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Publié dans La Nouvelle République le 01 - 11 - 2025

Le XIXème a succombé à l'Hugolâtrie comme notre époque aura sombré dans la Lévytrie, par l'abêtissement de la littérature et l'embellissement du bellicisme, c'est-à-dire l'apologie de la guerre, y compris dans sa forme génocidaire.
Pour preuve de sa fidélité à la bourgeoisie, il a soutenu toutes ses expéditions coloniales. Son soutien ne s'est jamais démenti. Au contraire, à la fin de sa vie, alors âgé de 77 ans, Victor Hugo se livre à une déclamation apologétique du colonialisme lors d'un banquet commémoratif de l'abolition de l'esclavage, le 18 mai 1879, en compagnie de Schoelcher. En effet, il prononce un « discours sur l'Afrique » où il exalte sans vergogne la colonisation par les puissances européennes.
Lors de ce banquet en l'honneur de l'anniversaire de l'abolition de l'esclavage, Victor Hugo, à la suite de Victor Schœlcher, prononce un discours apologétique glorifiant le colonialisme. Ce dernier entame son allocution par ces mots : «La cause des Nègres que nous soutenons, et envers lesquels les nations chrétiennes ont tant à se reprocher, devait avoir votre sympathie ; nous vous sommes reconnaissants de l'attester par votre présence au milieu de nous. Cher Victor Hugo (…), quand vous parlez, votre voix retentit par le monde entier ; de cette étroite enceinte où nous sommes enfermés, elle pénètrera jusqu'au cœur de l'Afrique, sur les routes qu'y fraient incessamment d'intrépides voyageurs, pour porter la lumière à des populations encore dans l'enfance, et leur enseigner la liberté, l'horreur de l'esclavage, avec la conscience réveillée de la dignité humaine».
Victor Hugo félicite Schœlcher dans une rhétorique racialiste aryenne partagée alors par l'ensemble de l'élite française : «Le vrai président d'une réunion comme celle-ci, un jour comme celui-ci, ce serait l'homme qui a eu l'immense honneur de prendre la parole au nom de la race humaine blanche pour dire à la race humaine noire : « Tu es libre. » Cet homme, vous le nommez tous, messieurs, c'est Schœlcher».
Après avoir remercié Schœlcher, l'auteur des « Misérables », dans toute sa magnificence éloquente, entame son célèbre discours colonial : «La Méditerranée est un lac de civilisation ; ce n'est certes pas pour rien que la Méditerranée a sur l'un de ses bords le vieil univers et sur l'autre l'univers ignoré, c'est-à-dire d'un côté toute la civilisation et de l'autre toute la barbarie. Quelle terre que cette Afrique ! L'Asie a son histoire, l'Amérique a son histoire, l'Australie elle-même a son histoire ; l'Afrique n'a pas d'histoire. Une sorte de légende vaste et obscure l'enveloppe. Rome l'a touchée, pour la supprimer. Le flamboiement tropical, en effet, c'est l'Afrique. Il semble que voir l'Afrique, ce soit être aveuglé. Un excès de soleil est un excès de nuit. Eh bien, cet effroi va disparaître. Comment ? Déjà les deux peuples colonisateurs, qui sont deux grands peuples libres, la France et l'Angleterre, ont saisi l'Afrique ; la France la tient par l'ouest et par le nord ; l'Angleterre la tient par l'est et par le midi. Voici que l'Italie accepte sa part de ce travail colossal. Cette Afrique farouche n'a que deux aspects : peuplée, c'est la barbarie ; déserte, c'est la sauvagerie ; mais elle ne se dérobe plus ; les lieux réputés inhabitables sont des climats possibles ; on trouve partout des fleuves navigables ; des forêts se dressent, de vastes branchages encombrent çà et là l'horizon. Quelle sera l'attitude de la civilisation devant cette faune et cette flore inconnues ? Au XIXe siècle, le Blanc a fait du Noir un homme ; au XXe siècle, l'Europe fera de l'Afrique un monde. Refaire une Afrique nouvelle, rendre la vieille Afrique maniable à la civilisation, tel est le problème. L'Europe le résoudra. Des lacs sont aperçus, qui sait ? Peut-être cette mer Nagaïn dont parle la Bible. De gigantesques appareils hydrauliques sont préparés par la nature et attendent l'homme ; on voit les points où germeront des villes ; on devine les communications ; des chaînes de montagnes se dessinent ; des cols, des passages, des détroits sont praticables ; cet univers, qui effrayait les Romains, attire les Français».
Victor Hugo, cet élu du peuple qui se croyait appartenir au peuple élu Blanc, comme son héritier intellectuel BHL partage la croyance de ses coreligionnaires juifs selon laquelle les enfants d'Israël sont le peuple élu, présenté comme l'écrivain humaniste partisan du progrès et de l'universalisme, parachève son discours par cette capitalistique ode au colonialisme, que BHL (avec ses frères sionistes et son mentor l'affairiste Trump) pourrait reprendre à son compte à propos de Gaza : «Allez, Peuples ! Emparez-vous de cette terre. Prenez-la. À qui ? À personne. Prenez cette terre à Dieu. Dieu donne la terre aux hommes, Dieu offre l'Afrique à l'Europe. Prenez-la. Où les rois apporteraient la guerre, apportez la concorde. Prenez-la, non pour le canon, mais pour la charrue ; non pour le sabre, mais pour le commerce ; non pour la bataille, mais pour l'industrie ; non pour la conquête, mais pour la fraternité (applaudissements prolongés). Versez votre trop-plein dans cette Afrique, et du même coup résolvez vos questions sociales, changez vos prolétaires en propriétaires. Allez, faites ! Faites des routes, faites des ports, faites des villes ; croissez, cultivez, colonisez, multipliez ; et que, sur cette terre, de plus en plus dégagée des prêtres et des princes, l'Esprit divin s'affirme par la paix et l'Esprit humain par la liberté ! ». On croirait entendre Trump encensant son projet de transformation de la bande de Gaza en Riviera du Moyen-Orient.
Pour rappel, c'est à la même époque, au lendemain de la Conférence de Berlin, que l'autre (in)dignitaire intellectuel français, Jules Ferry, alors ministre de l'Instruction, tient son célèbre discours colonial et suprémaciste : «Pourquoi des colonies ?», demandait Jules Ferry le 28 juillet 1885 à l'Assemblée nationale. La réponse était sans équivoque : «La question coloniale, c'est pour les pays voués par la nature même de leur industrie à une grande exportation, comme la nôtre, la question même des débouchés. Il y a un second point que je dois aborder : c'est le côté civilisateur de la question. Les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je dis qu'il y a pour elles un droit parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures».
Hugo exalte la colonisation et le suprématisme blanc
Ainsi, Victor Hugo, artisan intellectuel de la bourgeoisie française, fut un partisan perpétuel du colonialisme. Pour autant, quoique contemporain de la conquête de l'Algérie et de l'extension constante de l'empire colonial de la France, Victor Hugo ne consacre spécifiquement aucune œuvre, ni aucun article à la colonisation. Excepté dans ses carnets où il affiche son soutien indéfectible à l'entreprise de colonisation de l'Algérie. En effet, comme le souligne Franck Laurent dans son ouvrage intitulé Victor Hugo face à la conquête de l ́Algérie : «Hugo, pair de France de 1845 à 1848, représentant du peuple de 1848 à 1851, opposant actif, tenace et prestigieux à l ́Empire de Louis Bonaparte, député en 1871, sénateur de 1876 à sa mort en 1885, Hugo auteur de plus d ́un millier de pages d ́interventions politiques, n ́a pas consacré un seul de ses discours ou de ses articles à la question algérienne». Victor Hugo, au cours de sa longue vie, ne prononce aucune condamnation du colonialisme. Ni contre la poursuite de la colonisation de l'Algérie, ni contre l'intervention française en Tunisie en 1881.
Pour autant, dans des notes qu'il a transcrites dans ses carnets, à la fin des années 1830, en écrivant sous le titre «Algérie», Victor Hugo livre sa vraie pensée sur le colonialisme. Hugo ne se contente pas d'encenser et d'encourager la colonisation dans ses écrits. Son épouse, Adèle, dévoile dans son « journal personnel » qui relate leurs conversations la position de son mari sur la question coloniale. Elle révèle qu'en 1842, Victor Hugo, en tant que député, plaide clairement et franchement en faveur de la colonisation de l'Algérie devant la Chambre qui tenait lieu de Parlement à l'époque de la Restauration.
«Algérie. La colonisation militaire doit couvrir et envelopper la colonisation civile comme la muraille couvre et enveloppe la cité. La colonisation militaire, c'est une muraille vivante.
Quel meilleur obstacle continu qu'un camp français ?
Mettez le soldat en avant du colon comme vous mettez un fer au bout d'une lance.» (...) «Je crois que notre nouvelle conquête est chose heureuse et grande. C'est la civilisation qui marche sur la barbarie. C'est un peuple éclairé qui va trouver un peuple dans la nuit. Nous sommes les Grecs du monde, c'est à nous d'illuminer le monde. Notre mission s'accomp1it, je ne chante qu'Hosanna. Vous pensez autrement que moi c'est tout simple.
Vous parlez en soldat, en homme d'action. Moi je parle en philosophe et en penseur.» «L'armée faite féroce par l'Algérie. Le général Le Flô me disait hier soir, le 16 octobre 1852 : « Dans les prises d'assaut, dans les razzias, il n'était pas rare de voir les soldats jeter par les fenêtres des enfants que d'autres soldats en bas recevaient sur la pointe de leurs baïonnettes. Ils arrachaient les boucles d'oreilles aux femmes et les oreilles avec, ils leur coupaient les doigts des pieds et des mains pour prendre leurs anneaux. Quand un Arabe était pris, tous les soldats devant lesquels il passait pour aller au supplice lui criaient en riant : cortar cabeza !.
Le frère du général Marolles, officier de cavalerie, reçut un enfant sur la pointe de son sabre, Il en a du moins la réputation dans l'armée, et s'en est mal justifié. » Atrocités du général Négrier. Colonel Pélissier : les Arabes fumés vifs.»
A suivre…


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