La Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob) a publié, avant-hier, dimanche, son rapport annuel 2024, marquant une étape décisive dans l'évolution du marché financier algérien. L'année écoulée s'est distinguée par une transformation profonde, portée à la fois par des réformes réglementaires d'envergure, une accélération de la digitalisation et un regain de confiance des investisseurs. Selon le président de la Cosob, Youcef Bouzenada, « l'année 2024 a posé les fondations d'un marché solide et transparent », réaffirmant la volonté de la Commission de « poursuivre en 2025 sa mission de modernisation et d'innovation au service du financement de l'économie nationale ». Cette dynamique s'est traduite par une progression spectaculaire des principaux indicateurs boursiers. La capitalisation du marché a atteint 521 milliards de dinars, contre 71 milliards en 2023, soit une hausse de plus de 630 %. Ce bond historique est en grande partie attribué à l'introduction en bourse du Crédit Populaire d'Algérie (CPA), première banque cotée, qui a levé 112 milliards de dinars auprès de plus de 42.000 investisseurs. La valeur totale des transactions a, elle aussi, explosé : +440 % pour atteindre 2,76 milliards de dinars, tandis que le volume des échanges a progressé de 35 %, avoisinant 1,3 million de titres. « Ces résultats illustrent la confiance croissante des investisseurs et la vitalité retrouvée du marché », souligne la Cosob. Des réformes structurantes Sur le plan réglementaire, deux textes majeurs ont consolidé le cadre juridique et renforcé la transparence du marché. Le règlement Cosob n° 24-01 du 17 juillet 2024, dédié à la prévention du blanchiment d'argent et au financement du terrorisme, a aligné le dispositif national sur les standards internationaux. De son côté, le règlement n° 24-02 du 23 octobre 2024 a introduit les Organismes de Placement Collectif à Capital Risque (Opcr), ouvrant de nouvelles perspectives de financement pour les Start-ups et les PME innovantes. Ces réformes s'inscrivent dans la continuité du règlement général de la Bourse (n° 23-04), adopté en 2023, qui avait déjà modernisé le fonctionnement du marché et élargi l'accès à un plus grand nombre d'entreprises. 2024 a également marqué un tournant technologique. Le lancement du Guichet unique du marché financier a simplifié le parcours d'introduction en bourse en centralisant toutes les démarches et en offrant un accompagnement sur mesure aux entreprises candidates. En parallèle, le Portail électronique du marché financier a permis le dépôt et le suivi en ligne des demandes d'agrément, une première dans le paysage boursier national. Des perspectives ambitieuses pour 2025 Ces innovations ont contribué à fluidifier les interactions entre acteurs du marché et à réduire les délais de traitement, participant ainsi à la modernisation globale de l'écosystème financier. Pour l'année en cours, la Cosob entend capitaliser sur ces acquis. Ses priorités incluent la mise en œuvre opérationnelle du dispositif des Opcr, le renforcement du Guichet unique comme point d'entrée central pour les entreprises et l'adoption d'un plan d'incitation à la cotation en bourse. La place boursière d'Alger compte désormais huit titres cotés : Alliance Assurances, Biopharm, El Aurassi, Saidal, le Crédit Populaire d'Algérie (CPA), la Banque de Développement Local (BDL), AOM Invest SPA et Moustachir, première Start-up à rejoindre la cote officielle. Avec ces avancées, 2024 restera comme l'année où le marché financier algérien a franchi un cap décisif, s'affirmant comme un levier stratégique du financement de l'économie nationale et un symbole de confiance retrouvée.
