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Réformes/développement/justice sociale, ou tensions/régression/déstabilisation de l'Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 08 - 2018

Comme je l'ai démontré dans un ouvrage parue à l'Office des Publications Universitaires (OPU Alger 1983) «valeur, prix et croissance économique», en référence à la théorie de la thermodynamique le monde est en perpétuel mouvement. Même la pierre et notre univers (avec le réchauffement climatique influences géostratégiques sur la cartographie géographique mondiale) que l'on croit inerte se décompose lentement à travers les décennies et les siècles. La société n'échappe pas à cette règle ou les mouvements culturels (qui seront prépondérants entre 2030/2040), économiques, sociaux, politiques avec des acteurs n'ayant pas toujours les mêmes objectifs, engendrent des transformations soit positive sou négatives.
La cohésion de ces espaces et leur implication dans la gestion de leurs intérêts et de leurs territorialités respectives enclencherait alors une dynamique de complétions positives et rendront la maîtrise des groupes plus faciles pour la centralité politique nationale. Le passage de l'Etat de «soutien» à l'Etat de justice est de mon point de vue un pari politique majeur, car il implique tout simplement un nouveau contrat social et un nouveau contrat politique entre la Nation et l'Etat. Car les réformes en profondeur du fonctionnement de la société algérienne et non des replâtrages organisationnels, impliquant d'analyser avec lucidité les relations dialectiques réformes et les segments de la production de la rente (Sonatrach) et celui de sa redistribution (système financier), bouleversent des intérêts, les gagnants de demain n'étant pas forcément ceux d'aujourd'hui. Lorsque la valeur de la rente des hydrocarbures s'accroit, paradoxalement les réformes sont freinées et l'on assiste à une redistribution passive de la rente pour une paix sociale éphémère avec l'extension de la corruption et une concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière.
Ce couple contradictoire des forces politiques, économiques sociales défendant la rente ou les réformes explique l'instabilité juridique et le manque de cohérence et de visibilité dans la réforme globale L'Algérie ne peut revenir à elle même que si les faux privilèges sont bannis et les critères de compétence, de loyauté et d'innovation sont réinstaurés comme passerelles de la réussite et de promotion sociale. La compétence n'est nullement synonyme de postes dans la hiérarchie informelle, ni un positionnement dans la perception d'une rente. Et la compétence n'est pas un diplôme uniquement mais une conscience et une substance qui nourrissent les institutions et construisent les bases du savoir afin d'avoir un impact réel sur la dynamique sociale globale afin de réaliser les aspirations d'une Algérie arrimée à la modernité tout en préservant son authenticité.
La refondation de l'Etat ne saurait se limiter à une réorganisation technique de l'autorité et des pouvoirs, étant une question d'intelligence et de légitimité réelle et non fictive.
Cela implique des réaménagements dans l'organisation du pouvoir devant poser la problématique stratégique du futur rôle de l'Etat largement influencé par les effets de la mondialisation dans le développement économique et social notamment à travers une réelle décentralisation. Il s'agit de mettre en place une bonne gouvernance condition d'un développement multidimensionnel et d'atténuation des tensions sociales car il est important de cerner le concept de gouvernance en vogue actuellement devant nécessairement faire le pont entre la micro- gouvernance et de macro- gouvernance. Il existe des liens dialectiques entre la gouvernance politique centrale, locale et la gouvernance d'entreprise. D'où l'importance d' une redéfinition du nouveau rôle de l'Etat dans le développement économique et social et d'une manière claire le droit de propriété, donc les relations entre l'Etat et le marché qui doivent procéder d'une démarche pragmatique par une définition des règles incitatives ; la production d'une culture politique participative, une communication institutionnelle efficiente et l'élaboration d'un nouveau consensus politique permettant de dégager une majorité significative dans le corps social en faveur des réformes.
C'est une entreprise d'envergure consistant principalement : à réorganiser le champ de l'information et de la communication pour plus de concurrence car l'information en ce XXIème siècle n'est plus le quatrième pouvoir mais le cœur du pouvoir même ; réorganiser le mouvement syndical et associatif dont la promotion de la femme signe de la vitalité de toute société ; la réforme de la justice par l'application et l'adaptation du Droit tant par rapport aux mutations internes que du droit international ; adapter le système éducatif, centre d'élaboration et de diffusion de la culture et de l'idéologie de la résistance au changement et à la modernisation du pays ; la révision du foncier dans l'agriculture et une nouvelle politique de gestion de l'eau, cette or bleu qui risque de faire l'objet de guerres fratricides durant le XXIème siècle et concernant d'ailleurs tous les continents mais particulièrement l'Afrique (le cas des eaux du Nil qui traverse plusieurs territoires pour l'Afrique est à méditer) ; la réforme du système financier qui est un préalable essentiel à la relance de l'investissement public, privé national et étranger, les banques publiques et privées étant au cœur d'importants enjeux de pouvoir entre les partisans de l'ouverture et ceux de préservation des intérêts de la rente.
La réforme du système financier est considérée, à juste titre, comme l'indice le plus probant de la volonté politique des Etats d'ouvrir ou non l'économie nationale à la libre entreprise. En résumé, l'objet de cette contribution a été un bref rappel des conclusions de ces différentes conférences et travaux que j'ai eu à diriger de 1974 à 2017 d'une brulante actualité existant des liens entre les réformes politiques et économiques devant avoir une vision stratégique. Existant un lien dialectique entre le Politique et l'Economique où tout projet étant porté par forcément des forces sociales, souvent avec des intérêts différents, en démocratie les urnes la population tranchant sur le projet de société, où la minorité politique se soumet à la volonté de la majorité, tout en restant une force de propositions.
Nous n'avons donc pas attendu les évènements récents et les différents rapports de la banque mondiale , du FMI ou de la COFACE pour proposer des solutions concrètes de sortie de crise pour l'Algérie (voir notre conférence devant le premier ministre et les différents membres du gouvernement au Palais des Nations le 26 novembre 2014 sur l'impact de la baisse du prix des hydrocarbures sur les équilibres macro-économiques et macro-sociaux, ayant averti qu'il fallait ne plus vivre de l'illusion de la rente éternelle pour éviter la dérive vénézuélienne. Cela faisait suite au débat que j'ai tenu à Radio France Internationale RFI Paris le 12 novembre 2014, avec le Pr Antoine Halff ex économiste en chef du gouvernement Barak Obama et directeur de la prospective à l'AIE, sur «les perspectives de la chute du cous des hydrocarbures et leurs impacts sur l'économie algérienne».
Comment ne pas rappeler que par le passé,(2005), j'ai eu l'honneur de coordonner plusieurs ouvrages pluridisciplinaires, d'une brulante actualité, ayant abordé les réformes politiques, sociales et économiques, fruit d'un travail collectif à la rédaction duquel ont contribué des collègues spécialistes en anthropologie, en économie et en sciences politiques des universités d'Oran et d'Alger (Casbah Editions deux volumes 520 pages sous le titre réformes et démocratie- 2005).
A cette époque j'avais donné plusieurs conférences aux universités de Annaba, de Constantine, de Tizi Ouzou, de Bejaia, Mascara, Sid Bel Abbès, Tlemcen, d'Oran avant de clôturer à l'école nationale d'administration d'Alger (ENA) et ce afin pour expliquer notre démarche fondée sur l'alternance démocratique tenant compte de notre authenticité, afin d'arriver à une économie diversifiée hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales avec l'avènement de la quatrième révolution économique mondiale 2020/2030 Que de perte de temps et dommage que nous n'avons pas été écoutés. Mais devant privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie, il n'est jamais trop tard pour bien faire, devant éviter la sinistrose mais également l'autosatisfaction démagogique destructrice, l'Algérie possédant toutes les potentialités de sortie de crise, sous réserve d'une réelle volonté politique de profondes réformes structurelles.
(Suite et fin)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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