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Tensions financières et risque de récession économique 2020/2021
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 11 - 2019

Les dernières données des statistiques douanières de novembre 2019 n'incitent guère à l'euphorie, autant que la baisse d'environ de 25% du niveau des ventes de gaz ( 33% des recettes de Sonatrach) en direction de l'Europe en 2019, selon Bloomberg et les prévisions de l'AIE donnent un cours du pétrole relativement bas pour 2020, le marché pétrolier étant dominé par les tensions USA/Chine, la faiblesse de la demande et la perspective d'une offre abondante, la Russie, toujours très dépendante des hydrocarbures, tablant à moyen terme sur un baril à 50 dollars, selon son ministre de l'Energie Alexandre Novak.
L'Algérie ne possédant pas une économie peu diversifiée, 98% de ses recettes en devises avec les dérivées provenant des hydrocarbures, du fait d'importants retards dans les réformes structurelles, devra se préparer à contrecarrer une très grave crise économique 2021/2022, supposant la résolution rapide de la crise politique. Le document de référence doit être la balance de paiement qui inclut les sorties de devises des services et pas seulement la balance commerciale qui se limite aux biens. Concernant la balance commerciale Les exportations durant les neuf premiers mois de 2019 ont atteint près de 27,21 milliards de dollars (mds usd), contre 31,07 mds usd à la même période, soit en tendance annuelle fin 2019, environ 36,29 milliards de dollars.
Les hydrocarbures hors dérivées ont représenté l'essentiel, 92,91%, étant passées de 25,28 mds usd, contre 28,89 mds usd, à la même période 2018 avec une baisse de 12,52%, soit en tendance annuelle 33,70 milliards de dollars. Quant aux importations, elles ont atteint près de 32,43 mds usd, contre 34,23 mds usd, enregistrant une faible baisse de moins de 5,27% et en tendance annuelle fin 2019 de 43,24 milliards de dollars. La balance commerciale de l'Algérie a connu un déficit de 5,22 milliards de dollars durant les neuf premiers mois de 2019, selon la direction générale des Douanes (DGD), citée par l'APS. Ce qui nous donnerait en tendance annuelle fin 2019 6,96 milliards de dollars. A ce montant il faudra jouer les services qui ont fluctué ente 9/11 milliards de dollars entre 2010/2018, ne pouvant pas les réduire fortement, car n'ayant pas investi dans le savoir.
Ce qui donnerait pour un minimum de 9 milliards de dollars de services, un solde négatif de 16 milliards de dollars, restant donc un montant de réserves de change en référence au montant du 318/12/2018 de 79,8 milliards de dollars, d'environ 63 milliards de dollars au 31/12/2019 et ce malgré toutes les restrictions, alors que le gouvernement prévoit 51,6 milliards de dollars de réserves de change fin 2020.
Ces prévisions ne sont que la conséquence des hypothèses du PLF2020 qui prévoit une coupe sévère dans les dépenses d'équipements (-18 ,7%) et une légère baisse des dépenses de fonctionnement (1,2%). Ainsi, le PLF 2020 prévoit un déficit du budget de -1.533,4 milliards de dinars -12,30 milliards de dollars (-7% du PIB) et un déficit du Trésor de -2.435,6 milliards de dinars -20,65 milliards de dollars (-11,4% du PIB), avec une dette publique de 8530 milliards de dinars -72,30 milliards de dollars- soit 41,4% du PIB. Les recettes se basent sur une augmentation des revenus des exportations des hydrocarbures en 2020 de 2% par rapport à 2019 pour atteindre 35,2 milliards de dollars, le gouvernement reconnaissant un recul des quantités d'hydrocarbures exportées de 12% à fin juillet 2019 après une baisse de 7,3 % en 2018., mais sans préciser que 33% des recettes de Sonatrach proviennent du gaz naturel( GN-76% et GNL-24%) dont le cours a connu une baisse d'environ 40% des dernières années fluctuant pour le cours du marché libre en 2019 entre 2/3 dollars le MBTU.
Malgré les sanctions contre l'Iran deuxième réservoir mondial de gaz naturel les clients européens de Sonatrach selon Bloomberg, ont considérablement réduit leur demande» en gaz conventionnel provenant d'Algérie avec une chute de 25% du niveau des ventes attendu en 2019, les exportations algériennes de gaz vers l'Europe étant concurrencées, par les approvisionnements qataries, russes par canalisation et américains devenus le premier producteur mondial avant la Russie à travers ses importants investissements dans le GNL et l'Arabie saoudite, moins chers du fait du faible coût, et par l'entrée de nouveaux producteurs au niveau mondial. Aussi, ce niveau des réserves de change fortement dépendant des recettes de Sonatrach, a été calculé avec l'hypothèse d'un niveau des importations, de 38,6 milliards de dollars en 2020 avec un déficit de la balance des paiements de 8,5 milliards USD en 2020 contre 16,6 milliards de dollars en 2019, soit une baisse de 8,1 milliards de dollars.
Or au rythme des indicateurs de 2019, les réserves de change, existant des limites aux restrictions d'importations déjà fortes en 2019, devraient clôturer au 31/12/2000 à 47 milliards de dollars fin 2020 et non 51,6 comme annoncé par le PLF2020, cequi supposera une loi de finances complémentaire. Car continuer à restreindre les importations de biens et services, l'Algérie étant une économie fondamentalement rentière, le risque est un l'accroissement du taux de chômage qui risque de dépasser les 13% de la population active. Pour atténuer les tensions sociales , avec une population totale en 2019 dépassant 43 millions et une population active dépassant 12,5 millions, le taux de croissance devrait être pendant plusieurs années, avec une nouvelle architecture économique reposant sur les nouvelles technologies, entre 9/10% en termes réels afin de créer chaque année 350.000/400.000 emplois/an, des emplois productifs et non des emplois rente. Conséquence de la paralysie de la machine économique, nous avons assisté en 2019 à la fermeture et à la la sous utilisation des capacités de milliers d'unités dont les matières premières importées, sans compter les équipements, représentent plus de 85%.
La gestion d'un pays doit reposer sur une planification stratégique et non sur des mesures conjoncturelles jouant sur les hypothèses de recettes/dépenses. Sans vision stratégique de développement, tenant compte à la fois de la morphologie sociale interne et des nouvelles mutations mondiales, en perpétuel mouvement , les recettes dépendant fondamentalement de facteurs exogènes ( cours du pétrole et du gaz au niveau international , des fluctuations euro/dollar), il devrait , sans changement de cap de la politique socio économique et d'une nouvelle gouvernance, une récession économique avec de graves incidences sociales entre 2021/2022 avec l'inévitable épuisement des réserves de change courant 2022. Aussi, attention à ces promesses utopiques des candidats à l'élection présidentielle, qui reproduisent les schémas du passé et où trouveront-ils le capital-argent?
Méditons l'expérience récente : pour la période 2000/ à fin avril 2019, les entrées en devises ont été supérieur à 1000 milliards de dollars, et sans compter les dépenses en dinars, les sorties de devises, importation de biens et services ont été d'environ 925 milliards de dollars et l'Algérie a eu un taux très modeste de croissance entre 2/3%.L'Algérie dépenserait, selon une étude pour la région MENA, deux plus par rapport à des pays similaires pour avoir deux fois moins de résultats : mauvaise allocation des ressources, mauvaise gestion, corruption ou les trois à la fois ? En résumé, on ne gère pas un pays comme une épicerie, mais en se projetant sur l'avenir dans un onde incertain et turbulent supposant des stratégies de veille d'adaptations perpétuelles.
Le futur président de la république, et son gouvernement qui auront la légitimité populaire, devront mettre en place les réformes souvent différées qui seront douloureuses pour arrimer l'Algérie au nouveau monde, supposant un minimum de consensus social ce qui ne signifie en aucune manière unanimisme signe de la décadence de toute société. Il devra revoir le modèle de consommation énergétique dans le cadre d'une loi organique de la transition énergétique, de revoir le fonctionnement des institutions, de revoir l'actuelle politique économique qui conduit le pays droit au mur, dans le cadre d'une planification stratégique liant efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale , surtout l'amélioration du climat des affaires et la résolution la crise politique, grâce au dialogue productif, sans lesquels aucun investisseur sérieux ne viendra.
Professeur des universités, Dr Abderrahmane Mebtoul ancien haut magistrat


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