Lors d'une conférence de presse qu'elle a animée le 28 novembre 2025 au siège du parti des Travailleurs (PT), rapporte la « colère » du président de la République face aux « chiffres et données non factuelles et fausses » qui lui sont transmis, dans la plupart des cas non fiables de la majorité des différents départements ministériels. Une situation qui gâche la lisibilité des situations et n'autorise pas le traitement des problèmes, ni en général, ni dans les délais requis au point de constituer un véritable obstacle à l'atteinte des objectifs ». Combien de fois n'avons-nous pas attiré depuis de longues années, les plus hautes autorités du pays sur l'urgence d'un système d'information rénovés, fondement de la sécurité nationale et d'un développement fiable, et ce, face aux experts organiques qui hélas, eux-mêmes, commentaient positivement ces fausses données, animés par l'octroi d'une rente et non par les intérêts supérieurs du pays. Il faut que les responsables politiques à tous les niveaux se présentent avec la modestie qu'exigent l'imaginaire et le mental algériens sans tomber dans le populisme médiatique qui serait alors contre-productif. Car avoir une responsabilité quelque soit le niveau ne doit pas être un privilège pour se servir, mais une lourde mission pour servir la nation, car opinion publique se ligue autour de la femme ou de l'homme rassembleur, capable de réaliser un certain accomplissement pour le pays. Pour une mobilisation citoyenne, il y a lieu d'éviter des discours contradictoires, déconnectés des réalités internes et mondiales de la part de différents responsables ministériels supposant une visibilité et cohérence dans la démarche de la gouvernance, rendant urgente une planification stratégique au plus haut niveau. Le patriotisme, à ne pas confondre avec le nationalisme chauviniste, peut féconder la matrice qui forge la mobilisation populaire, sous réserve toujours de la moralité, car en dépit des apparences, les Algériens sont attachés à leur passé et aux défis de leur présent. Dans ce cadre, le renouveau du système culturel s'adaptant à notre anthropologique culturelle est fondamental pour une bonne communication et réaliser la symbiose Etat citoyen devient une question de sécurité nationale. Pour cela, il y a lieu de tenir compte que la société algérienne, comme toutes les sociétés humaines, est structurée en fonction de plusieurs paramètres sociologiques : catégories d'âge, profession, sexes, statut social, statut religieux, statut politique devant sensibiliser la population sur l'importance de la pression démographique sur les futurs besoins sociaux. Au vu des expériences récentes, avec la nouvelle reconfiguration des relations internationales et les vives tensions dans le monde, les impacts du réchauffement climatique, les innovations technologiques en perpétuelle évolution avec la transition numérique et énergétique, influant sur la nouvelle structure des taux de croissance et d'emplois, tout cela nécessite à la fois une haute qualification adaptée, une bonne communication et des réalisations concrètes sur le terrain loin des discours utopiques. Le concept de crise que traverse l'Algérie doit se hisser au niveau de la crise du monde et ne pas rester une crise de société bloquée, faute de perspectives pour l'avenir d'une population et surtout d'une jeunesse angoissée et même très angoissée par les assauts de la nature, par la violence humaine et les déchéances sociales et économiques et c'est pourquoi, la communication rénovée doit trouver des réponses réelles qui répondent en priorité à ces angoisses. Sous réserve d'une nouvelle gouvernance, l'exploitation d'une crise économique, sociale peut être salutaire si elle est perçue comme un demi-mal, et si elle permet un sursaut national en faveur des réformes, créant une dynamique qui impliquerait les citoyens, afin de faire face aux grands défis. Pour cela, les expériences historiques montrent que les populations fondent leur adhésion à un projet de société clairement défini, fondé sur la tolérance, la diversité sociale et culturelle. La rationalité, comme l'ont montré les deux grands philosophes allemands Hegel et Kant, est relative et historiquement datée. Et pour reprendre les propos de l'économiste indien et prix Nobel A. K. Sen, toute action démocratique doit tenir compte des anthropologies culturelles spécifiques à chaque société. Cela renvoie au concept de la citoyenneté qui ne doit pas rester aux yeux de la population comme un modèle importable, existant un lien dialectique entre la tradition et la modernité, ne devant jamais renier notre riche patrimoine historique et culturel (voir expérience des pays de l'Asie, comme le Japon, la Malaisie ou la Chine), mais adapter nos politiques économiques, sociales, culturelles, sécuritaires et militaires au mouvement du monde nouveau. Comme le note à la fois le professeur Amadou-Mahtar M'BOW intellectuel et homme politique sénégalais qui avait été élu en 1974 directeur général de l'Unesco. dans son ouvrage « l'avenir de l'Afrique: concilier la tradition et la modernité , et le professeur algérien Malek Chebel anthropologue, spécialiste de l'Islam, il s'agit de tirer le meilleur des deux mondes, en mettant les connaissances ancestrales et les outils modernes au service de l'amélioration du bien-être individuel et collectif, tout en honorant le passé. En conclusion, l'objectif stratégique d'un système de d'information fiable, outre une bonne gouvernance et la valorisation du savoir, une Nation sera meilleure que ses concurrents si elle possède, avant les autres, les bonnes informations au bon moment, de connaissance de l'adversaire dans le domaine militaire où le fondement de l'efficacité d'une armée repose sur son système de renseignement, dans le domaine économique par la connaissance d'informations juridiques, technologiques, normatives ou autres permettant de creuser son avantage compétitif et une asymétrie d'information à son avantage. C'est dans ce cadre que rentre la nécessaire maîtrise de l'Intelligence économique qui devrait bouleverser le monde et sa gestion stratégique est pour une nation l'un des moteurs essentiels de sa performance globale et de sa sécurité. Professeur des Universités, Docteur d'Etat, Abderrahmane Mebtoul