La Virginie, aux Etats-Unis, vient de vivre un moment historique. Ghazala Hashmi, actuellement sénatrice de l'Etat, a été élue vice-gouverneure, devenant ainsi la première femme musulmane à occuper un poste de direction à l'échelle d'un Etat américain. Née en Inde et installée en Virginie depuis plus de trente ans, Hashmi s'était engagée en politique après le « Muslim Ban », la mesure prise en 2017 par Donald Trump visant plusieurs pays musulmans. Elle affirme que cette politique discriminatoire l'a poussée à défendre publiquement les droits et la place des musulmans aux Etats-Unis. Sa campagne s'est concentrée sur deux priorités : renforcer l'éducation publique et s'opposer, selon elle, au climat de « chaos » généré par le second mandat de Trump, marqué notamment par une paralysie de l'administration fédérale qui touche directement l'économie locale. Ghazala Hashmi a aussi dû faire face à des attaques liées à sa foi, certains adversaires insinuant qu'elle soutiendrait l'imposition de la « charia » — un discours classique de l'extrême droite américaine. Malgré cela, sa victoire a suscité un fort enthousiasme, notamment parmi les jeunes femmes issues des minorités. Elle y voit un signal clair : « Nous ouvrons un nouveau chapitre en Virginie, après des décennies de préjugés. Les femmes sont des leaders essentiels. » Cette soirée électorale a également marqué d'autres premières historiques : la Virginie a élu sa première femme gouverneure, Abigail Spanberger, tandis que New York s'apprête à accueillir son premier maire musulman, Zohran Mamdani. Une nouvelle page s'ouvre pour la représentation politique des musulmans aux Etats-Unis.