Depuis 2022, la guerre entre les pays pour l'approvisionnement des marchés occidentaux dépendants des fournisseurs manufacturiers chinois a pris des proportions alarmantes. L'Algérie représentait jusqu'à récemment un partenaire énergétique stable pour la France en particulier et l'Europe en général. Ces dernières années, la France ne cesse de provoquer délibérément le gouvernement algérien par des déclarations incendiaires et des mesures diplomatiques attentatoires. Tout se passe comme si la France, pour d'évidents mobiles géostratégiques, prépare son désengagement du marché algérien, impulse le découplage commercial, pour conduire en toute sécurité économique son imminente guerre. Ainsi, de multiples indicateurs démontrent que le régime de Paris est en train de tisser une toile de guerre visant l'Algérie. Lors de son premier mandat, dans son allocution prononcée devant l'assemblée parlementaire de l'OTAN, Donald Trump avait révélé ses véritables intentions militaires et son projet de guerre contre la Chine : « un pays débiteur – importateur – et client dépendant – ne peut entrer en guerre contre un pays créditeur – exportateur – et fournisseur de biens stratégiques essentiels ». Il visait évidemment la Chine. La crise sanitaire avait donné raison à Trump avec « la guerre des masques » livrée au début de la pandémie entre les pays occidentaux dépendants pour se procurer la précieuse marchandise auprès de la Chine, principal producteur, donc fournisseur. Au début de la pandémie, en février-mars 2020, les pays occidentaux, désindustrialisés depuis plusieurs décennies, prirent conscience de leur dépendance vis-à-vis de la Chine en matière de fourniture de produits manufacturés indispensables. Depuis 2022, la guerre entre les pays pour l'approvisionnement des marchés occidentaux dépendants des fournisseurs manufacturiers chinois a pris des proportions alarmantes, sans oublier la dépendance vis-à-vis de l'énergie russe (importations momentanément suspendues), du pétrole arabe, des matières premières et provisions des pays du Sud. La dernière dépendance relevée par les pays occidentaux, paralysant de nombreuses entreprises, concerne les composants électroniques fabriqués exclusivement en Asie : les Etats-Unis et les pays atlantistes, notamment européens, ne produisent que 10% des semi-conducteurs sur leurs territoires. Aussi, pour se conformer aux recommandations de Trump qui préconise l'indépendance économique avant de mener une guerre contre un pays fournisseur, les pays occidentaux, en particulier les Etats-Unis, ont commencé à mettre en application ce programme d'économie auto-suffisante, de « relocalisation » de la production manufacturière établie jusqu'à présent majoritairement en Chine. Et les pénuries constatées, ces dernières années, en Occident ont été délibérément accentuées (planifiées) pour contraindre les pays atlantistes à réorganiser leur approvisionnement indépendamment des pays de l'Alliance de Shanghai, afin de pouvoir poursuivre leurs préparatifs de guerre contre la Chine en toute indépendance. Mais, également, pour justifier la hausse des prix que les prolétaires devront supporter, induisant la baisse de leur pouvoir d'achat. Donc la dégradation de leurs conditions sociales, l'affaiblissement de leur résistance, facilitant ainsi leur soumission et leur enrôlement dans la future guerre globale en préparation. C'est dans le cadre de cette stratégie recommandée par Donald Trump qu'il faut inscrire la récente décision de la France et de plusieurs pays européens de privilégier désormais le GNL américain au détriment du gaz algérien. Quoique cette réorientation énergétique s'avère économiquement coûteuse à la France et à l'Europe. Preuve que cette mesure onéreuse n'est pas motivée par des raisons économiques mais géostratégiques. L'Algérie représentait jusqu'à récemment un partenaire énergétique stable pour la France en particulier et l'Europe en général. Dans un contexte marqué par les tensions géopolitiques et l'incertitude des approvisionnements, depuis la guerre en Ukraine l'Europe a doublé ses importations de GNL américain et investi dans de nouveaux terminaux méthaniers. Le 10 septembre 2025, l'italien Edison, filiale du groupe français EDF, a décidé de réduire ses achats de gaz algérien au profit du GNL américain. Il vient d'officialiser un accord avec Shell pour l'achat de 0,7 million de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an à partir de 2028. Ce contrat, qui s'étendra sur quinze ans, marque une rupture stratégique. Pour Edison, il vise à réduire sa dépendance à la Libye et à l'Algérie. Edison dispose de deux contrats d'approvisionnement en gaz par gazoduc arrivant à échéance au cours des deux prochaines années, avec la Libye et l'Algérie, pour des volumes respectifs de 4,4 et 1 milliard de mètres cubes par an. « Il est très probable que nous réduisions les volumes totaux provenant de ces deux contrats, avec l'idée de les remplacer par davantage de GNL », a déclaré Nicola Monti, directeur général d'Edison. En annonçant un accord historique avec Shell pour importer du GNL sur quinze ans, le groupe italien Edison, contrôlé par le Français EDF, envoie un signal fort à l'Algérie, fournisseur historique de l'Europe. Le choix d'Edison de réduire ses importations en provenance d'Alger au profit du GNL américain fragilise la position de l'Algérie sur le marché européen. Les pays européens ont importé, en 2024, 11,27 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) algérien, soit 97% des exportations totales du pays. Et tout porte à croire que cette stratégie de réorientation énergétique, pour des raisons de préparation de guerre, se généralisera prochainement à d'autres acteurs européens, notamment Eni, Enel, Naturgy ou encore les groupes français. Ce revirement vient rappeler, si besoin est, qu'en matière de relations internationales et d'échanges commerciaux il n'y a jamais d'amis, tout juste des alliés partageant des intérêts communs aléatoires et éphémères. Cette réorientation vers le GNL américain se conforme ainsi aux recommandations stratégiques dictées par Trump, qui préconise l'émancipation économique d'un pays fournisseur de biens stratégiques essentiels avant de lui livrer la guerre. Il faut avoir à l'esprit qu'aujourd'hui, en France comme dans nombre de pays atlantistes, c'est la guerre qui dicte le tempo. C'est la guerre qui impose son programme politique meurtrier, son agenda économique militariste, son système de pensée chauviniste et caporaliste. Récession et tensions internationales mondiales obligent, la France belliciste fourbit ses armes pour se lancer dans une prochaine guerre en préparation contre l'Algérie. Ces dernières années, la France ne cesse de provoquer délibérément le gouvernement algérien par des déclarations incendiaires et des mesures diplomatiques attentatoires. Depuis deux ans, politiquement et diplomatiquement la guerre est déjà déclarée contre l'Algérie. Sur le plan économique, pendant les six premiers mois de l'année 2025 en cours, les échanges commerciaux entre les deux pays se sont fortement dégradés, enregistrant une baisse de 12,3 % par rapport à la même période de 2024. Les importations françaises en provenance d'Algérie, constituées essentiellement d'hydrocarbures, ont baissé de 11,8 %. Et les ventes françaises à l'Algérie ont encore reculé de 12,9 %. Les ventes de produits agricoles (blé) et d'élevage sont passées de 300,1 millions d'euros au premier semestre 2024 à 4,2 millions d'euros au 1er semestre 2025, soit une baisse de -98,6 %. Les ventes de produits laitiers ont chuté de 95,8 %. Les exportations françaises de produits alimentaires divers vers l'Algérie ont été aussi divisées par 2,5 dans la même période. Ainsi, ces baisses ont touché tous les postes d'exportation. Tout se passe comme si la France, pour d'évidents mobiles géostratégiques, prépare son désengagement du marché algérien, impulse le découplage commercial, pour conduire en toute sécurité économique son imminente guerre. Ainsi, de multiples indicateurs démontrent que le régime de Paris est en train de tisser une toile de guerre visant l'Algérie. Une guerre est forcément impopulaire. Il faut donc conditionner l'opinion française. Notamment par la propagande anti algérienne, des campagnes d'hostilités déclarées contre l'Algérie pour créer un contexte favorable à la mobilisation militaire. Mais la guerre exige également une préparation géostratégique rigoureuse. Avec sa décision de se détourner du gaz algérien au profit du gaz étasunien pourtant plus onéreux, la France, en stratège avisé et non par égarement géopolitique, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ne se prépare pas à livrer à l'Algérie une guerre énergétique, mais une guerre armée énergique. Et pour conduire en toute indépendance énergétique sa guerre, elle doit, au moins réduire sinon cesser, sa dépendance au gaz algérien, opérer un découplage économique par rapport à l'Algérie.