L'Algérie doit créer un million d'entreprises pour faire chuter le chômage à des niveaux raisonnables. Dans le contexte actuel, avec le manque d'argent dans les caisses de l'Etat, et un prix du baril bas, l'émergence d'une économie compétitive capable d'exporter est exclue, en raison du nombre très élevé dans notre tissu économique de PMI/PMI spécialisées surtout dans les petits services. Les petits commerces, petites entreprises et services représentent, d'après les statistiques officielles, 83% du tissu économique, les autres sociétés, y compris étatiques, sont généralement fermées à l'ouverture de leur capital, ce qui les pénalisent lourdement pour faire croître leur chiffre d'affaires, et stimuler leur agrandissement. Un simple coup d'œil sur le nombre d'entreprises algériennes qu'elles soient étatiques ou privées, qui ont ouvert leur capital à la COSOB reste énigmatiquement très important. Et pourtant c'est à la Bourse qu'on a le plus de chance d'intéresser les investisseurs, à moins que les managers locaux aient pris la vilaine habitude de travailler dans la nébulosité. La transparence dans la gestion est un critère inaliénable pour souscrire à l'actionnariat en bourse, d'où la faiblesse des chiffres enregistrés par le secteur, notamment du secteur industriel qui ne représente que 6,3% du produit intérieur brut (PIB) et sur ces 6,3%, la part du privé est largement majoritaire. Le secteur productif public toujours selon les chiffres officiels, a enregistré globalement des contre-performances s'étant matérialisées par des baisses de la production, allant pour l'année 2018 jusqu'à 13%, et pour les biens intermédiaires de (17,1%) pareillement pour les biens de consommation (-5,8%). Si en termes de performances à la production le secteur privé se porte mieux que le secteur étatique, il connaît un niveau d'endettement handicapant assez élevé auprès des banques. Nos entreprises, dans leur majorité, comptent sur la consommation locale pour survivre et sur la commande publique, ou éventuellement sur des partenariats avec les entreprises étrangères, pour se doter d'outils de production performant capables de relever les défis de la concurrence internationale. L'économie nationale est supportée à bout de bras par les pouvoirs publics, qui ne savent plus où donner de la tête pour couvrir les budgets traditionnels dépendant des recettes de la fiscalité pétrolière et de la fiscalité ordinaire. Il y a trop de dépenses publiques pour si peu de recettes. La plupart des sommes déboursés vont dans la sphère inefficace et budgétivore. Le niveau élevé de la dépense publique non compensé par une hausse des recettes, malgré les dernières augmentations d'impôts, et autres taxes directes et indirectes, conduit inéluctablement vers une aggravation des déficits durant les années à venir. D'après la Banque Mondiale «le déficit budgétaire devrait atteindre 11,4 % du PIB. Les perspectives sont encore plus mauvaises pour les réserves de change dont le montant (17 mois d'importations à la fin de 2017) pourrait ne plus représenter que cinq mois d'importation d'ici fin 2020, soit un niveau proche de 30 milliards de dollars. Le FMI, de son côté, alarme sur le déficit des paiements courants de l'Algérie qui continuera de s'élever à 9,3% du PIB en 2018 puis à 9,7% en 2019.