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«Mutations géostratégiques, conflictualités et sécurité collective au Maghreb et au Sahel»
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 01 - 2019

Je m'incline d'abord à la mémoire de nos valeureux Chouhadas qui nous ont permis une Algérie indépendante. Au préalable, permettez- moi de remercier son Excellence Mr Abdelaziz Bouteflika Président de la République, ministre de la Défense nationale, de m'avoir désigné pour présider au nom de l'Algérie, le groupe des 10 organisations non gouvernementales ONG algériennes pour la rencontre du Sommet de la société civile des deux rives de la méditerranée occidentale des 5+5 des chefs d'Etat et de gouvernement qui se tendra en France le 24 juin 2019. Cette importante rencontre rejoint le thème abordé à savoir, la problématique de la sécurité collective et de la paix pour une prospérité partagée au niveau de la région. J'espère être digne de la confiance que m'a témoignée le Président de la République. Je remercie Mr le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat major de l'ANP et l'Institut de documentation, d'évaluation et de prospective de cette aimable invitation. En cette année 2019, je souhaite bonheur et prospérité à l'Algérie éternelle, ni sinistrose, ni autosatisfaction.
Intervention du professeur Abderrahmane Mebtoul expert international
L'Algérie est une pièce maîtresse de la stabilité de la région, à travers les actions de l'ANP et les différents services de sécurité. C'est que les enjeux au Maghreb et au Sahel préfigurent d'importantes reconfigurations géopolitiques et géoéconomiques dans une zone sensible rentrant dans le cadre de la nouvelle stratégie mondiale à laquelle l'Algérie ne saurait échapper et d'une manière générale toute l'Afrique. Ces enjeux sont intiment liés aux nouvelles mutations mondiales actuelles qui devraient qui conduire à de profondes reconfigurations socio-économiques, technologiques mais également sécuritaires.
La «sécurité collective», expression dont l'usage s'est développé dans les années 1930, constitue une tentative de réponse au déchaînement de violence des deux guerres mondiales du XXe siècle. Quant à la formation à la paix (CP), elle soulève des défis politiques, économiques sécuritaires et notamment la relation entre la formation et la manière dont les parties externes s'engagent dans le règlement des conflits et notamment la relation entre les États, les organisations internationales et les sociétés civiles mondiale et locale et leurs influences pour une paix durable, fondée sur la dialogue des cultures, la tolérance facteur de stabilité de toute l'humanité pour un monde solidaire.
1. Problématique de la sécurité collective au Maghreb et au Sahel
1.1-Préambule : quelques éclaircissements sur le concept de sécurité collective
Aux antipodes de la sécurité par l'équilibre des puissances qui avait marqué le système international au XIXe siècle, la sécurité collective repose, elle, sur le «déséquilibre des forces. Ce système a d'abord été institutionnalisé, au lendemain de la Grande Guerre, par la Société des Nations (SDN), puis a été repris en 1945 par l'Organisation des Nations unies (ONU). Loin d'avoir donné les résultats que ses promoteurs avaient placés en lui, il marque néanmoins un tournant dans l'histoire des relations internationales. Une approche globale comme facteur d'adaptation selon les experts militaires est nécessaire se au nouveau contexte : la cohérence, l'anticipation, l'adaptabilité, la permanence, la «légitimation» et la «résilience».
C'est que les crises internationales ont toujours concerné de nombreux acteurs. Mais traditionnellement, en dehors de l'organisation de sécurité collective à vocation universelle et à compétence générale qu'est l'ONU, leur gestion revenait avant tout aux États. Or de nombreux autres acteurs y participent désormais notamment les organisations non gouvernementales et les organisations d'intégration régionale. On le constate, le champ est composé d'une multitude d'acteurs et d'approches qui implique de facto un morcellement des actions et une difficulté à avoir un impact significatif sur le terrain.
De nombreuses études tentent de catégoriser les principaux acteurs de ces conflictualités émergentes. La plupart d'entre elles opposent les États, dotés de forces armées régulières, à des acteurs non-étatiques, laissant apparaître de nouveaux adversaires. Cette opposition, selon les experts en géostratégie entre États et acteurs non-étatiques, ne semble pas totalement satisfaisante car elle ne reflète pas l'ensemble des systèmes asymétriques. En effet, une typologie des acteurs ne peut se faire qu'en prenant en compte plusieurs critères : les motivations, l'organisation et les modes d'action.
De nouvelles conflictualités sont apparues où leurs acteurs se caractérisent souvent par l'illisibilité de leur organisation, l'imprévisibilité de leurs actions multiformes.qui privilégient la violence dûment mise en scène par la recherche du sensationnel et de la médiatisation. Grâce aux nouvelles technologies et à leur prolifération non maîtrisée, ces conflictualités sont susceptibles d'utiliser toute la panoplie des capacités actuelles : armement sophistiqué, maîtrise de l'information, diversité des types d'agression (capacité d'exporter une menace n'importe où dans le monde), générant des menaces (cyber-délinquance, cyber-criminalité, etc.) qui mettent en évidence l'insuffisance des systèmes de sûreté ou de substitution dans les sociétés modernes.
En effet, les moyens modernes de communication facilitent l'expression libre et la circulation, via les réseaux, des idées les plus extrêmes, dans un but revendicatif, subversif ou prédateur. Elles peuvent atteindre tous les pans de la société : cohésion sociale, légitimité de l'autorité, pertinence du modèle économique, sociétal ou religieux. Ainsi véhiculées, les techniques d'«agression» de toutes natures se propagent, et contribuent d'autant plus à la fragilisation des «cibles» potentielles qu'elles s'appuient souvent sur l'image, support d'émotion et propice aux comparaisons.
1.2- Le Maghreb face aux mutations géostratégiques mondiales
Devant privilégier en premier lieu ses intérêts stratégiques, partie prenante du dialogue méditerranéen (DM), le Maghreb se doit d'agir en fonction d'un certain nombre de principes et à partir d'une volonté avérée de contribuer à la promotion de la sécurité et de stabilité dans la région que ce soit dans le cadre d'une coopération avec l'Otan, en fait avec les USA, ou avec les structures de défense que l'Union Européenne entend mettre en place, également avec la Russie et la Chine pour ne citer que les principaux acteurs mondiaux.
Les derniers évènements au Sahel, faute d'une coordination, montrent son incapacité à agir sur des évènements majeurs. La fin de la guerre froide marquée par l'effondrement du bloc soviétique et les attentats survenus aux Etats-Unis le 11 septembre 2001 représente un tournant capital dans l'histoire contemporaine. Le premier évènement marque la fin d'un monde né un demi siècle plutôt et la dislocation d'une architecture internationale qui s'est traduite des décennies durant par les divisions, les déchirements et les guerres que nous savons. Aujourd'hui, les menaces sur la sécurité ont pour nom terrorisme, prolifération des armes de destruction massive, crises régionales et délitement de certains Etats.
Or, les défis collectifs, anciens ou nouveaux, sont une autre source de menace : ils concernent les ressources hydriques, la pauvreté, les épidémies, l'environnement. Ils sont d'ordre local, régional et global. Entre la lointaine et très présente Amérique et la proche et bien lointaine Europe, entre une stratégie globale et hégémonique, qui possède tous les moyens de sa mise en œuvre et de sa projection, et une stratégie à vocation globale qui se construit laborieusement et qui peine à s'autonomiser et à se projeter dans son environnement géopolitique immédiat, quelle attitude adopter et quels choix faire pour le Maghreb ? Interpellée et sollicitée, le Maghreb s'interroge légitimement sur le rôle, la place ou l'intérêt que telle option ou tel cadre lui réserve ou lui offre, qu'il s'agisse du dialogue méditerranéen de l'Otan ou du partenariat euro-méditerranéen, dans sa dimension tant économique que sécuritaire.
L'adaptation étant la clef de la survie et le pragmatisme un outil éminemment moderne de gestion des relations avec autrui, le Maghreb devant faire que celui que commandent la raison et ses intérêts. C'est dans ce cadre que doit être placée la stratégie du Maghreb dans le dialogue méditerranéen de l'OTAN. Le cadre défini au sommet de l'Otan de promouvoir le dialogue méditerranéen de l'Otan au rang de «véritable partenariat», (le même sommet d'Istanbul faisant une offre de coopération à la région du Moyen-Orient élargi qui est adressée aux pays qui le souhaite, ceux qui sont membres du conseil de coopération du Golfe étant cités explicitement) ambitionne de contribuer à la sécurité et à la stabilité de la région méditerranéenne par le truchement d'un certain nombre d'actions au nombre de cinq qui se veulent complémentaires avec d'autres actions internationales :
a- le renforcement de la dimension politique du dialogue méditerranéen avec l'Otan ;
b- l'appui au processus de réformes de la défense ;
c- la coopération dans le domaine de la sécurité des frontières ;
d- la réalisation de l'interopérabilité ;
e- la contribution à la lutte contre le terrorisme.
Face à ces propositions quelle est l'attitude des pays du Maghreb devant consolider l'intégration maghrébine pour devenir une entité économique fiable au moment de la consolidation des grands ensembles ?
Les menaces qui pèsent sur les peuples et leurs Etats et les défis collectifs qui leur sont lancés doivent amener les pays du Maghreb à se doter d'une politique extérieure globale des enjeux, des problèmes et des crises que connaît le monde et à déployer ses capacités, ses moyens et son savoir-faire dans une logique de juste et fécond équilibre.
(A suivre)


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