L'événement du 22 février 2019 ou « Hirak » qui a pratiquement mis à nu toutes les stratégies initiées par les uns et les autres décideurs du haut-lieu est, une nouvelle fois à l'origine d'autres acquis, après ceux enregistrés depuis la démission de l'ancien président de la république Abdelaziz Bouteflika. Il reste cependant que les poursuites judiciaires pour des délits divers impliquant neuf anciens ministres et trois hauts cadres de la nation en poste à une période ou une autre des vingt années de présence à la présidence de la république de Abdelaziz Bouteflika. Il y a quelques mois, ces noms paraissaient être intouchables. Ce qui n'est plus le cas depuis ce 26 mai où ils ont comparu par devant les magistrats du tribunal Abane-Ramdane. Dans le lot, il y a les deux anciens Premiers ministres: Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, des ex ministres comme Amara Benyounes, Abdesslam Bouchouareb, Karim Djoudi (ex conseiller de Bouteflika), Bouazghi Abdelkader, Abdelghani Zaâlane (nommé directeur de campagne de Bouteflika en mars dernier pour remplacer Sellal), Boudjema Talai et Amar Ghoul. D'autres anciens membres du gouvernement et/ou de la présidence devraient suivre. Ils font l'objet d'une procédure appliquée à leur encontre par Le parquet d'Alger. Selon le communiqué émis par la Cour suprême, cette procédure de transmission des dossiers des mis en cause vers la Cour suprême est basée sur les contenus des dossiers «d'enquêtes préliminaires instruits par la police judiciaire et la gendarmerie d'Alger». Cette institution a précisé que ces anciens membres du gouvernement sont poursuivis pour «conclusion de contrats contraires à la réglementation». Cela a fait l'effet d'une bombe dans le milieu des populations algériennes. La circulation de l'information au moyen des réseaux sociaux est devenue une pratique. Dans une Algérie qui bouge à grande vitesse, elle commence à faire recette pour se transformer en modus operandi du fonctionnement des méthodes de communication. Il faut dire que ces réseaux sont mis à contribution pour annoncer avec un grand écho les poursuites judiciaires entamées et d'autres à venir à l'encontre de certaines personnalités politiques. Bien avant leur procès et même durant l'instruction judiciaire de leur dossier respectif, celles-ci sont présentées au public comme coupables. Donc, d'être des ennemis de la République et ce, en violation du principe de la présomption d'innocence. Cette pratique semble être devenue courante pour faire passer à l'opinion publique des informations parfois cousues de fil blanc. Cela avait été entamé en même temps que le hirak avec l'implication d'un certain nombre de médias classiques se référant aux réseaux sociaux. Se substituant à la justice, ces derniers rapportent des faits parfois sans fondement et présentés à l'opinion publique comme étant de source formelle. L'approche utilisée est celle du matraquage médiatique et des tirs groupés sur les présumés mis en cause. A l'occasion, des articles de presse avaient fait des enquêtes et déclaré en lieu et place de la justice que les mis en cause dans différentes affaires sont réellement coupables des faits qui leur sont reprochés. La méthode tient lieu d'un lynchage médiatique. Elle vise à préparer l'opinion à considérer avant le procès, un mis en cause comme étant d'ores et déjà coupable. Pour aussi créer une pression sur les magistrats à même d'imposer une sentence allant dans le même sens que celle attendue par l'opinion publique. Dans le lot des cadres poursuivis ou appelés à l'être, il y a des bénéficiaires de l'immunité parlementaire. Des sources se disant « bien informées car bien introduites » annoncent que des demandes de la levée de l'immunité parlementaire aurait été demandée par la justice. Que le dossier serait rapidement déposé sur le bureau du président de l'Assemblée nationale. D'autres sources reviennent sur l'information. Elles présentent les mis en cause comme étant des délinquants économiques, des personnes de moralité douteuse et par conséquent coupables des faits qui leur sont reprochés. Pour l'heure, les réseaux sociaux font feu de tout bois. Chaque animateur se découvre homme de média maîtrisant au mieux la technique de la manipulation. . Le mécanisme de la levée de immunité parlementaire enclenché est synonyme d'annonce, sans vérification préalable, de poursuites judiciaires à l'encontre des mis en cause généralement condamnés avant la tenue des procès. « L'Algérie, est en plein hirak. Nous devons aussi appelé à une justice équitable pour tous. Il est temps de travailler pour la stabilité politique, économique et sociale du pays. Pour ce faire, il est indispensable de procéder à la dissolution du parlement et des partis politiques FLN/RND dont les cadres et militants ont fait beaucoup de mal à notre pays. Il faut aussi faire attention aux manipulateurs dont l'objectif est de nuire à notre Algérie », ainsi se sont exprimés plusieurs jeunes étudiants de la faculté de médecine de l'université Badji Mokhtar de Annaba.