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Urgence d'une nouvelle gestion des tensions sociales en Algérie :
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 02 - 2018

L'Algérie contrairement aux discours pessimistes démobilisateurs, connaissant certes une situation difficile, ne traverse pas une crise financière mais une crise de gouvernance, risquant, si l'on n'y prend pas garde, de se transformer en crise financière horizon 2020. Les différents mouvements sociaux que connaît l'Algérie actuellement reflètent une dynamique sociale normale que connaissent maints pays.
La réforme du système financier est considérée, à juste titre, comme l'indice le plus probant de la volonté politique des Etats d'ouvrir ou non l'économie nationale à la libre entreprise.
Pour plus de cohésion et solidarité intra-socioprofessionnelle et inter- régionale
D'une manière générale, la réussite des réformes institutionnelles et l'optimalisation de la dépense publique impliquent plus de décentralisation à ne pas confondre avec l'avatar néfaste du régionalisme et de la déconcentration qui renforce la bureaucratisation ainsi que de nouvelles formes de protection sociale. La vision centralisatrice jacobine annihile les créativités et la régionalisation économique est une voie salutaire pour bon nombre de pays évitant l'autoritarisme d'en haut de peu d'efficacité tant économique que sociale impliquant des institutions appropriées.
Dès lors, une réorganisation du pouvoir local dont la base est la commune, pour une société plus participative et citoyenne s'impose, réorganisation fonction de la revalorisation de la ressource humaine renvoyant à l'urgence de la révision du statut de la Fonction publique et du système fiscal. Les collectivités locales doivent se préparer à une mutation radicale devant faire passer du stade de collectivités locales providences à celui de collectivités entreprises responsables de l'aménagement du développement et du marketing de leur son territoire.
Pour répondre à cet enjeu majeur, on doit miser sur la valorisation du territoire et l'organisation du développement autour d'espaces équilibrés et solidaires (éco- pôles qui regrouperaient universités- centres de recherche- entreprises- chambres de commerce- administrations) tenant compte de l'urgence d'une urbanisation maîtrisée (actuellement anarchique avec des coûts directs et indirects faramineux) et de la protection de l'environnement et du cadre de vie qui se dégradent de jour en jour. Il ya urgence de la mise en place de nouveaux mécanismes de régulations sociales devant revoir la gestion des caisses de retraite et de la sécurité sociale, les subventions ciblées devant dorénavant être budgétisées non plus au niveau des entreprises mais sur le budget de l'Etat.
L'avenir est dans une plus grande flexibilité de la force de travail reposant sur une formation permanente et notamment dans les gisements importants d'emplois sur les activités de services, des emplois de proximité, ce qui impliquera le développement important dans les années à venir des services marchands rendus nécessaires par l'élévation du niveau de qualification. C'est dans ce cadre qu'il y a lieu de distinguer plusieurs formes de protection. Outre toutes les entités religieuses d'assistance qui dans les sociétés traditionnelles jouent un rôle souvent important, fondamentalement nous avons quatre institutions qui jouent un rôle décisif dans la couverture des risques de l'existence, et ceci d'une manière à la fois concurrente, complémentaire et solidaire : la famille et la tribu, l'entreprise, les marchés et l'Etat.
Premièrement la famille et la tribu peuvent être considérées, d'un point de vue économique, comme une «petite société d'assurance», où l'on mutualise les risques. Encore que la contraction de la famille élargie, le développement de l'instabilité familiale, l'éclatement des tribus pour des raisons de mutations sociologiques et économiques surtout avec l'exode et le taux d'urbanisation ont en quelque sorte appelée de nouvelles formes d'interventions de l'Etat, qui avec des moyens financiers limités a accentué le divorce Etat/citoyens..
-Deuxièmement l'entreprise est appelée à l'avenir à jouer comme facteur de gestion des risques de l'existence. Cette question du partage des risques ouvre le débat concernant le développement d'un nouveau mode de développement, ni capitalisme sauvage, ni bureaucratie-étatique, fondé à la fois certes sur l'efficacité mais également sur une profonde justice sociale. Le troisième acteur historique de la protection sociale, ce sont les marchés. .. L'épargne, l'assurance et la prévoyance ont été posées dès le début du XIXe siècle comme le principal moyen de se protéger contre les risques de l'existence.
Enfin, quatrièmement, entre ces trois ensembles d'institutions famille/tribus, entreprise, marchés, intervient l'Etat dont la fonction a largement évolué en tant qu'institution en intervenant en matière de protection sociale comme employeur, pour aménager le statut des fonctionnaires et avec l'institution de la Sécurité sociale, l'Etat fait de la protection sociale une de ses fonctions fondamentale. En résumé l'Algérie est un grand pays et a toutes les potentialités de relever les nombreux défis. Les discours de sinistrose, sans analyse objective, répondent à des calculs politiques étroits et sont source de déstabilisation.
Je considère que le rôle de l'intellectuel n'est pas de fonctionner aux ordres, de produire des louanges par la soumission qui est contre-productive pour le pouvoir lui-même en contrepartie d'une distribution de la rente, mais d'émettre des idées constructives, selon sa propre vision du monde, par un discours de vérité pour faire avancer la société. Méditons ces réflexions pleines de sagesse de John Maynard Keynes grand économiste du XXe siècle pour qui «il vaut mieux que l'homme exerce son despotisme sur son compte en banque personnel que sur celui de ses concitoyen», du grand philosophe Aristote : «le doute est le commencement de la sagesse» et de ce proverbe amazonien «quand on rêve seul, ce n'est qu'un rêve mais quand on rêve tous ensemble, c'est déjà le commencement de la réalité.
Dans ce cadre, à court terme, bien que la situation soit difficile avec les tensions budgétaires, contrairement aux supputations de certains méconnaissant la morphologie sociale, ou de certains faisant peur avec le calcul de préserver le statu quo en différant les réformes nécessaires versant toujours dans l'alarmisme, sans proposer de solutions réalistes, l'Algérie n'est pas en crise financière mais a besoin d'une nouvelle gouvernance Mais attention à l'autosatisfaction : Il suffit d'aller enquêter dans les quartiers d'Algérie et de recueillir les sentiments des citoyens, loin des bureaux climatisés de nos bureaucrates, pour constater qu'il existe une véritable crise morale, un sentiment d'injustice sociale et de révolte latente surtout d'une jeunesse désespérée de son avenir. L'Algérie a un répit seulement de trois ans pour changer de cap et éviter de vives tensions sociales 2019-2020.
La situation peut être maîtrisable, sous réserve d'une plus grande rigueur budgétaire et d'une lutte contre les surcoûts, le gaspillage et la corruption renvoyant au mode de gouvernance. Faute de réformes structurelles, évitant les replâtrages, le retour au FMI sera inévitable à l'horizon 2019-2020, avec d'inévitables tensions sociales et politiques avec des incidences géostratégiques facteur de déstabilisation de toute la région méditerranéenne et africaine (voir notre interview 28/12/2017 au quotidien American Herald Tribune).
Professeur des universités, Abderrahmane Mebtoul, expert international


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