Services financiers et couverture bancaire: des "résultats encourageants" pour l'Algérie    Championnat d'Afrique des clubs de Handball : les Angolaises de Petro Atletico battent Al Ahly d'Egypte et filent en finale    Championnats d'Afrique individuels de judo : l'Algérie décroche trois médailles, dont une en or    Bendjama au Conseil de sécurité : le groupe des A3+ "préoccupé" par la situation en Syrie    La Réunion consultative entre les dirigeants de l'Algérie, de la Tunisie et de la Libye, une "réussite"    Pêche : le dossier de réouverture de l'exploitation du corail rouge en Algérie en bonne voie    Agrément du nouvel ambassadeur d'Algérie en Gambie    Chanegriha préside la 17ème session du Conseil d'orientation de l'Ecole supérieure de Guerre    Oran: ouverture du premier Salon dentaire MDEX avec la participation de 15 exposants    Hadj 2024 : dernier délai pour la délivrance des visas fixé au 29 avril    Les lauréats du 1er concours national sur l'éducation environnementale distingués    Le président de la République reçoit le président de la Chambre des communes du Canada    Boughali reçoit le président de la Chambre canadienne des communes    Agression sioniste: l'UNRWA épine dorsale de l'acheminement de l'aide humanitaire à Ghaza    Coupe d'Algérie - Demi-finale: le CRB élimine l'USMA aux tirs aux but (3-1) et rejoint le MCA en finale    Le Festival du film méditerranéen d'Annaba, une empreinte prestigieuse sur la scène culturelle    Arkab examine avec le président du Conseil d'administration de "Baladna" les opportunités de coopération dans secteur de l'énergie    Chanegriha impitoyable à la préparation au combat    Le ministère de la Culture annonce le programme des foires nationales du livre    Ali Aoun inaugure une usine de fabrication de pièces automobiles et une unité de production de batteries    Le Bureau Fédéral de la FAF apporte son soutien à l'USMA    Son nom fait «trembler» le foot du Roi    Coupe d'Algérie : Le MCA écarte le CSC et va en finale    Transformer le théâtre universitaire en un produit commercialisable    Le Président chilien Gabriel Boric a qualifié la guerre israélienne de « barbare »    Les autorités d'occupation ferment la mosquée Ibrahimi aux musulmans    Le directeur général des forêts en visite d'inspection    Trois membres d'une même famille assassinés    Dahleb donne le coup d'envoi d'une campagne de reboisement au Parc de Oued Smar    Les autorités d'occupation ferment la mosquée Ibrahimi aux musulmans    Ooredoo expose ses offres et solutions innovantes    Les médias conviés à une visite guidée du Centre de formation des troupes spéciales    L'Algérie participe à la 38e édition    Principales étapes de la résistance des Touaregs    La psychose anti-islamique obéit aux mêmes desseins que la hantise antibolchevique    Le ministre de la Justice insiste sur la fourniture de services de qualité aux citoyens    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80        L'ORDRE INTERNATIONAL OU CE MECANISME DE DOMINATION PERVERSE DES PEUPLES ?    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    El Tarf: Des agriculteurs demandent l'aménagement de pistes    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Joseph que le salut soit sur lui
Publié dans La Nouvelle République le 18 - 06 - 2017

Zulaykha l'a donc appelé à elle et voulait avoir une relation sexuelle avec lui ; mais Joseph lui a dit : «Que Dieu me protège ! C'est mon maître I», en évoquant son mari qui était le maître des lieux ; «qui m'a accordé un bon asile», en étant généreux avec moi et en m'honorant. «Vraiment les injustes ne réussissent pas. Et, elle le désira. Et il l'aurait désirée n'eût été ce qu'il vit comme preuve évidente de son Seigneur».
Ce qu'il faut croire et déduire de ces versets, c'est que Dieu l'a préservé, blanchi et tenu à l'écart de la turpitude ; de même qu'il l'a mis à l'abri de la rase de cette femme. C'est pour cela qu'il dit : « Ainsi (Nous avons agi) pour écarter de Lui le mal et la turpitude. Il était certes un de Nos serviteurs élus. Et tous deux coururent vers la porte... » (12, 24). C'est-à-dire qu'il lui résista et se dirigea vers la porte pour s'enfuir, mais elle le poursuivit ; « [...] ils trouvèrent le mari (de cette femme) à la porte ». C'est alors que l'épouse pré¬céda Joseph et prit la parole pour accuser ce dernier : « Elle dit : "Quelle serait la punition de quiconque a voulu faire du mal à ta famille, sinon la prison ou un châtiment dou¬loureux ?" » (12, 25). Elle l'a accusé, alors qu'elle était cou¬pable et qu'elle cherchait à se disculper. C'est pour cela que Joseph a dit : « C'est elle qui a voulu me séduire ». Il devait rétablir la vérité dans pareille situation : « Et un témoin, de la famille de celle-ci, témoigna ». On rapporte qu'il s'agissait d'un enfant au berceau, notamment d'après Ibn 'Abbâs, Abu Hurayra, Hilâl Ibn Yasâf, al-Hasan al-Bagrî, Sa'îd Ibn Jubayr et ad-Dahhâk. Un hadith élevé (marfû') attribué à Ibn 'Abbâs a été rapporté à ce sujet. On a dit également qu'il s'agissait d'un parent de son époux, mais on a soutenu aussi que c'était au contraire son parent à elle. Parmi ceux qui ont soutenu qu'il s'agissait d'un adulte, il y a Heu de citer Ibn 'Abbâs, 'Ikrima, Mujâhid, al-Hasan, Qatâda, as-Suddî, Muhammad Ibn Ishâq et Zayd Ibn Aslam. Il a dit : « Si sa tunique (à lui) est déchirée par devant, alors c'est elle qui dit la vérité, tandis qu'il est du nombre des menteurs. Mais si sa tunique est déchirée par derrière, c'est elle qui ment, tandis qu'il est du nombre des véridi-ques ». C'est-à-dire qu'il a voulu se préserver d'elle et s'échapper. Elle l'a poursuivi voulant le retenir, ce qui a pro¬voqué la déchirure de sa tunique. Et c'est ainsi que cela s'est passé. C'est pour cela que Dieu dit : « Puis, quand (le mari) vit la tunique déchirée par derrière, il dit : "C'est bien de votre ruse de femmes ! Vos ruses sont vraiment énor- mes ! » C'est-à-dire que ce qui vient de se passer découle de votre ruse et de vos stratagèmes de séduction vous les fem¬mes. Tu as voulu le séduire, et puis tu l'as accusé injustement. Cependant, son mari a voulu passer outre ce fait en disant : "Joseph, ne pense plus à cela !" C'est-à-dire, ne le révèle à personne, car garder secret ce genre de choses est préférable et plus convenable. Il ordonna ensuite à sa femme de demander pardon à Dieu du péché qu'elle a commis et de se repentir à Lui, car lorsque le serviteur se repent de son péché, Dieu accepte son repentir et lui pardonne. Les gens d'Egypte, bien qu'ils fussent des idolâtres, savaient que Seul Dieu pardonnait les péchés ou les reprochait. C'est pour cela que son époux lui demanda de se repentir et lui trouva des circonstances atté¬nuantes, parce qu'elle était en face d'un homme d'une beauté telle qu'il était difficile de pouvoir maîtriser ses sentiments en sa présence. Joseph, lui, était chaste, purifié de toute mauvaise intention. « Et toi (femme), implore le pardon pour ton péché car tu es fautive ». « Et dans la ville, des femmes dirent : "La femme d'al-'Azîz essaie de séduire son valet ! Il l'a vraiment rendue folle d'amour. Nous la trouvons certes dans un égarement évident. Lorsqu'elle eut entendu leur fourberie, elle leur envoya (des invitations) et prépara pour elles une colla-tion ; et elle remit à chacune d'elles un couteau. Puis elle dit : "Sors devant elles, (Joseph !)" Lorsqu'elles le virent, elles l'admirèrent, se coupèrent les mains et dirent : "A Dieu ne plaise ! Ce n'est pas un être humain, mais c'est plutôt un ange noble !" Elle dit : "Voilà donc celui à propos duquel vous me blâmiez. J'ai essayé de le séduire, mais il s'en défendit fermement. Or, s'il ne fait pas ce que je lui commande, il sera très certainement emprisonné et sera certes parmi les humiliés." Il dit : "Ô mon Seigneur, la pri¬son m'est préférable à ce à quoi elles m'invitent. Et si Tu n'écartes pas de moi leur ruse, je pencherai vers elles et serai du nombre des ignorants (des pécheurs)". Son Seigneur l'exauça donc, et éloigna de lui leur ruse. C'est Lui, vraiment, l'Audient et l'Omniscient. » (12, 30-34). Dans ces versets, Dieu rappelle les reproches et les criti¬ques que les femmes d'Egypte -parmi les épouses des digni¬taires et les filles des puissants - adressèrent à la femme d'al-'Azîz, coupable d'avoir voulu séduire son valet et d'être tom¬bée éperdument amoureuse de lui, alors qu'il n'est qu'un sim¬ple valet. C'est pour cela qu'elles dirent : « Nous la trouvons certes dans un égarement évident » (12, 30), c'est-à-dire, en s'abaissant à ce niveau et ne plaçant pas les choses à leurs vraies places. « Lorsqu'elle eut entendu leur fourberie », lorsqu'elle eut vent de leur dénigrement et des reproches qu'elles lui faisaient pour avoir aimé son valet et s'être pas¬sionnée pour lui, alors qu'elle avait des excuses en cela, elle décida de leur prouver publiquement que si elle avait suc¬combé à la passion et à la tentation, c'était plus fort qu'elle, car ce valet n'était pas comme elles l'imaginaient et ne res¬semblait en rien aux autres valets. Elle les convia à un banquet et leur offrit des fruits qui nécessitaient l'emploi de couteaux, comme le cédrat et autres. Elle donna à chacune d'elles un couteau pour ce faire, après avoir préparé Joseph pour l'occasion en lui disant de mettre ses plus beaux habits et d'entrer dans la salle où se trouvaient ces femmes le moment voulu. En effet, lorsqu'il entra dans la salle, il était plus éblouissant que la pleine lune. « Lorsqu'elles le virent, elles l'admirèrent », c'est-à-dire qu'elles en furent éblouies et ne purent imaginer qu'il puisse exister aussi bel homme. Elles étaient tellement obnubilées par sa beauté, qu'elles s'oublièrent et ne remarquèrent même pas qu'elles étaient en train de se couper les mains et de se blesser. « Elles se coupèrent les mains et dirent : "À Dieu ne plaise ! Ce n'est pas un être humain, mais c'est plutôt un ange noble !" » Dans le hadith du Voyage Nocturne, le Prophète, sur lui la grâce et la paix, a dit : « Je suis passé près de Joseph, et j'ai vu qu'il lui a été donné la moitié de la beauté ». As-Suhaylî ainsi que d'autres imams ont dit : Cela veut dire qu'il avait la moitié de la beauté d'Adam, sur lui le salut, car Dieu, qu'il soit glorifié, a créé Adam de Ses mains et lui a insufflé de Son Esprit ; de ce fait, il jouissait d'une beauté parfaite. C'est pour cela que les gens du Paradis auront la taille d'Adam et sa beauté. Ainsi, Joseph avait la moitié de cette beauté. Il n'y avait, au demeurant, entre l'époque de l'un et de l'autre, aucun être plus beau qu'eux, de même qu'il n'y avait pas eu après Eve, de femme qui lui ressemble, à part Sara, la femme d'Abraham, sur lui le salut. Ibn Mas'ûd a dit : « Le visage de Joseph était aussi bril¬lant que l'éclair ; et on rapporte que lorsqu'une femme lui par¬lait, il cachait son visage ». D'autres ont dit que son visage était le plus souvent voilé afin que les gens ne le voient pas. C'est pour cela que lorsqu'il entra chez les femmes invitées chez l'épouse d'al-'Azîz et qu'elles furent éblouies à sa vue au point de couper leurs mains, elle leur a dit : « Voilà donc celui à propos duquel vous me blâmiez ». Elle fit ensuite son éloge en reconnaissant qu'il lui résista : « J'ai essayé de le séduire, mais il s'en défendit fer¬mement », c'est-à-dire qu'il refusa. « Or, s'il ne fait pas ce que je lui commande, il sera très certainement emprisonné et sera certes parmi les humiliés ». Les autres femmes essayèrent, certes, de le convaincre d'accepter les avances de sa maîtresse, mais il refusa énergiquement et résista, car il était de la lignée des Prophètes. Il invoqua alors son Seigneur et dit : « Seigneur, la prison m'est préférable à ce à quoi elles m'invitent. Et si Tu n'écartes pas de moi leur ruse, je pencherai vers elles et serai du nombre des ignorants», c'est-à-dire ne me laisse pas seul, à la merci de mon ego, car je suis faible, incapable, je ne peux ni bien ni mal pour moi-même, sauf si Tu me donnes de la force, me protèges et me préserves par Ta force et Ta puissance. C'est pour cela que Dieu dit : « Son Seigneur l'exauça donc et éloigna de lui leur ruse. C'est Lui, vraiment, l'Audient et l'Omniscient ». Dieu dit : « Puis, après qu'ils eurent vu les preuves (de son innocence), il leur sembla qu'ils devaient l'emprisonner pour un temps. Deux valets entrèrent avec lui en prison. L'un d'eux dit : "Je me voyais (en rêve) pressant du rai¬sin..." Et l'autre dit : "Et moi, je me voyais portant sur ma tête du pain que les oiseaux mangeaient. Apprends-nous l'interprétation (de nos rêves), nous te voyons au nombre des gens de bien". La nourriture qui vous est attribuée ne vous parviendra point, dit-il, avant que je ne vous aie avi¬sés de son interprétation (de votre rêve). Cela fait partie de ce que mon Seigneur m'a enseigné. Certes, j'ai abandonné la religion d'un peuple qui ne croit pas en Dieu et qui nie la vie future. Et j'ai suivi la religion de mes ancêtres, Abraham, Isaac et Jacob. Il ne nous convient pas d'asso¬cier à Dieu quoi que ce soit. Ceci est une grâce de Dieu sur nous et sur le monde ; mais la plupart des gens ne sont pas reconnaissants. Ô mes compagnons de prison ! Qui est le meilleur : des seigneurs éparpillés ou Dieu, l'Unique, le Dominateur suprême ? Vous n'adorez, en dehors de Lui, que des noms que vous avez inventés, vous et vos ancêtres, et à l'appui desquels Dieu n'a fait descendre aucune preuve. Le pouvoir n'appartient qu'à Dieu. Il vous a com¬mandé de n'adorer que Lui. Telle est la religion droite ; mais la plupart des gens ne savent pas. Ô mes deux com¬pagnons de prison ! L'un de vous donnera du vin à boire à son maître ; quant à l'autre, il sera crucifié, et les oiseaux mangeront de sa
tête. L'affaire sur laquelle vous me consultez est déjà décidée." » (12, 35-41) Même après la preuve de l'innocence de Joseph et tout en sachant qu'ils commettaient une injustice, al-'Azîz et son épouse ont jugé qu'il valait mieux le mettre en prison afin d'étouffer le scandale et de faire croire aux gens que c'était lui qui a essayé de séduire Zulaykha. Mais Dieu en avait décidé ainsi et a préservé Joseph de leur compagnie. Dieu dit : «Deux valets entrèrent avec lui en prison». On a rapporté que l'un d'eux était le serveur du roi et l'autre son boulanger ; le roi les avait accusés d'un délit et les avait emprisonnés. En voyant Joseph dans la prison, ils furent impressionnés par son aspect, sa droiture, ses bonnes manières, son comportement, ses paroles, ses faits et gestes, sa fervente adoration de Dieu et sa bienfaisance envers ses semblables. Tous deux firent un songe, selon les exégètes la même nuit. Le serveur avait vu comme si trois ceps de vigne avaient fleuri et fait mûrir des grappes de raisin. Il les cueillit et les fit presser dans la coupe du roi et la lui servit. Quant au boulanger, il s'est vu portant sur la tête trois corbeilles de pain où venaient manger des oiseaux carnassiers. Chacun raconta à Joseph son rêve respec¬tif et ils lui demandèrent de les leur interpréter en disant : « Nous te voyons au nombre des gens de bien ». Il leur répondit qu'il connaissait l'interprétation de leurs visions. « La nourriture qui vous est attribuée ne vous parviendra point, dit-il, avant que je ne vous aie avisés de son interprétation (de votre rêve) ». On rapporte que cela veut dire : quels que soient les songes que vous ayez vu, je peux vous les inter¬préter avant qu'ils ne se concrétisent. Et il en sera comme je vous le dirai. On rapporte aussi que cela signifie : je suis capable de vous informer de la nourriture qui vous sera apportée avant qu'elle n'arrive, c'est-à-dire si elle sera bonne ou amère, comme avait dit Jésus : « Et je vous apprends ce que vous mangez et ce que vous amassez dans vos maisons » (3,49). Il leur a dit aussi que ce don lui a été accordé par Dieu, car il est croyant et qu'il est sur la voie de ses nobles pères Abraham, Isaac et Jacob : « Il ne nous convient pas d'associer à Dieu quoi que ce soit. Ceci est une grâce de Dieu sur nous », c'est-à-dire en nous guidant vers cela, « et sur le monde », c'est-à-dire en nous ordonnant d'appeler les gens à Lui et de les orienter vers Sa voie, car la foi en Dieu est implantée en eux et participe de leur nature innée (fitra) et de leurs dispositions naturelles. « Mais la plupart des gens ne sont pas reconnaissants ». Il les a ensuite appelés à l'unicité de Dieu et au rejet du culte des idoles qu'il méprisa et déprécia. Il dit ; « Ô mes deux compagnons de prison ! Qui est le meilleur : des seigneurs éparpillés ou Dieu, l'Unique, le Dominateur suprême ? Vous n'adorez, en dehors de Lui, que des noms que vous avez inventés, vous et vos ancêtres, et à l'appui desquels Dieu n'a fait descendre aucune preuve. Le pouvoir n'appartient qu'à Dieu ». C'est-à-dire que c'est Lui qui dispose de Ses créatures et fait ce qu'il veut ; Il guide qui II veut et égare qui II veut. « Il vous a commandé de n'adorer que Lui » ; c'est-à-dire Seul et sans associé. « Telle est la religion droite ; mais la plupart des gens ne savent pas » ; c'est-à-dire qu'en dépit de l'évidence de cette voie, les gens ne veulent pas s'orienter vers elle. Son appel à eux, en ces circonstances, est bien à propos, car ils avaient une grande admiration pour lui, et étaient disposés à accepter tout ce qu'il voulait leur dire ; il opta donc pour ce qui pouvait être plus utile pour eux que sur quoi ils l'avaient interrogé et ce qu'ils avaient sollicité de lui. Et après avoir fait ce qu'il était tenu de faire et montré la bonne direction, il dit : « O mes deux compagnons de pri¬son ! L'un de vous donnera du vin à boire à son maître ; quant à l'autre, il sera crucifié, et les oiseaux mangeront de sa tête » ; les exégètes ont dit qu'il s'agissait du boulanger. « L'affaire sur laquelle vous me consultez est déjà déci¬dée » ; c'est-à-dire que cela aura lieu inéluctablement. On rapporte selon Ibn Mas'ûd, Mujâhid et Zayd Ibn Aslam : « Ses deux compagnons lui ont dit : "Nous n'avons rien vu", il leur répondit alors : "L'affaire sur laquelle vous me consultez est déjà décidée. Et il dit à celui des deux dont il pensait qu'il serait délivré : Parle de moi auprès de ton maître. Mais le diable fit qu'il oublia de rappeler (le cas de Joseph) à son maître. Joseph resta donc en prison quelques années. » (12, 41-42) Joseph a dit à celui qui allait être délivré, c'est-à-dire le serveur, « Parle de moi auprès de ton maître» ; c'est-à-dire, plaide ma cause auprès de ton maître, et rappelle-lui que je suis emprisonné sans avoir commis de délit. Il y a là, une preuve qu'il est permis de recourir aux moyens et aux causes secondes, car cela n'est pas incompatible avec la confiance en Dieu. Quant à cette parole de Dieu : « Mais le diable fît qu'il oublia de rappeler (le cas de Joseph) à son maître », veut dire que le diable fit oublier à celui qui sortit de prison de transmettre la doléance de Joseph à son maître. C'est l'avis de Mujâhid, Muhammad Ibn Ishâq et d'autres ; c'est l'avis le plus plausible les gens du Livre. « Joseph resta donc en pri¬son quelques années". L'expression "quelques années" signifie entre trois et neuf ans. « Et le roi dit : "En vérité, je voyais (en rêve) sept vaches grasses mangées par sept maigres ; et sept épis verts, et autant d'autres secs. Ô conseil de notables, don¬nez-moi une explication de ma vision, si vous savez interpréter le rêve." Ils dirent : "C'est un amas de rêves ! Et nous ne savons pas interpréter les rêves !" Or, celui des deux qui avait été délivré et qui, après quelque temps, se rappela, dit : "Je vous en donnerai l'interprétation. Envoyez-moi donc." - "Ô toi, Joseph, le véridique ! Eclaire-nous au sujet de sept vaches grasses que mangent sept très maigres, et sept épis verts et autant d'autres, secs, afin que je retourne aux gens et qu'ils sachent (l'interprétation exacte du rêve)." Alors (Joseph dit) : "Vous sèmerez pendant sept années consécutives. Tout ce que vous aurez moissonné, laissez-le en épi, sauf le peu que vous consom¬merez. Viendront ensuite sept années de disette qui consommeront tout ce que vous aurez amassé pour elles sauf le peu que vous aurez réservé (comme semence). Puis, viendra après cela une année où les gens seront secourus (par la pluie) et iront au pressoir." » (12, 43-49). Ce fut là l'une des causes de la sortie de Joseph de prison, honoré et respecté. Le roi qui avait vu cette vision, était le monarque d'Egypte ar-Rayân fils d'al-Walîd, fils de Tharwân, fils de Urâsha, fils de Fârân, fils de 'Amrû, fils de 'Imlâq, fils de Lâwudh, fils de Sem, fils de Nûh. Les gens du Livre disent qu'il avait vu comme s'il était sur le bord d'un fleuve lorsque sept vaches grasses sont montées du fleuve et tandis qu'elles paissaient sur le rivage, sept autres vaches maigres montèrent du fleuve derrière elles et les dévorèrent. Il se réveilla en sur¬saut, épouvanté par ce rêve. Il se rendormit ensuite et vit sur une même tige sept épis verts qu'engloutissaient bientôt sept épis secs. Il se réveilla de nouveau épouvanté. Le lendemain, il raconta son rêve aux notables de son peuple, mais ceux-ci ne savaient pas interpréter les rêves et ils lui dirent : « C'est un amas de rêves ! Et nous ne savons pas interpréter les rêves ! ». À cet instant, le serveur de vin - qui assistait à la scène - se rappela de Joseph qu'il avait oublié. Devant l'inca¬pacité des notables à interpréter le rêve de son maître, il pro¬posa d'aller chercher l'interprétation des rêves auprès de Joseph. C'est pour cela que Dieu dit : « Or, celui des deux qui avait été délivré et qui, après quelque temps se rappela, dit : "Je vous en donnerai l'interprétation. Envoyez-moi donc" », c'est-à-dire auprès de Joseph. Il se rendit auprès de lui et lui dit : « Ô toi, Joseph, le véridique ! Eclaire-nous au sujet de sept vaches grasses que mangent sept très mai¬gres, et sept épis verts et autant d'autres secs, afin que je retourne aux gens et qu'ils sachent (l'interprétation exacte du rêve) ». Joseph, sur lui le salut, déploya alors ce qu'il avait comme science en ce domaine, sans hésiter, sans exiger de condition et sans demander à être délivré. Bien plus, il répondit à leurs questions et leur expliqua le rêve prémonitoire fait par le roi, qui annonçait la venue de sept années d'abondance, suivies de sept autres de disette : « Puis, viendra après cela, une année où les gens seront secourus (par la pluie) et iront au pres¬soir » ; c'est-à-dire qu'ils auront la pluie, l'abondance et la prospérité. « [...] et iront au pressoir », c'est-à-dire qu'ils presseront, comme par le passé, leur raisin, leurs olives, leurs grains de sésame et autres. Il leur montra donc ce qu'ils devraient faire en cas de disette : consommer raisonnablement et stocker les grains récoltés et les laisser dans leurs épis durant la période d'abondance qui durera sept années. Les grains laissés en épis serviront alors à faire face à la période de disette qui succédera à celle d'abondance. Ces conseils donnés par Joseph sont une preuve évidente de la perfection de ses connaissances, de son intelligence et de la perspicacité de son jugement. (A suivre)


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.