La jeune Amira Talbi de Médéa a été distinguée dimanche à Alger, par l'ambassadeur de la République de Corée, M. You Ki-Jun, du premier prix du concours de la langue coréenne 2025, organisé dans le cadre de la 10e édition de la Semaine culturelle Sud-coréenne à Alger. Organisée à l'Auditorium du Palais de la Culture Moufdi-Zakaria, la compétition de ce concours a vu les deuxième et troisième marches de son podium adjugées à Malika Zidane de Blida et Wahiba Mohammedi, respectivement, deux autres lauréates également distinguées par M. You Ki-Jun. « Je pense que ce concours dépasse la simple compétition linguistique », a déclaré l'ambassadeur de Corée lors de son allocution d'ouverture, ajoutant que cette compétition servait de « précieux pont » entre les peuples coréen et algérien, leur permettant ainsi, « une meilleure compréhension mutuelle de leurs cultures et de leurs valeurs ». Autodidacte, la première lauréate de ce concours, la jeune Amira Talbi a montré, durant sa prestation de près de 15 minutes, une grande confiance en soi et une totale maîtrise de la langue coréenne, comme véhicule linguistique pour mettre aisément en valeur la gastronomie algérienne et coréenne. Répondant à un spectateur qui a émis le souhait de « la voir récompensée par les organisateurs en l'envoyant pour un séjour en Corée du Sud », Amira Talbi a déclaré, sous un torrent de youyous et d'applaudissements du public, « J'ai appris la langue coréenne seule, à travers les films et les séries télévisées ». Lors du concours de cette 10e édition intitulée « La semaine coréenne 2025 », quatre autres candidates avaient été sélectionnées, Meriem Louchene, Feriel Boukena, Lyna Belabbas de Bejaïa et Meriem Ikhlas Gueribis d'Oran. Chacune des sept candidates finalistes s'est livrée à un exercice oral dans la langue du « Pays au matin calme » (la Corée) s'exprimant durant une dizaine de minutes sur une thématique intitulée, « A la table de la gastronomie algérienne et coréenne : introduire le « Hansik » en Algérie ». Le Hansik désigne la gastronomie coréenne, une cuisine caractérisée par l'équilibre de ses repas, qui incluent traditionnellement du riz, de la soupe, du « kimchi », et une variété de plats d'accompagnement appelés « Banchan ». Le Hansik est aussi reconnu pour ses techniques de cuisson comme la fermentation et le barbecue, ainsi que pour des plats populaires tels que le « Bibimbap » et le « Bulgogi ». Les prestations des concurrentes ont été soumise à l'appréciation d'un jury d'experts, présidé par le directeur de l'Ecole d'apprentissage de la langue coréenne « K-Culture Club », M. Joo Manjoung, secondé par la directrice générale de l'Agence coréenne de Coopération internationale (KOICA), Mme Lee Ilryoung et du directeur général de l'Agence coréenne de promotion, du commerce et de l'investissement (KOTRA) à Alger, M. Jang Myoungchul. Les prétendantes au podium ont été rigoureusement évaluées sur les critères de la grammaire, la structure des phrases et du texte, le vocabulaire, la cohérence avec la thématique choisie, la manière de s'exprimer et la prononciation. Auparavant, de courts documents filmés ont été projetés montrant le potentiel sud-coréen en matière d'industrie automobile, d'avancées technologiques, notamment dans les domaines de la téléphonie mobile et du numérique, de l'industrie cinématographique, de la musique avec la K-Pop, devenue phénomène planétaire et de ces grandes entreprises inscrites aux tabloïds des firmes souveraines de l'économie mondiale. S'adressant aux sept candidates qui ont animé le Concours de la Langue coréenne 2025, M. You Ki-Jun a déclaré que de tels échanges constituaient « un moteur précieux pour le renforcement de l'amitié entre l'Algérie et la République de Corée ». Riche programme pour la 10e édition La 10e édition de la Semaine culturelle sud-coréenne en Algérie a été ouverte, samedi soir à Alger, par l'ambassadeur de la République de Corée, M. You Ki-Jun, qui a présenté le long métrage de Yoon Je-kyoon, « Gukjeshijang » (Ode à mon père), un film qui montre comment le développement d'un pays se mesure à l'intérêt porté par son peuple à la cellule familiale. La projection de ce drame social de 126 minutes, qui a ainsi donné le coup d'envoi de la Semaine culturelle sud-coréenne en Algérie, présentée sous l'intitulé « la semaine coréenne », a été accueillie dans l'une des salles du multiplexe TMV Cinémas du Centre commercial Garden City de Cherraga (Alger). Lors de son allocution d'ouverture M. You Ki-Jun a souligné que cette semaine culturelle constituait « un important pilier dans les relations bilatérales entre l'Algérie et la République de Corée ». Sorti en 2014, le film retrace la dure histoire des personnes autochtones qui ont vécu durant les affres de la guerre des années 1950 jusqu'à nos jours, dans la résilience de reconstruire et développer leur pays. Durant cette guerre, l'évacuation de Hungnam en 1951 de milliers de réfugiés sur les bateaux de la marine américaine a tristement affecté la famille de Deok Su qui au milieu du désordre et de la grande cohue humaine perdit la plus petite de ses sœurs, ce qui a contraint son père à redescendre du bateau pour la retrouver, au moment même où le navire quittait le port. Se sentant responsable de ce déchirement familiale, Deok Su décide d'arrêter ses études et travailler dur pour subvenir aux besoins de sa famille, exerçant des métiers laborieux et s'exilant en Allemagne, où il failli mourir enseveli au fond d'une mine, puis au Vietnam, alors en conflit avec les américains, où il fut accidentellement blessé à la jambe. Durant les années 1980, alors que la république de Corée était en plein essor économique et social, grâce notamment à la résilience de son peuple, des recherches engagées à grande échelle, destinées à la reconstitution des familles ont été organisées, dédiant à cette grande entreprise toute une émission de télévision, diffusée en direct et à une heure de grande audience. Grâce à ce programme télévisé Deok Su, qui, entre-temps est revenu chez-lui avec sa femme et pu acheter une maison spacieuse et un grand magasin, va retrouver sa petite sœur adoptée par une famille américaine, avec la grande amertume de se voir contraint de consommer l'absence d'un père à qui il aura tenu la promesse de prendre soin du reste de la famille. A l'issue de la projection, le journaliste consultant Kamel Souig, la productrice de cinéma, réalisatrice et scénariste Djahida Keltoum Boudjelal, le chercheur en histoire et journaliste, Mountasser Oubetroune et le Coordinateur de projets « Koica » (Korea International Cooperation Agency), Rafik Laadjali, ont animé un débat avec le nombreux public présent. S'étalant jusqu'au 8 octobre, la 10e Semaine culturelle sud-coréenne a prévu diverses expositions artistiques, des concours à Alger, de maîtrise de la langue coréenne (au palais de la Culture Moufdi-Zakaria) et de K-Pop (à la salle Ibn Khaldoun), qui reflètent la richesse et la diversité culturelles de la République de Corée.