Les candidats engagés dans la course aux législatives du 12 juin ont commencé jeudi leur campagne électorale un peu partout dans le pays. A cette occasion, le paysage politique a montré son nouveau visage avec, à la fois, l'émergence de partis récemment agréés et l'irruption des indépendants, notamment des jeunes, en force dans cette course à la députation. Les panneaux d'affichage ont fait leur apparition dans les endroits fixés à cet effet. L'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a procédé à l'identification des cases réservées aux listes de candidature via une numérotation sur les panneaux d'affichage, ainsi qu'à la désignation, en présence des responsables des radios locales, des dates et durées d'intervention des candidats sur les ondes radiophoniques, ont fait savoir les représentants de l'ANIE. La campagne électorale se déroule dans le contexte de l'épidémie de la Covid-19 qui a imposé un protocole sanitaire dont le respect très strict est exigé de tous les candidats et tous ceux qui animent les rencontres avec les électeurs. Les délégations locales de l'ANIE ont désigné les salles et espaces pour les meetings et rassemblements, dans le respect du protocole sanitaire de prévention de la pandémie de Covid-19. Hier, l'agenda du 2e jour de la campagne électorale était assez chargé avec les meetings du Mouvement El Islah, à Relizane et à Mostaganem, de l'Alliance nationale républicaine (ANR), à El-Bayadh, du Mouvement Ennahda, à Djelfa et à Tébessa, du Mouvement de la société pour la paix (MSP), à El Oued, du Mouvement El Bina, à Constantine et à Ain M'lila, du Front El Moustakbal, à Chelghoum Laïd (Mila) et à Oum El-Bouaghi, du Parti du Front de libération nationale (FLN), à Bou Saâda (M'sila), du Parti pour la liberté et de la justice (PLJ), à Batna, et du Rassemblement national démocratique (RND), à Blida. Les animateurs des listes de candidatures ont tenu plusieurs rencontres avec les électeurs dès jeudi, premier jour de la campagne électorale. Ainsi, le Front El Moustakbel a lancé sa campagne à Bordj Bou-Arréridj où son président, Abdelaziz Belaid, a animé un meeting populaire, pour déclarer que «la réussite de cette campagne implique la réussite de l'Algérie», faisant part de son «optimisme» quant au succès de ce rendez-vous électoral. Il a exhorté, à l'occasion, les citoyens à participer massivement aux législatives du 12 juin prochain, rappelant que son parti préconise depuis 2012 «la moralisation de l'action politique et l'édification d'une nouvelle Algérie», devenues, a-t-il précisé, «la revendication de nombreux partis politiques». A Mascara, le président du Front de la nouvelle Algérie, Djamel Ben Abdeslam, a affirmé que la participation de son parti à ces élections traduit le souci de sa formation de contribuer à l'édification de la nouvelle Algérie et à la préservation de sa stabilité. A Biskra, le président du mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina a plaidé pour la «concurrence loyale» et pour le «renforcement du front interne» et «la préservation de la cohésion sociale». A Ouargla, le président du Mouvement de la société de la paix (MSP), Abderrezak Mokri, s'est engagé à lancer «un large débat avec toute la classe politique en Algérie» et à proposer «un contrat social impliquant toutes les franges de la société algérienne», faisant part de sa volonté de «former un Gouvernement d'unité nationale ouvert à l'ensemble des forces politiques». Pour sa part, le président du Parti El Fadjr El Jadid (PFJ), Tahar Benbaibeche, s'est dit, pour sa part, «convaincu» que la future Assemblée populaire nationale (APN) qui sortira des urnes contribuera à «renforcer la confiance» des citoyens en leurs élus. Fait nouveau : un collectif regroupant des listes d'indépendants intervenant dans le monde agricole et rural a été crée jeudi au premier jour de la campagne. Cette initiative, prise par des candidats issus de 20 wilayas, traduit une «conscience politique» des différentes catégories de la société civile quant à la «destinée» de l'Algérie nouvelle, fondée sur des bases solides des droits et des libertés, a indiqué le président du Collectif, Mohamed Yazid Hambli, lors d'une rencontre organisée dans le cadre de la campagne électorale. Les candidats indépendants qui font partie de cette coalition estiment que le monde agricole n'était pas représenté de façon significative dans l'ancienne Assemblée populaire nationale et veulent faire entendre leurs propres voix sans intermédiaires.
