L'Organisation de la coopération et du développement économiques (OCDE) a plaidé, hier, dans son rapport, l'ajustement de l'accord bilatéral, franco-algérien, de 1968, relatif au séjour et à l'emploi des ressortissants algériens en France et de leurs familles. «Les étudiants algériens en France ne bénéficient pas de facilités de séjour et de maintien sur le territoire. Leur situation est particulière par rapport aux autres étudiants étrangers», a relevé l'OCDE, s'agissant du recrutement des travailleurs immigrés en France. La question se pose, poursuit le rapport de l'OCDE, de l'ajustement des conditions prévalant dans l'accord franco-algérien sur le droit commun, faisant observer qu'accéder plus facilement à des changements de statut permettrait aux Algériens diplômés en France de mieux lier leurs profils avec les besoins du marché du travail. Les étrangers diplômés en France sont, estiment les rédacteurs de ce rapport, sous représentés dans les professions et en difficulté de recrutement. «Près d'un tiers d'étudiants étrangers se maintiennent sur le territoire français à l'issue de leurs études, ce qui représente une des proportions les plus élevées parmi les pays de l'OCDE. Tout comme leur insertion sur le marché du travail à moyen terme qui n'est pas toujours aussi favorable qu'escompté», selon la même source. Le même rapport fait, en outre, cas d'une concurrence des pays de l'OCDE pour, est-il indiqué, attirer et retenir les étudiants internationaux. Mettant en avant diverses raisons, principalement le fait, d'une part, que les étudiants étrangers paient des frais d'inscription qui peuvent être relativement élevés et, d'autre part, pouvant (étudiants étrangers, ndlr) constituer un vivier potentiel de main-d'œuvre qualifiée. L'OCDE considère que la composition par nationalité des étudiants étrangers de pays tiers inscrits en France est liée à son histoire et ses relations avec un grand nombre de pays d'Afrique subsaharienne. «La part des étudiants marocains, tunisiens ou ivoiriens est de 7 à 15 fois plus élevée en France que dans le reste des pays européens de l'OCDE, et au moins 40 fois plus élevée pour un grand nombre de ressortissants de pays d'Afrique comme l'Algérie, le Sénégal, le Gabon et le Madagascar », a t-on relevé. Evoquant le maintien au séjour des anciens étudiants algériens après sept ans de séjour en France, l'OCDE a observé que malgré ces désavantages, le taux figure parmi les plus élevés (53 % pour la cohorte 2002, 44 % pour la cohorte 2008) et devrait progresser d'après les données sur quatre ans de la cohorte 2011. «Les trois quarts des anciens étudiants algériens ayant changé de statut le font vers un motif familial», a noté encore le rapport, relevant que l'accès à des titres très qualifiés reste toujours aussi minoritaire.