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Face aux tensions budgétaires et pour plus de justice sociale, pour une politique de subventions ciblées
Economie
Publié dans La Nouvelle République le 18 - 05 - 2025

Cette présente contribution est une brève synthèse, d'une brûlante actualité, d'un rapport actualisé, remis aux autorités algériennes le 14 septembre 2012 dont les résolutions n'ont jamais été appliquées.
La simple raison c'est que les tensions sociales, à court terme tant qu'il y a la rente, sont atténuées artificiellement grâce aux recettes des hydrocarbures qui permettent des subventions et transferts sociaux mais mal gérés et mal ciblés, qui ne profitent pas toujours aux plus démunis.
1.-Sans être exhaustif, je recense différentes formes de subventions les plus connues.
-Les subventions des carburants et de l'électricité. L'Algérie est classée parmi les pays où le prix du carburant est le moins cher au monde. Mais conserver cette politique coûte de plus en plus cher. La différence du prix à la pompe avec les pays voisins fait que de grandes quantités de carburants traversent quotidiennement les frontières vers le Maroc et la Tunisie, sans compter les pays riverains du Grand Sud. Il en est de même du prix de l'électricité/gaz, avec une différence entre le prix aux ménages et les clients industriels. Un rapport du ministère de l'Energie montre clairement qu'à cette allure, la consommation intérieure en énergie classique risque de dépasser les exportations actuelles horizon 2030. Car la consommation intérieure avoisine pour le pétrole-gaz environ 45-5045% de la production totale devant tenir compte selon les exigences techniques l'injection dans les puits pour éviter leur épuisement environ 20% : un exemple récent selon le site Attaqua la production de pétrole a atteint en avril 2025, 913.000 barils par jour et les exportations 481.000 barils jour donnant un taux de consommation intérieure de 52,69%
-Les subventions du prix du pain, de la semoule et du lait. Bon nombre d'Algériens vivent dans la pauvreté, se nourrissant essentiellement de pain et de lait, reflet de la fracture sociale.
-Les subventions de l'eau liées à la tarification de l'eau se pose à peu près dans les mêmes termes que les carburants. Son prix de cession demeure faible malgré des coûts croissants (investissement additionnel) plus important pour l'eau dessalée qui nécessite de lourds investissements, problème aggravé par les déperditions du réseau de distribution, le différentiel étant payé par l'Etat.
-Les subventions de la santé. Pour le système de santé, les subventions supportées par l'Etat sont importantes, se soignant gratuitement dans les hôpitaux publics devant le comparer au coût d'une hospitalisation dans le secteur privé sans compter le cout des prises en charge à l'étranger
-Pour le transport, il n y a pas uniformité devant distinguer le transport par rail subventionné, des autres moyens. Pour Air Algérie, du fait d'une gestion défectueuse, et de sureffectifs qui sont, de loin, plus élevés par rapport aux normes internationales. Ainsi, les compagnies étrangères s'alignant sur ceux d'Air Algérie bénéficient d'une rente de monopole.
-Les subventions pour le soutien au logement social et à l'emploi. Les subventions s'appliquent également au logement social où le prix du mètre carré dans les grandes agglomérations peut aller entre 200.000 et 300.000 DA et plus selon les quartiers, non supportés par les bénéficiaires, ce qui occasionne un transfert de rente. Pour l'aide à l'emploi où l'entreprise qui recrute, bénéficie d'importantes facilités financières et fiscales, d'importants abattements sur la cotisation de sécurité sociale à leur charge, non supportés par l'employeur et pris en charge par le Trésor public.
-Nous avons la charge financière du transport des étudiants, de la restauration et de l'hébergement sans distinction ce qui se répercute sur la gestion des œuvres universitaires. Qu'en sera-t-il avec plus de 3 millions d'étudiants sans rappeler également les subventions à travers les œuvres sociales des CEM et des lycées.
-Nous avons l'allocation chômage, une sorte de subvention indirecte dont selon le rapport de la cour des comptes une infime fraction ont été recasée dans les secteurs économiques à valeur ajouté et les les exonérations fiscales et de TVA accordées par les différents organismes d'investissement (ex Andi Ansej) y compris pour les entreprises étrangères, dont il conviendrait de quantifier les résultats par rapport à ces avantages (exportation et création de valeur ajoutée interne). Or, les assainissements répétés aux entreprises publiques qui sont des subventions ont coûté au Trésor public des dizaines de milliards de dollars, dont plus de 80% sont revenus à la case départ, l'ex ministre délégué chargé de la Prospective auprès du PM, ayant révélé courant janvier 2021, que l'Etat a alloué près de 250 milliards de dollars au secteur public marchand au cours des 25 dernières années et cela a continué entre 2021/2024.
2.-Quelle conclusion ?
Le ciblage des subventions que je préconise depuis 1992 suppose une large concertation sociale, un système d'information fiable en temps réel et une enquête précise sur la répartition du revenu national et du modèle de consommation devant distinguer les salariés, des fonctionnaires, et des indépendants et ce en liaison avec l' évolution de l'indice de l'inflation réel l'actuel n'ayant pas été actualisé depuis 2011 afin de déterminer le pouvoir d'achat de chaque catégorie sociale , notamment les couches défavorisées, tout en ne pénalisant pas les couches moyennes par un nivellement par le bas. L'instauration d'une chambre nationale de compensation indépendante, devrait permettre des subventions ciblées, par un système de péréquation intra socioprofessionnelle et interrégionale.
Mais il faut être réaliste, au risque de tensions sociales aigues , paradoxalement , la crise du logement renforçant la solidarité familiale (même marmite, charges pris en commun, salaire collectif, résoudre la crise du logement sans relancer la machine économique étant suicidaire), on, ne peut à court terme, sans garde fou aligner les prix sur ceux du marché international. C'est que le SMIG algérien avoisine au cours de 147,17 dinars un euro (cours du 16/05/2025- banque d'Algérie) 20.000 dinars est de 136 euros et au cours du marché noir 77 euros et selon l'ONS le salaire moyen national net moyen mensuel étant de 58 400 dinars -397 euros dans le secteur public et de 34 100 dinars, soit 232 euros dans le secteur privé national, moins de 20% du salaire moyen européen, expiauant en aprtie l'exode massif de cerveaux, et ce montant étant plus fiable de 70/75% ( écart entre le cours sur le marché parallèle et celui de l'officiel de 75% Grâce à l'aisance financière générée par le passé, cours élevé des hydrocarbures, les différents gouvernements de 1970 à ce jour au nom de la paix sociale, ont généralisé les subventions. Or, avec sans une grande rigueur budgétaire, les vives tensions budgétaires qui s'annoncent pour 2025 peut-on continuer dans cette trajectoire ?. Dans plusieurs rapports, la Banque mondiale a fait remarquer qu'en moyenne dans le monde, 20% des plus riches bénéficient six fois plus que 20% des plus pauvres des subventions recommandant que les programmes d'aide sociale doivent être ciblés de manière à aider les ménages pauvres et vulnérables à y faire face. Pour l'Algérie, la même institution note que les montants des subventions sous forme de comptes spéciaux du Trésor alloués au soutien de services productifs, à l'accès à l'habitat et aux activités économiques représentent une fraction croissante du total des dépenses de l'Etat en dehors des dépenses de fonctionnement. Afin d'atténuer les tensions sociales, mais attention des salaires sans contre – productives et des subventions généralisées sans ciblage peuvent conduire à terme à une dérive sociale, voire politique. Certes, elle assure un minimum de cohésion sociale, mais transitoire, autant que la sphère informelle tolérée car suppléant à la faiblesse de la création d'emplois dans la sphère réelle que le marché noir de devises, du fait de la faiblesse de l'allocation devises 100 euro. Cependant, avec le fort taux d'inflation en dehors des subventions le taux d'inflation réel dépasserait largement les 15%. Or, comme je l'ai analysé dans plusieurs contributions nationales et internationales, le montant des subventions très important par rapport au PIB est injuste, celui qui gagne le SMIG au chef d'entreprise nationale ou étrangère, bénéficient des prix subventionnés, n'existant pas de système ciblé toutes les catégories sociales bénéficiant des subventions, quelle que soit sa situation financière. Ainsi, se pose le problème de l'efficacité de toutes ces subventions sur le producteur local et sur le consommateur final.
La mise en place de subventions ciblées suppose à la fois une large concertation sociale et un système d'information fiable en temps réel mettant en relief la répartition du revenu national et du modèle de consommation par couches sociales posant la difficulté de l'intégration de la sphère informelle (revenus informels). Cependant, il ne faut pas se tromper de cible pour paraphraser les stratèges militaires, le fondement du développement étant une bonne gouvernance liée à la valorisation du savoir, pour plus de cohérence et de visibilité de la politique économique et sociale, une lutte contre la corruption et les surcoûts. Aussi, se pose cette question stratégique pour l'Algérie avec Les recettes de Sonatrah qui sont passées de 60 milliards de dollars en 2022, à environ 50 en 2023 et d'après les premières estimations 44 milliards de dollars en 2024 et si le cours en termes réels (cœurs euro-dollar se maintient à 1,13- 1,15) tourne autour de 60 dollars en 2O25 et le mégawattheure de gaz (33% des recettes de Sonatrach) en termes réels, les recettes tourneront autour 35/37 milliards de dollars en 2025. Des lors, avec l'important déficit budgétaire en 2025 dépassant les 6O milliards de dollars, les dépenses budgétaires augmentant de 9,9% par rapport à 2024, à 16.794,61 milliards de dinars soit au cours de l'élaboration de cette loi- 134 dinars un dollar- 125,32 milliards de dollars, l'Etat pourrait-il continuer à généraliser les subventions, comme se posera l'alimentation des caisses de retraite, alimenté pour une fraction par des recettes des hydrocarbures, rendant urgente son unification pour des raisons d'efficacité et de justice sociale. Or, la population algérienne au 01 janvier 2025 est de 47, 25 millions, une prévision de plus de 50 millions en 2030, devant avoir un taux de croissance sur plusieurs années de 8/9% afin d'absorber une flux additionnel de demande d'emplois qui s'ajoute au taux de chômage actuel de 350.000/400.000/ an. En bref face aux nouvelles mutations géostratégiques, économiques, sociales, culturelles souvent oubliées influencées par les nouvelles technologies dont l'intelligence artificielle, avec une recomposition du pouvoir économique mondial, s'impose pour l'Algérie et pus généralement pour l'Afrique, des stratégies d'adaptation pour préserver leur souveraineté nationale.
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des Universités


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