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Urgence de la refonte du système d'information Eviter des données contradictoires entre les deux institutions gouvernementales, l'ONS et la Banque d'Algérie
Sans un système d 'information fiable, les investisseurs nationaux, étrangers et les organisations internationales étant attentifs à une information crédible, il est impossible d'avoir une bonne politique économique avec des risques de naviguer à vue qui occasionne des pertes en dizaines de milliards de dollars et, en fin de compte, bloque un véritable développement. Selon le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA),en date du 28 aout 2025, (source APS) outre la décision d'abaisser le taux directeur de 25 points de base, le fixant à 2,75% contre 3% auparavant, certes une décision louable comme moyen de relance de l'économie Rappelons qu'existe une loi économise universelle où lorsque l'inflation est trop basse et que la croissance économique peine, une banque centrale peut abaisser son taux directeur pour stimuler l'économie en rendant le crédit moins cher, incitant les ménages et les entreprises à dépenser et investir davantage, même si cela pourrait faire remonter légèrement l'inflation à un niveau plus souhaitable. Ainsi, le taux directeur et l'inflation entretenant une relation inverse : lorsque l'inflation est élevée, les banques centrales augmentent le taux directeur pour freiner les dépenses ce qui peut ralentir l'économie et inversement si l'inflation est basse, une baisse du taux directeur encourage l'investissement et la consommation, stimulant l'activité économique. En Algérie , outre que l'indice des prix ne reflète pas la réalité , n'ayant pas été réactualisé depuis des années, l'Algérien n'étant pas un tube digestif, les biens hors subventions ayant connu entre 2000 et 2024 des variations allant de 100 à 300% comme les pièces détachées et des biens de consommation importés, bien qu'en baisse durant le premier trimestre 2025 selon la Banque d'Algérie par rapport au pic de 9/10% durant l'année 2021 , la baisse du taux directeur inférieur largement au taux d'inflation nécessitera le renflouement à terme des banques qui travaillent à perte. Par ailleurs cette baisse du taux directeur pour son efficacité doit s'inscrire au sein d'une planification stratégique, une cohérence interministérielle alors que les décisions récentes du ministère du commerce extérieur ont créé des pénuries à tous les niveaux et a entraîné un pessimisme au niveau des investisseurs tant nationaux qu'étrangers. Toujours selon le gouverneur, l'Algérie a connu une croissance économique au cours du premier trimestre de 2025, affichant 4,5% contre 4,2% à la même période de 2024, grâce à une croissance réelle record des secteurs hors hydrocarbures de 5,7% au premier trimestre de 2025 contre 4,3% au premier trimestre de 2024. Or ces affirmations comme celles du ministère du commerce extérieur , sont en totale contradiction avec les données du rapport d'une autre institution officiel à savoir l'Organisme National de la Statistique ONS du 09 aout 2025, concernant la même période. Pour l'ONS, (source APS) les exportations, ont atteint en 2O24 48,82 milliards de dollars, contre 54,95 milliards de dollars, en 2O23 soit une baisse de 12,4 % et pour le premier trimestre 2025, elles ont accusé une baisse de 5,8% en valeur, passant de 12,20 milliards de dollars à 11,49 milliards de dollars, soit une diminution de 4 %, avec une chute de 2,9 % pour les hydrocarbures et de 16 % pour les produits hors-hydrocarbures. Les exportations hors-hydrocarbures ont atteint en 2022 avec 5,81 milliards de dollars, taux de change officiel moyen de 1 dollar = 142 dinars) due essentiellement à la flambée des prix du pétrole, liée à la guerre en Ukraine. En 2023, la valeur des exportations hors-hydrocarbures a chuté à 4,77 milliards de dollars, taux de change officiel moyen 1 dollar = 135,9 dinars) et en 2024 la baisse a continué avec 3,56 milliards de dollars d'exportations, taux de change officiel moyen l'année dernière de 1 dollar = 134 dinars et au cours du premier trimestre 2025, les exportations hors-hydrocarbures ont atteint 885 millions de dollars (au taux de change de 1 dollar = 132 dinars) représentant une baisse par rapport à la même période en 2024, où elles s'élevaient à 982 millions de dollars) soit en tendance annuelle 3,5 milliards de dollars. Comme résultante des écarts en valeur entre les importations en croissance et les exportations en diminution, la balance commerciale a affiché un déficit pour le premier semestre 2025 de 269,3 milliards de dinars soit au même cours de 132 dinars un dollar, 2,O'4 milliards de dollars contre un excédent de plus de 88O milliards de dollars pour 2023, le taux de couverture, passant de 107,6% à 84,9% . A moins d'un accroissement de la production et de la productivité interne d'entreprises compétitives en termes de cout et de qualité , sans compter les lourdeurs bureaucratiques entre l'idée du projet et sa réalisation, le seuil de rentabilité d'une PMI/PME mettant, environ trois années après sa mise en exploitation et 7/8 ans pour les projets hautement capitalistiques, un attrait massif des IDE, un accroissement des recettes de Sonatrach, durant les trois derniers trimestres 2025 qui ont connu une baisse entre 2O22 et 2O24 , qui avec les dérivées assurent 98% des recettes en devises, les tensions budgétaires risquent de s'accentuer avec un déficit budgétaire prévu par la loi de finances 2025 dépassant les 61 milliards de dollars, avec un impact sur le taux de croissance, de l'emploi et de l'inflation et bien entendu sur le niveau des réserves de change. Du fait de la situation du tissu économique et de l'accroissement démographique afin de couvrir les besoins de la population, on ne peut réduire drastiquement les importations pour les préserver quitte à paralyser tout l'appareil productif avec le risque de vives tensions sociales car le taux d'intégration des entreprises publiques et privées ne dépassant pas 85% des matières premières et équipements étant importées pour les années 2024/2025, le secteur industriel représentant moins de 5% du PIB. dont, en 2024, 9O% du tissu économique sont des petites SARL et des unités unipersonnelles selon les données du registre du commerce. En conclusion, l'Algérie fortes de ses potentialités a besoin d'un discours de vérité, une nouvelle gouvernance pour redresser l'économie et devenir un pays pivot au sein des espaces euro-méditerranéens et africains en rappelant que sur une valeur totale –importations et exportations d'environ 95 milliards de dollars, en 2023 selon les statistiques douanières, les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Afrique ont atteint 4,6 milliards de dollars, avec 2,7 milliards de dollars d'exportations vers le continent et 1,87 milliard de dollars d'importations soit 4,8% de ses échanges, 8O% de ses échanges constituées principalement des hydrocarbures pour ses exportations se faisant avec l'Occident et la Turquie dont 50% avec l'Europe, les exportations hors hydrocarbures étant très marginales. L'objectif pour l'Algérie est de renforcer son intégration à travers son engagement en faveur de la Zone de libre-échange continentale africaine ZLECAf. Abderrahmane Mebtoul