Quinze kilomètres séparent la commune d'Ouled En Nhar, au confins sud de la wilaya de Relizane, du chef-lieu de daïra Yellel. Cette distance minime n'a pourtant pas eu d'effet sur le développement de cette bourgade. S'il vous arrive de tomber par hasard dans ce patelin dénudé de toute vie citadine, c'est l'ébahissement qui vous possède. Le cadre de vie laisse trôner des images stressantes. Impossible de faire des pas sans prendre des précautions de cascadeurs. L'hiver ici n'est pas meilleur que la saison chaude où les particules de poussière allégées par la chaleur n'ont pas à demander l'hospitalité pour se poser à leur guise à l'intérieur des maisons. «Une vie de chien» a résumé un citoyen. Les femmes n'en reviennent pas. Ils sont tout le temps en alerte pour nettoyer derrière leurs enfants et toute personne qui franchit la porte de la maison. Les processions des voitures et des tracteurs rendent encore d'avantage infranchissable ces rues et ruelles. Les taches quotidiennes, l'école pour les enfants deviennent des épreuves pénibles à surmonter à chaque saison, l'hiver plus que l'été. «Les glissades imprévues dans ce sol argileux submergé par les eaux pluviales offrent de véritables cascades spectaculaires», avance-t-on avec ironie, L'hiver, c'est l'enfer, fait-on savoir. Favorisées par une absence totale de travaux de VRD, les dernières averses interrompues par des chutes de neiges ont permis la stagnation de grandes quantités d'eaux. Certaines rues et ruelles ont été complètement inabordables, coupées à toute circulation. Certains locataires ont ouvert un passage depuis leurs maisons pour permettre le déversement de cette eau vers l'autre bord des terrains en cours de construction. L'absence d'un contrôle urbain rigoureux, a permis dans ce désordre l'émergence d'extensions illicites et de constructions incommodes à une urbanisation qui permet un meilleur cadre de vie à cette frange de société. Certaines constructions sortent de l'alignement mettant le câble électrique de haute tension sur le toit et défigurant complètement le tissu urbain. L'on se demande une fois sur place, devant une réalité pareille qui dépasse tout entendement, si cette bourgade figure dans les soucis de l'autorité, si elle a eu réellement sa part des fonds pour le développement, encore si elle existe réellement dans la cartographie de la wilaya de Relizane ! Seulement des constructions en place des terres agricoles. Le reste du sol est resté dans son état initial depuis belle lurette. A cela vient s'ajouter le problème lancinant relatif à l'alimentation en eau potable, une denrée rare qu'il faut ajouter aux contraintes.