«Nous estimons que toute entité créée à Ghaza doit bénéficier de la légitimité d'un mandat du Conseil de sécurité», a-t-il dit, précisant que le Secrétariat de l'ONU n'était pas associé aux discussions actuelles entre les Etats-Unis et d'autres membres du Conseil concernant la rédaction d'un projet de résolution sur le déploiement d'une force internationale. Toute transition à Ghaza devra préserver son unité avec la Cisjordanie et ouvrir la voie à une solution à deux Etats entre Israéliens et Palestiniens, a affirmé António Guterres. Le Secrétaire général des Nations Unies s'exprimait à Doha, lors du deuxième Sommet mondial sur le développement social.Interrogé sur le plan en 20 points du président américain Donald Trump, qui prévoit le déploiement d'une force internationale temporaire de stabilisation conçue par Washington avec ses partenaires arabes et internationaux, M. Guterres a insisté sur la nécessité d'un mandat onusien. «C'est l'une des options qui ont été discutées», a-t-il toutefois reconnu, ajoutant qu'« il serait important de procéder à la formation et à la mise en place d'une force de police palestinienne ». Le chef de l'ONU a répété que la transition à Ghaza devait « conduire à une situation dans laquelle les deux territoires Ghaza et la Cisjordanie sont unis et l'Autorité palestinienne exerce pleinement ses responsabilités ». Guterres a par ailleurs souligné que l'ONU « travaille activement à faire en sorte que l'aide humanitaire augmente de manière spectaculaire » à Ghaza et atteigne l'ensemble de la population. Les Etats-Unis, a-t-il reconnu, «ont contribué à amener Israël à lever progressivement certains des obstacles et difficultés qui subsistent encore » à l'acheminement de cette aide. « Nous avons soutenu avec vigueur le principe selon lequel le cessez-le-feu doit tenir, que toutes les parties doivent le respecter, et qu'un lien doit être établi entre Gaza et la Cisjordanie dans la manière dont la prochaine étape sera mise en œuvre» a-t-il poursuivi. « Et cette transition doit conduire à une solution à deux Etats et à la reconnaissance d'un Etat palestinien indépendant». Le Secrétaire général a enfin rappelé que les positions de l'ONU « sont très claires» et «ne dépendent pas d'une coopération avec tel ou tel pays». Le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Haq, a indiqué que les opérations humanitaires se poursuivaient dans la bande de Ghaza, conformément au plan de réponse onusien de 60 jours. Les 80 camions chargés de vivres, de fourrage, d'abris, de vêtements d'hiver et de produits d'hygiène ont été acheminés vers l'enclave. Selon l'ONU, près de 750 palettes de matériel de secours ont été transférées depuis le point de passage de Kerem Shalom, l'un des deux seuls postes-frontières aujourd'hui opérationnels, vers Ghaza-ville, dans le nord du territoire, tandis que quatre autres camions transportaient des médicaments. Les encombrements continuent toutefois de freiner les livraisons. Depuis la reprise des distributions alimentaires le 13 octobre, près d'un million de personnes, soit la moitié de la population, ont reçu une aide dans 46 points de distribution gérés par les partenaires humanitaires de l'ONU. L'objectif, selon M. Haq, est que chaque famille puisse désormais bénéficier de deux colis alimentaires par mois, contre un seul en octobre.