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Expériences australienne et indienne dans le secteur automobile et perspectives pour l'Algérie
Vers la construction d'une industrie mécanique nationale durable
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 08 - 2025

La force d'une économie nationale ne se mesure pas à l'importance des revenus pétroliers et des rentes ou des réserves de devises étrangères du pays, mais plutôt à sa capacité à produire une production industrielle et technologique et à créer une réelle valeur ajoutée au sein de l'économie. Les pays dont les ressources naturelles constituent leur principale source de revenus ont des économies fragiles et vulnérables aux fluctuations externes, malgré des excédents commerciaux occasionnels. Ce modèle économique perpétue souvent la dépendance, ces pays dépendent presque entièrement des importations pour leurs besoins de base, notamment la nourriture, les médicaments, l'équipement, les transports et même les armes, ce qui en fait de simples marchés de consommation au profit des pays industrialisés avancés. En revanche, les Etats-Unis sont la preuve vivante que la force d'une économie se mesure à sa capacité de production, à sa diversité industrielle et à la profondeur de son marché financier, et non à son niveau d'endettement. Ils sont l'un des pays les plus endettés au monde, avec plus de 33.000 milliards de dollars de dettes. Pourtant, ils demeurent la première puissance économique mondiale grâce à leur supériorité technologique, leurs industries de pointe et la solidité de leurs institutions financières.
L'Algérie s'oriente
vers l'autosuffisance industrielle
Ces dernières années, l'Algérie s'est engagée sur une voie ambitieuse vers l'autosuffisance, non seulement dans le secteur agricole, mais aussi en élargissant l'ambition au secteur industriel, notamment l'industrie automobile. Une campagne nationale a été annoncée, visant à recruter des talents algériens, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, afin de bâtir une industrie mécanique intégrée garantissant la conformité des produits aux normes internationales. Cette campagne est participative et rassemble des spécialistes, des centres de recherche, des universités et la société civile.
Le lancement de cette campagne nationale constitue une étape positive et prometteuse, et il est souhaitable de poursuivre cette approche constructive et participative dans tous les domaines. Il est également recommandé d'impliquer les spécialistes du pays et les membres de la communauté algérienne à l'étranger, ainsi que les acteurs de la société civile, dans l'organisation d'ateliers scientifiques et universitaires nationaux, afin de formuler des propositions concrètes et efficaces qui contribueront à servir la nation et à répondre aux aspirations des citoyens. J'avais déjà avancé plusieurs propositions durant mon mandat parlementaire à l'Assemblée populaire nationale, la première étant mon intervention parlementaire en 2007, concernant la possibilité de produire des voitures sous le nom de ''Sonacom'', tant que la société-mère fabrique des camions et des bus. Je l'ai ensuite renouvelée en 2011 lors d'un atelier parlementaire organisé avec le ministre de l'Industrie de l'époque, sur la réalité et les perspectives du secteur automobile en Algérie. Ces propositions ont été formulées à mon retour de missions en Australie et en Inde, dans le cadre de mes fonctions de représentation auprès de la communauté algérienne à l'étranger, que je représentais au Parlement. J'ai ainsi pu découvrir de près l'expérience de ces pays en matière de développement de l'industrie automobile, et ainsi observer leurs trajectoires de développement. Dans un article précédent que j'ai écrit en 2023 intitulé : «Une voiture Sonacom électrique ? – L'expérience norvégienne dans l'industrie de la voiture électrique et sa projection sur l'Algérie !», c'est parce que l'Algérie est riche en lithium, ou ce qu'on appelle l'or blanc, qui est au cœur de nombreuses technologies, notamment les batteries de voitures électriques, qui représentent environ 50 à 70 % du coût d'une voiture électrique.
Il convient de noter que les expériences australienne et indienne dans ce domaine se sont caractérisées par une transition progressive et soigneusement réfléchie, ce qui leur a permis d'atteindre l'autosuffisance dans la construction automobile et de se transformer en deux nations industrielles indépendantes dans ce secteur stratégique. Les étapes les plus marquantes de ces deux expériences peuvent être résumées comme suit :
L'expérience australienne et indienne dans l'industrie automobile
L'Australie et l'Inde ont toutes deux bâti des industries automobiles nationales prospères en suivant un processus en trois étapes principales :
Phase 1 – Conception de la carrosserie extérieure du véhicule : Les deux pays ont commencé à fabriquer des carrosseries entièrement (100%) conçues localement. L'Australie a créé sa propre carrosserie nationale et a utilisé le moteur américain General Motors, tandis que l'Inde a conçu la sienne et s'est appuyée sur le moteur japonais Toyota.
Phase 2 – Célébration et de lancement : Bien que les deux voitures (l'australienne et l'indienne) ne soient pas des produits entièrement nationaux, l'événement a représenté une étape cruciale dans la construction de l'industrie nationale, et a ainsi permis d'atteindre une autosuffisance partielle et un encouragement politique pour continuer.
A cette époque, l'Australie et l'Inde célébraient leurs grandes réussites industrielles, notamment leurs progrès remarquables dans l'industrie automobile. Chaque pays avait bâti une base industrielle importante, même si le rêve d'une «industrie 100 % nationale» n'était pas encore pleinement réalisé. Malgré cette lacune, les deux Gouvernements ne se sont pas contentés de célébrer, considérant plutôt ces réalisations comme un premier pas stimulant. Ainsi :
L'Australie a décidé d'entrer dans une nouvelle phase axée sur la spécialisation dans la fabrication de haute qualité, la technologie de pointe et l'innovation dans la conception et l'ingénierie, tout en renforçant la coopération entre les secteurs public et privé, ainsi qu'avec les universités et les centres de recherche.
L'Inde, pour sa part, a choisi d'approfondir sa stratégie industrielle en attirant les investissements étrangers, en élargissant la base de production nationale et en encourageant les initiatives ''Made in India'', tout en améliorant les infrastructures industrielles et en développant les compétences de la main-d'œuvre.
Ainsi, ce qui s'est passé dans les deux pays, c'est qu'ils ont transformé les défis en opportunités et ont commencé à passer de la phase d'assemblage et de montage à la phase de fabrication réelle et d'innovation locale, ce qui a constitué un nouveau départ vers la réalisation d'une souveraineté industrielle durable.
Phase 3 – Localisation de l'industrie des moteurs : Les deux Gouvernements ont pris l'initiative d'ouvrir la voie aux talents locaux et aux centres de recherche universitaires pour développer l'industrie des moteurs localement. Après des années de collaboration, l'Australie et l'Inde ont pu fabriquer des moteurs entièrement nationaux, réalisant ainsi le rêve d'un système industriel intégré.
Application des deux expériences au contexte algérien
Compte tenu du contexte algérien, la mise en œuvre d'un modèle similaire apparaît réaliste et réalisable par étapes progressives, qui peuvent être résumées comme suit :
Première étape – Conception de carrosserie automobile algérienne : Dans le cadre des efforts de l'Algérie pour parvenir à l'indépendance industrielle et localiser la technologie, il est proposé de lancer un projet national stratégique visant à concevoir une carrosserie automobile 100% algérienne, développée par des talents purement algériens, tant à l'intérieur du pays que parmi les ingénieurs et experts algériens à l'étranger, qui travaillent actuellement pour les grands constructeurs automobiles mondiaux, ces talents, attirés par les grandes nations industrielles avec des salaires attractifs pour éviter la fuite des connaissances et le transfert de technologie vers leurs pays d'origine.
Aujourd'hui, ils peuvent être appelés à contribuer à ce projet national unique. Pour commencer, on pourrait s'appuyer sur un moteur importé de partenaires technologiques telles que la Chine, l'Italie ou l'Allemagne… etc, en attendant le développement de moteurs locaux ultérieurement. Cette approche permettrait d'accélérer le lancement du prototype et, parallèlement, de constituer une base de connaissances et d'ingénierie algérienne. Ce premier modèle prototype peut être appelé ''Sonacom 1''.
Deuxième étape – Fabrication de moteurs algériens : Après avoir établi l'industrie de fabrication de châssis, la transition consiste à développer un moteur entièrement algérien en partenariat avec des universités, des centres de recherche et des experts algériens à l'étranger, en lançant le modèle intégré sous le nom de ''Sonacom 2''. Les expériences australienne et indienne constituent des modèles de réussite qui peuvent être imitées pour la construction d'une industrie automobile nationale intégrée en Algérie. Cet objectif ne peut être atteint sans l'adoption d'une approche réaliste et progressive, alliant ressources naturelles disponibles et capacités humaines, tout en garantissant l'ouverture aux partenariats stratégiques et aux technologies étrangères durant la phase de transition.
Mohamed Gahche
Economiste et Analyste Politique


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