Le président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob), Youcef Bouzenada a mis en évidence, avant-hier mardi, l'important gisement de financements que peut constituer la Bourse d'Alger pour les entreprises publiques et privées. Annonçant, à l'occasion, la promulgation prochaine d'un texte réglementaire permettant la création de fonds de placement collectif en capital-investissement. Ce qui ouvrira, a-t-il dit, de nouvelles perspectives pour le financement des projets.Intervenant lors d'une journée d'information sur les modes de financement alternatifs et les opportunités offertes par le marché financier domestique, sous le thème ''Financement de l'économie nationale hors des circuits traditionnels'', Youcef Bouzenada a indiqué que le capital-investissement a permis de financer 167 PME, pour un montant de 7,4 mds DA jusqu'au 30 juin 2024. Faisant remarquer que les cinq sociétés agréées pour opérer dans ce domaine précis disposent d'une capacité de financement estimée à 20 milliards de dinars et gèrent les fonds des wilayas d'une valeur de 58 milliards de dinars destinés à soutenir les Start-ups et les entreprises innovantes. La Bourse d'Alger, a-t-il poursuivi, a réussi à lever plus de 194 milliards de dinars (mds DA) au profit de six sociétés durant la période allant de janvier 2024 jusqu'à l'introduction en bourse de la Banque de développement local (BDL) en janvier 2025. «Ce montant a été collecté grâce à des émissions d'actions et d'obligations au profit du Crédit populaire d'Algérie (CPA), de la Banque de développement local (BDL), de la Start-up ''Moustachir'', de l'établissement Maghreb leasing Algérie (MLA), du groupe Tosyali Algérie et la société Arab leasing corporation (ALC)», a-t-il fait savoir. De son côté, le secrétaire général de la Cosob, Brahim Mihoubi, a relevé que la diversification des modes de financement a contribué à faire passer le nombre d'investisseurs de quelques dizaines de milliers en 2023 à plus de 100.000 investisseurs actuellement. «Le marché financier attend la publication du texte réglementaire sur les Sukuk souverains (obligations islamiques), prévu dans la loi de Finances 2025, un texte qui devrait impulser une nouvelle dynamique au secteur », a-t-il dit. Pour sa part, le directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), Chakib Smail Kouidri, a mis en avant la nécessité de promouvoir davantage le financement non- conventionnel. Estimant que ce mode de financement a connu un démarrage encourageant grâce à l'adoption de nouveaux modèles de financement. «Le marché financier constitue une option alternative pour le financement des entreprises et œuvre à soutenir les initiatives visant à promouvoir l'investissement et à stimuler la création de PME, en plus de porter les préoccupations des opérateurs économiques auprès des autorités», a-t-il indiqué. Insistant sur l'urgence de bâtir une culture du financement moderne, en phase avec les mutations économiques du pays, Chakib Smail Kouidri a rappelé que cette dynamique s'inscrit dans la volonté nationale de promouvoir un modèle de croissance plus performant, basé sur la mobilisation de l'épargne et l'implication des acteurs privés. Durant cet événement, les intervenants, experts, opérateurs économiques et investisseurs autour des opportunités qu'offre le marché financier, ont mis en lumière les conditions d'introduction en Bourse, les avantages fiscaux, ainsi que le rôle structurant du capital investissement, notamment pour les entreprises en phase de développement.