Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a, par la voix de son président, Mohcine Bellabes, estimé dans la soirée d'avant-hier lundi, que la crise que traverse le pays ne peut être réduite à un simple scrutin pour élire un nouveau président de la République. « Nous venons à peine de sortir d'un cycle d'élections présidentielles truquées qui ont traumatisé les populations et qui ont produit une ''issaba'' qui a régné pendant deux décennies sans foi ni loi et qui a failli faire sortir l'Algérie de l'Histoire », a-t-il indiqué sur sa page facebook. Réagissant à l'appel au dialogue inclusif et à l'élection présidentielle, dans les délais possibles constitutionnellement et acceptables dans le temps, du chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaid Salah, réitéré, lundi, à partir de Béchar, 3ème région militaire, Mohcine Bellabes s'est interrogé vers quelles élections faudra-t-il retourner dans ces conditions. « Celles de 1999 qui ont vu le retrait de tous les candidats sérieux parce que les dirigeants officiels, notamment militaires, avaient décidé d'introniser celui qui avait quelques années auparavant été condamné par la cour des comptes ?, Ou bien celles de 2004 qui ont suivi l'assassinat de 128 jeunes à balles réelles sans que la justice ne soit encore rendue ? Ou plutôt celles de 2009 qui ont suivi le viol de la constitution avec la caution intéressée de tout l'entourage du chef de l'Etat parce que l'argent coulait à flot et qui ont permis à des prédateurs d'accéder au rang de décideurs ? ou enfin celles de 2014 qui ont permis à un grabataire inaudible d'accéder pour la quatrième fois consécutive à la magistrature suprême sur un fauteuil roulant ?», Souligne-t-il dans son écrit. Comment, poursuit le leader du RCD, croire en la sincérité de la démarche quand, observe-t-il, dans le même temps, le chef de l'état-major de l'ANP, assume dans son discours prononcé à Bechar, 3ème région militaire, la mise de la justice sous la tutelle de l'Armée en violation des lois et de la constitution qu'il dit vouloir respecter. De son côté, le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat a appelé es Algériens à travailler ensemble pour trouver un compromis, afin d'éviter le chaos. «La situation politique en Algérie avait évolué dans le cadre de la Constitution », a-t-il relevé. S'exprimant sur les colonnes de Jeune Afrique dans sa dernière édition (du 16 au 22 juin, numéro 3049), Moussa Faki Mahamat a mis en avant la nécessité d'œuvrer pour un compromis. « Tout le monde doit travailler à trouver un compromis. La volonté du changement exprimée par le peuple est évidente, mais il faut éviter le chaos », a-t-il indiqué, rappelant que si l'organisation qu'il représente a moins commenté la situation, c'est parce que, a-t-il dit, jusque-là, les choses se sont passées dans le cadre défini par la Constitution. Pour sa part, le président de Jil Jadid, Soufiane Djillali, a considéré que le cadre constitutionnel auquel s'accrochait le pouvoir en place est dépassé. «La légitimité populaire a pris le dessus. Du coup, nous sommes déjà entrés de plain-pied dans la phase de transition qui reste une exigence historique inéluctable», a-t-il estimé. Intervenant lors d'une conférence-débat, organisée par le café littéraire « Lumières» à la salle de cinéma Youcef-Abdjaoui de la ville de Sidi Aïch à Béjaïa, Soufiane Djillali a fait cas de préalables démocratiques pour, a-t-il dit, la tenue d'une élection présidentielle libre et transparente. Dont, a-t-il observé, la mise en place d'une instance indépendante chargée de l'organisation et du suivi de l'opération de vote, la révision du code électoral et des lois régissant les partis politiques, les médias. Pour Sofiane Djillali, cette proposition de sortie de crise reste la mieux indiquée pour réussir la transition démocratique tant souhaitée par l'écrasante majorité du peuple algérien. « L'élection d'un président légitime qui s'attellera à l'instauration d'un nouveau système politique avec la mise en place de façon démocratique de nouvelles institutions de l'Etat constitue, pour nous, la meilleure solution à la crise politique que vit notre pays », a-t-il poursuivi. Car, a-t-il ajouté, celle-ci prendra moins de temps, contrairement à l'option de l'Assemblée constituante qui pourra prendre jusqu'à trois années.