Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales, l'Organisation des Nations unies (ONU) prévoit pour 2019 la baisse de l'inflation à 2,9% et à 2,2% en 2020. Une estimation positive pour les ménages algériens qui verront peut-être leur pouvoir d'achat se stabiliser. Ce qui n'est pas le cas pour les projections sur la croissance économique qui devrait reculer à 2,2% pour cette année. L'année 2018 était celle de tous les risques et pressions financières causées par l'affaiblissement des investissements et les différentes tensions commerciales soutenues par la chute des cours du pétrole et l'instabilité des places boursières mondiales. Ces pressions financières se sont abattues sur l'économie algérienne et ont assombries toutes les perspectives attendues pour 2019. Une conjoncture bien difficile pour le consommateur algérien qui a fait face à l'érosion de ses revenus et l'augmentation de l'inflation à plus de 4% en 2018. En dépit de ce déséquilibre financier, l'Organisation des Nations unies (ONU) table dans ses dernières prévisions publiées avant-hier à Genève, en Suisse, sur le recul du taux de l'inflation à 2,9% en 2019 et à 2,2% en 2020, révisant ainsi à la baisse toutes les projections du gouvernement qui avait prévu un taux d'inflation à 4,5% pour l'année en cours. Ce ralentissement dans le rythme de l'inflation s'expliquerait par la reprise timide des cours du pétrole et la relance de la politique de diversification et de promotion du produit local, selon la note du dernier rapport de l'organisation onusienne. La même tendance baissière est projetée sur le taux de croissance économique pour l'année 2019, et qui devrait, selon cette analyse tomber à 2,2% et rebondir à 2,8% en 2020. Un ralentissement provoqué par les pressions financières que subit le marché algérien depuis plusieurs années. Un scénario prévisible pour un pays dont l'unique revenu sont les recettes des hydrocarbures qui sont en dégringolade depuis plusieurs mois en raison de la baisse de la production pétrolière et gazière de l'Algérie. Sans oublier les effets dévastateurs de la dévaluation de la monnaie nationale face à la devise provoquant en conséquence un gouffre financier irréversible notamment sur les finances publiques déficitaires. Malgré les efforts des pouvoirs publics pour redresser le marché financier, les répercussions de l'actionnement de la planche à billet commencent à se ressentir et peuvent durer dans le temps. Des raisons parmi d'autres qui sont à l'origine de ce progrès inégalé du marché économique national. «Les effets conjugués de la forte instabilité des recettes d'exportation et des recettes budgétaires se traduisent dans bien des cas par de fortes fluctuations de l'activité économique et par des taux de croissance plus faibles sur le long terme», précise l'ONU dans son rapport. Pour rappel, l'année 2018 qui s'est achevée sur une note plus ou moins positive grâce au rebondissement des prix du pétrole suite à la décision de l'Opep de revoir à la baisse son quota de production, était celle de tous les risques économiques. Hausse de la dette intérieure du pays de plus de 40%, érosion des recettes du Trésor public et baisse de la rente pétrolière provoquant l'envolée de l'inflation à plus de 4% et la baisse du pouvoir d'achat. Ce sont les résultats négatifs enregistrés en 2018. Par ailleurs, en dépit des prévisions positives de l'inflation attendues pour 2019, les perspectives économiques pour l'année 2019 restent mitigées en raison de l'affaiblissement de l'investissement et les tensions commerciales internationales.