquise, ces mêmes footballeurs n'ont pas baissé les bras. Ils ont continué à servir leur pays en signant des licences d'entraîneurs joueurs dans les clubs post-indépendance à l'image des Maouche Mohamed avec l'ES Mostaganem, Amara Said avec le MC Saida, Abdelaziz Bentifour avec l'Equipe nationale d'Algérie et la JS Kabylie, Ali Benfeddah avec le WA Rouiba, l'USMMC, la JS Kabylie, Ahmed Arab avec le CR Belcourt, Zouba Abdelhamid avec le MC Alger, Arribi Mokhtar avec l'ES Sétif, Abelhamid Kermali avec le MCA, l'ESS et le seul titre de champion d'Afrique des nations en 1990, Rouai Amar avec l'USMBA, Bouchache avec la JSM Skikda... Ils ont beaucoup donné au football algérien, c'est grâce à eux que de talentueux footballeurs ont émergé dans le football algérien à l'image des Belloumi, Draoui, Fergani, Cerbah, Kouici, Kaci Said, Freha, Lalmas, Selmi, Merzekane, Naim, Guéchir, Menad, Bensaoula et des milliers d'autres. Une chose est sûre, c'est grâce à eux que l'Algérie, depuis son indépendance, a toujours placé la sélection nationale, sur un piédestal. Celle-ci le lui a bien rendu, même si le parcours a parfois causé des peines à ses millions de fans. Une histoire d'amour sans fin et il faut dire que l'histoire de l'Equipe nationale est jalonnée de hauts faits entrecoupés par des périodes de vaches maigres et de désillusions. Une chose est sûre : les Verts ne laissent jamais indifférents. Ils suscitent une passion qui résiste à l'érosion du temps, car éternelle. Mais comme toute passion, elle provoque parfois une cécité qui entrave son évolution et sa maturité. Cela ne l'empêche pas, toutefois, de creuser son chemin, laissant derrière elle un sillon de souvenirs impérissables. L'épopée de l'Equipe nationale a débuté juste après l'indépendance, le 6 janvier 1963, plus exactement à Alger face à la Bulgarie. Elle venait de faire ses premiers pas... avec succès puisque la bande du trio Firoud-Khabatou-Ibrir l'a emporté par deux buts à un. Mustapha Zitouni a eu l'insigne honneur d'inscrire le premier but de la sélection et Méziani Abderahmane le second. La composante du club algérie était riche avec les Boubekeur, Aftouche, Messaoudi, Siki, Salah, Belbekri, Issad, Meziani, Bouhizeb, Lalmas, Zitouni et Lemoui. Après ces débuts prometteurs, l'Equipe d'Algérie a connu des fortunes diverses avec des prestations et des résultats en dents de scie. Elle a surtout brillé par une instabilité chaotique qui l'a empêchée d'être présente au plus haut niveau malgré l'armada de grands joueurs techniciens à l'image des Seridi, Lalmas, Aouadj, Meziani, Bachi, Attoui, Melaksou, Bourouba, Salhi, Mattem, Khalem, Hadefi, Freha, Abrouk, Nassou, Tahir Hacéne, Zitouni, Arab, Khiari, Belloucif, Abdi Djillali, Amar Sid Ali, Belbekri et des centaines d'autres. Il a fallu attendre l'année 1968 pour voir l'Equipe nationale d'Algérie participer à sa première phase finale de la Coupe d'Afrique des nations, une timide participation, en l'occurrence, puisqu'elle s'est faite éliminer dès le premier tour. Les joueurs doués au talent grandiose, il y en avait à la pelle, mais malheureusement un projet de grande envergure n'existait pas et les années de disette ont duré jusqu'en 1975, date à laquelle l'Algérie a gagné son premier titre à l'échelle internationale grâce à un but dans les prolongations de Menguelti après que Omar Bétrouni ait réussi un but providentiel dans les dernières secondes du temps réglementaire. C'était face à la France en finale des Jeux méditerranéens. Une rencontre de football palpitante et c'était tellement renversant que même le président de la République de l'époque, Feu Houari Boumediéne, n'y croyait plus, lui qui avait quitté le stade juste avant la réalisation de l'ailier mouloudéen. L'Equipe nationale venait de donner un nouveau cap à son histoire, un succès somme toute relatif, car il ne s'agissait que de la médaille d'or des Jeux méditerranéens, mais comme l'avait si bien dit Rachid Mekhloufi, l'entraîneur de l'époque, «le plus important n'était pas la médaille, mais ce qui viendrait après». Rachid Mekhloufi, le grand stratège des Verts, le meneur de jeu de l'AS Saint-Etienne venait d'accomplir un très grand travail au sein de la sélection des Guerriers du désert avec de petits footballeurs devenus grands grâce à lui à l'image des Menguelti, Betrouni, Draoui, Ighili, Naim, Cerbah, Maaziz, Keddou, Ali Messaoud, Safsafi, Griche, Benkada, Kaoua, Rabet, Boumaraf, Teldja, Chaouch, et effectivement il avait raison, car en effet le plus beau était à venir. Après la promulgation de la loi sur la réforme sportive en 1976, l'Algérie a fait un bond qualitatif. Une génération de joueurs surdoués, incarnée à une autre génération de footballeurs à l'image des Cerbah, Kouici, Ali Messaoud, Hadefi, Horr, Safasafi, Assad, Baris, Betrouni, Belkedrouci, Bencheikh, Aouis, Mahiouz, Ighili, Guemri avec une nouvelle consécration de la médaille d'or des Jeux africains de 1978. Puis de là une autre génération commençait à germer avec les Bensaloua, Belloumi, Kouici, Merzekane, Madjer, Assad, Benmiloudi et a vu le jour, et c'était le début d'une belle aventure. En 1979, l'Equipe nationale juniors s'est qualifiée au Mondial du Japon où elle a atteint le stade des quarts de finale. Une première dans les annales du football africain, d'ailleurs l'Algérie est le premier pays a montré l'exemple. Une année plus tard, l'EN a disputé sa première finale de Coupe d'Afrique au Nigeria. Cependant, le plus grand exploit de cette sélection reste la qualification au Mondial de 1982 et la victoire mémorable sur la RFA, l'histoire pouvait s'arrêter ici, mais ce retentissant exploit, au lieu de donner un nouvel élan au football algérien, l'a finalement grisé. Malgré une nouvelle qualification à la phase finale de la Coupe du monde de 1986 et un titre de champion d'Afrique remporté à Alger en 1990. Elle aurait pu réaliser l'exploit d'une troisième qualification à la Coupe du monde de 1990 sous la houlette de Kamel Lemoui qui a réalisé un nul à domicile face à l'Egypte (0-0). Ce dernier fut limogé et remplacé par feu Kermali Abdelhamid, Fergani Ali, une erreur monumentale prise par la Fédération algérienne de football. Il fallait laisser Lemoui Kamel continuer sa mission et attendre. Ce ne fut pas le cas et l'Algérie dut s'incliner dans les premières minutes suite à une agression caractérisée sur le gardien El Hadi Larbi. C'était bien dommage pour notre sélection nationale. Les dates jalons de notre football En 1921, il y a eu la création du premier club algérien, le MC Alger. 1956, retrait des clubs musulmans algériens de toutes les compétitions sur ordre du FLN. 1958, création de l'équipe du FLN. 1962, c'est le premier championnat de football de l'Algérie indépendante sous la forme d'un critérium. En 1963, premier match international de la sélection nationale (victoire contre la Bulgarie à Alger 2 à 1). 1968, première participation à une phase finale de la Coupe d'Afrique des nations. 1975, c'est le premier titre international pour le football algérien avec la médaille d'or aux Jeux méditerranéens d'Alger puis en 1976, le MC Alger remporte la Coupe d'Afrique des clubs champions. 1977, c'est l'année de l'entrée en vigueur de la réforme sportive avec le passage des clubs sous la coupe d'entreprises étatiques et l'instauration d'une politique de formation. 1978, médaille d'or pour l'Algérie aux Jeux africains d'Alger alors qu'en 1979, on assiste à la première participation de l'équipe nationale juniors à une phase finale de Coupe du monde. 1980, l'Algérie dispute sa première finale de Coupe d'Afrique des nations, puis la même année, c'est la première participation à un tournoi final des Jeux olympiques. 1981, première qualification pour une phase finale de Coupe du monde, alors que Lakhdar Belloumi remporte le ballon d'or africain. Toujours en 1981, la JSK remporte sa 1re coupe d'Afrique suivi de cinq autres Coupes d'afrique CAF et champions league ancienne version avec plus de quatorze titres de championnat. En 1982, participation remarquable au Mondial espagnol avec une victoire historique contre la RFA. 1986, place au Mondial du Mexique. 1987, Rabah Madjer remporte le ballon d'or africain. Il est le premier joueur africain à remporter la Coupe d'Europe des clubs champions. 1990, l'Algérie remporte la Coupe d'Afrique des nations. L'ES Sétif remporte sa première Coupe d'Afrique en 1988 qui seront suivies par d'autres titres. L'Algérie se qualifie à la Coupe du monde en 2010 en Afrique du Sud et celle du Brésil en 2014 avec un passage au 2e tour, sans oublier les participations à la CAN. En somme, un football algérien riche en rebondissements...
