Encore au rendez-vous, plusieurs algériens sont sortis hier pour le 48ème vendredi de suite afin de réitérer leur attachement à l'édification d'un Etat de droit et surtout pour exiger la libération de tous les détenus d'opinion. Les rues de la capitale, Alger et celles de plusieurs autres wilayas ont été investies par de nombreux manifestants qui ont réaffirmé leur soutien aux prisonniers du « Hirak » et réclamer la cristallisation des revendications du mouvement populaire qui arrive à son 11ème mois de mobilisation citoyenne et collective. Les mêmes slogans et pancartes ont été brandis par les manifestants qui ont commencé leur parade hebdomadaire, dés la matinée. Leur cortège a démarré de la grande poste et se dirigeait vers les autres boulevards du centre-ville d'Alger. Rassemblés à la place Maurice Audin, les premiers marcheurs criaient à la libération des détenus d'opinion et à l'écoute des demandes du peuple. Un moment, également, marqué par quelques tensions entre les services de la police sur place et des manifestants. Quelques instants plus tard, le calme reprend et la marche suit son droit, sans aucun incident, mais sous la surveillance proportionnée des policiers. Leur présence n'a pas été remarquée durant les derniers vendredi, jusqu'à hier où des altercations ont été enregistrées entre les services de maintien de l'ordre et des marcheurs. Un bref accrochage qui s'est soldé par quelques arrestations. En dépit de ce moment de turbulence, la marche du vendredi s'est déroulée comme à son habitude dans le calme et la bonne humeur. Le cortège des manifestants a déjà sillonné les allées et rues du centre-ville en attendant l'arrivée des autres manifestants qui affluent, notamment, de Bab El Oued après la prière du vendredi pour conforter la foule déjà sur place. «Algérie libre et démocratique», « Le dialogue doit se faire avec les citoyens », « Nous voulons une justice indépendante et un pouvoir civil »… ce sont les slogans levés par les protestataires et qui ont défilé tout au long de cette nouvelle journée de mobilisation populaire. Bien que le nombre de manifestants ne soit pas si important que les vendredis précédents, le mouvement, semble toutefois, resté inflexible et tenace quant à la mise en œuvre de ses revendications et le transfert du pouvoir au peuple. Plusieurs initiatives pour soutenir le Hirak ont été lancée la veille sur les réseaux sociaux afin d'inciter les Algériens et surtout les femmes à reprendre les marches du vendredi. En effet, depuis quelques vendredis, la présence féminine au sein du mouvement s'est affaiblie. Encore une fois, les manifestants ont réaffirmé « l'unité du peuple algérien » et ont dénoncé toute forme de discréditation et surtout les discours de haine qui visent à diviser le peuple. Ainsi plusieurs d'entre eux ont salué la criminalisation de cette pratique. «Certaines parties tentent de semer la zizanie et la haine entre les Algériens. C'est un acte abject qu'il faut punir», souligne Ahmed, qui a évoqué également la criminalisation et la sanction de toute personne qui porte atteinte aux symboles historiques et national. Les manifestants ont dénoncé à l'unisson les messages de haine et de division et ont réaffirmé pour ce 48ème vendredi leur unité et leur solidarité exemplaire.