La bataille de Foughala, qui fit rage le 23 février 1958 aux confins du Djebel Ouestili, à Batna, marque la bravoure des moudjahidine qui ont brisé le siège de l'armée française, en la forçant à admettre qu'elle faisait face à des hommes courageux déterminés à vaincre coûte que coûte. Selon des témoignages documentés de moudjahidine, cette bataille, également connue sous le nom de la bataille de Djebel Ras Guedellane, n'était pas planifiée, les combattants de l'Armée de libération nationale (ALN) qui se trouvaient non loin de ce col ayant été surpris par l'armée française qui encerclait cette zone fortement escarpée et difficile d'accès. Pris de court, les djounoud de l'ALN ont donc été contraints de faire face à l'ennemi et de l'affronter avec un remarquable courage, selon les mêmes témoignages qui affirment que 2 jours avant l'affrontement, le 3ème bataillon de la première Région de la Wilaya I historique, commandée par le martyr Ahmed Imerzouken, avait rencontré non loin de Hidoussa une patrouille de moudjahidine dirigée par Tayeb Bertela venant de Tunisie d'où elle s'était approvisionnée en armes destinés aux maquis de la Révolution. Imerzouken avait reçu l'ordre de protéger et d'escorter la patrouille jusqu'au Djebel Ouestili où les armes devaient être confiées au commandant de la Région, le moudjahid Mohamed-Tahar Abidi, alias Hadj Lakhdar. Mais la patrouille fut surprise par les forces ennemies. En effet, lorsqu'ils atteignirent le douar de Foughala (dont les masures servaient de lieu de repos pour les moudjahidine), le groupe de djounoud qui comptait, selon les mêmes sources, 170 hommes, a vu des avions effectuer des vols de reconnaissance au-dessus de la région et plusieurs autres larguer des bombes au nord d'Oued Beni Foudhala, tandis que toute la zone était la cible de tirs d'artillerie. Les commandants du bataillon et de la patrouille décidèrent de passer, avec leurs hommes, la nuit dans cette zone qui leur avait paru quelque peu éloignée du parcours utilisé par les forces coloniales pour se déplacer.