Après Damien Chazelle (« First Man »), Christopher Nolan (« Interstellar ») ou encore Alfonso Cuaron (« Gravity »), c'est au tour de James Gray de signer son épopée spatiale. Dans « Ad Astra », il suit un astronaute (Brad Pitt) parti chercher son père, disparu lors d'une mission spatiale. Trois ans après The Lost City of Z, où un explorateur finissait par s'évaporer dans une jungle inextricable, abandonnant femme et enfants, c'est à une autre quête de filiation, aux confins de l'espace, que nous convie James Gray. Roy McBride, interprété par Brad Pitt, y part à la recherche de son père, disparu une vingtaine d'années plus tôt, entre Jupiter et Neptune, un voyage lors duquel il devra faire face à de troublantes révélations. Pour son premier film de science-fiction, le cinéaste s'est inspiré du livre de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres, mais aussi des recherches du prix Nobel de physique, Enrico Fermi. L'infiniment petit de l'homme et l'infiniment grand du cosmos Ad Astra mêle images spectaculaires de l'espace et introspection de son personnage, un homme austère, déconnecté de ses émotions, plongé dans une profonde solitude. Le cinéaste nous embarque pendant plus de deux heures, avec Brad Pitt, à bord de ce vaisseau en mission secrète. Il nous fait éprouver le quotidien dans l'espace, entre autres lors d'une spectaculaire course poursuite en apesanteur. James Gray filme à la fois l'infiniment petit, la psyché tourmentée du héros et l'infiniment grand du cosmos. Ad Astra est un film sur l'hybris, l'inextinguible soif de savoir, de domination et de contrôle de l'homme. Car cette odyssée de l'espace est aussi une odyssée intérieure, comme si l'ultime aventure humaine, aujourd'hui, était la conquête de soi.