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Comment rehausser la valeur du dinar algérien
Remplacer la monnaie nationale en supprimant un zéro
Publié dans La Nouvelle République le 05 - 12 - 2025

La réforme du système monétaire est l'un des piliers fondamentaux sur lesquels les pays s'appuient pour promouvoir la stabilité économique, renforcer la monnaie nationale et limiter l'expansion de l'économie parallèle. Compte tenu des défis structurels auxquels est confrontée l'économie algérienne, notamment la faiblesse de l'inclusion financière, l'expansion du marché parallèle des changes, la fragilité du système fiscal et l'effondrement de la valeur du dinar, l'option de changer de monnaie et de supprimer un zéro apparaît comme une mesure complémentaire au train de réformes financières, fiscales et bancaires. J'avais précédemment publié en 2020 un article dans la presse nationale en arabe et en français intitulé : «Le Gouvernement devrait supprimer le zéro de la monnaie algérienne – défis et avantages», dans lequel je présentais cette mesure comme un moyen efficace de soutenir la transparence financière et d'intégrer l'argent liquide circulant en dehors des circuits officiels dans le système bancaire. Cette initiative contribue également à améliorer le contrôle des flux financiers, à élargir la base fiscale et à réduire les pratiques financières non structurées. L'augmentation de la valeur du dinar ne peut être réalisée par une simple décision administrative, mais nécessite un ensemble complet de réformes économiques et financières, notamment le développement de la production locale, le renforcement des industries manufacturières et l'augmentation de la production locale de matières premières, afin d'améliorer la qualité des biens nationaux et de compenser les produits importés. Réduire les importations et le déséquilibre chronique entre les exportations et les importations est également une nécessité urgente, car ce déséquilibre exerce une pression constante sur la monnaie nationale et accroît la demande de devises étrangères.
Le tourisme est la seule ressource économique de nombreux pays à travers le monde, et ces pays ont su transformer ''rien'' en attractions touristiques dont ils sont fiers et qui leur génèrent des milliards de dollars, malgré leur manque de ressources naturelles. L'Algérie, ce pays continental, regorge de beautés naturelles uniques, notamment des montagnes singulières, des collines et des vallées pittoresques, des plages de sable doré et des plages charmantes, sans oublier ses quatre saisons bien distinctes.
Mettre l'accent sur le secteur du tourisme et en faire un secteur souverain permettrait de stimuler la demande, d'accroître les entrées de devises et de rehausser la valeur du dinar algérien. La diaspora algérienne pourrait également constituer un atout précieux pour appuyer cette démarche.
Solutions pratiques pour l'intégration du marché noir des devises étrangères :
Le marché parallèle des devises est l'une des principales causes de la pression exercée sur le dinar, et l'Etat doit l'intégrer progressivement grâce à des solutions réalistes.
1. Une réforme monétaire par le biais d'un changement de la monnaie nationale et de la suppression d'un zéro – une proposition visant à supprimer un zéro afin que 1 nouveau dinar = 10 anciens dinars.
Supprimer un ou plusieurs zéros de la monnaie nationale sans en modifier le pouvoir d'achat réel est l'un des mécanismes les plus importants auxquels les pays ont recours pour restructurer le système monétaire, améliorer la transparence financière et renforcer l'efficacité des outils de politique monétaire. Cette mesure s'inscrit dans le cadre d'une réforme globale visant à circonscrire et à réduire l'économie parallèle, à améliorer le suivi des flux financiers et à renforcer la confiance dans la monnaie locale.
Un autre avantage de cette procédure est l'intégration des fonds informels dans le système bancaire, car elle oblige tous les opérateurs à échanger de l'argent ancien, ce qui nécessite le dépôt de fonds en espèces dans les banques et l'enregistrement de chaque transaction d'échange avec l'identification de son propriétaire, ce qui améliore la transparence et fournit une base de données financières précise qui est ensuite utilisée dans la planification et le contrôle fiscal.
Le remplacement de l'ancienne monnaie par la nouvelle permettra de mettre au jour l'origine des sommes colossales, estimées en milliards, accumulées par de vastes groupes actifs dans le commerce du bétail, des produits agricoles de grande consommation, le négoce de devises étrangères ou les importations informelles.
Ces groupes représentent un pourcentage important du marché noir et, souvent, n'ont pas de registre du commerce, ne paient pas d'impôts malgré des profits considérables et peuvent en même temps être enregistrés comme chômeurs, bénéficiant ainsi du soutien gouvernemental pour le logement social, les allocations de chômage, les biens et services de base.
Cette réforme monétaire permet également de mettre en lumière l'écart entre le revenu réel et le revenu déclaré, ce qui conduit à un élargissement de l'assiette fiscale et à l'intégration de l'économie informelle dans l'économie formelle. Cela se produit lorsque les groupes qui effectuent des transactions en espèces sont contraints de déposer leur argent dans les banques, et que leurs fonds deviennent alors soumis au contrôle officiel. L'assiette fiscale s'élargit automatiquement et les activités informelles s'intègrent progressivement au cycle économique formel.
Cette mesure contribue également à réduire le volume des transactions en espèces hors du système bancaire, à faciliter l'échange d'informations entre les institutions financières et fiscales et à accroître les recettes fiscales sans créer de nouvelles taxes, mais plutôt en élargissant le champ d'application du recouvrement.
Changer la monnaie et supprimer un zéro constitue un outil technique aux implications économiques et politiques importantes, permettant de réinitialiser l'environnement monétaire et financier, d'améliorer la transparence et de freiner l'économie parallèle en intégrant la masse financière non structurée dans les circuits officiels. Bien que cette mesure nécessite un cadre juridique strict, une période de transition claire et une vaste campagne de sensibilisation, ses résultats pourraient être cruciaux pour renforcer la monnaie nationale, élargir la base fiscale et améliorer la gouvernance économique.
2. L'ouverture obligatoire de comptes bancaires pour remplacer les espèces : vers une plus grande transparence et un meilleur contrôle des liquidités.
L'obligation pour toute personne souhaitant échanger son ancienne monnaie d'ouvrir un compte bancaire constitue une étape cruciale pour renforcer la transparence financière et réduire l'économie informelle. Un dépôt bancaire devient alors indispensable pour obtenir la nouvelle monnaie, et les fonds déposés ne peuvent être utilisés que pour des chèques ou des virements bancaires ; aucun retrait d'espèces important n'est autorisé. Cette mesure permet aux autorités financières de contrôler les mouvements de fonds et d'en retracer l'origine par les voies officielles, renforçant ainsi la lutte contre le blanchiment d'argent et réduisant progressivement la circulation massive de liquidités en dehors du système bancaire. Elle contribue également à élargir l'inclusion financière, en encourageant les particuliers et les institutions à effectuer des transactions bancaires structurées, et favorise ainsi la stabilité financière et réduisant le déficit du marché parallèle de la monnaie locale.
3. Libéralisation réglementée du marché des changes et ouverture de bureaux privés de change.
La régulation du marché des changes est un pilier essentiel de l'intégration des transactions parallèles et du renforcement de la valeur de la monnaie nationale. Cet objectif peut être atteint grâce à une série de mesures structurées, notamment :
a – Octroi de licences au secteur privé pour l'ouverture de bureaux de change, en les soumettant à un cadre juridique strict qui garantit le respect des normes financières et comptables applicables.
b – Mettre en place un système fiscal flexible et progressif, basé sur une faible taxe lorsque les taux de change pratiqués dans les bureaux privés se rapprochent du taux officiel, ou sur une taxe très élevée lorsqu'il existe de grandes différences par rapport au taux officiel, afin de limiter la spéculation et d'encourager le respect des prix annoncés.
c – Toutes les transactions commerciales et financières effectuées au sein de ces bureaux sont enregistrées et autorisées, ce qui renforce la transparence et permet à l'Etat de contrôler les flux de devises étrangères sur le marché.
La mise en œuvre progressive et réfléchie de ces mesures contribuera à réduire l'écart entre les marchés officiel et parallèle, à renforcer la confiance de ceux qui traitent avec le système financier officiel et à ouvrir la voie à une augmentation progressive de la valeur du dinar.
4. Accords bilatéraux avec les pays voisins (modèle Algérie-Tunisie) :
L'établissement d'accords financiers bilatéraux entre l'Algérie et ses pays voisins constitue une solution concrète pour intégrer le marché parallèle des changes et renforcer le dinar algérien. Cette approche repose sur la possibilité d'échanger directement les monnaies locales entre les deux pays, sans passer par le dollar ou l'euro, selon un mécanisme clair opérant dans le cadre bancaire officiel.
Dans ce contexte, les citoyens algériens peuvent échanger directement leurs dinars algériens contre leur équivalent en dinars tunisiens auprès des banques algériennes, et inversement, les banques tunisiennes permettent aux visiteurs tunisiens en Algérie d'obtenir directement des dinars algériens. Cette mesure est particulièrement importante compte tenu du volume élevé du tourisme entre les deux pays, ainsi que de la croissance des échanges commerciaux.
Ce système présente plusieurs avantages, notamment :
a. Il réduit la pression sur les réserves de change des banques centrales des deux pays en diminuant la demande de dollars et d'euros pour financer le tourisme et le commerce.
b. Il diminue la demande de devises étrangères de la part des acteurs qui considèrent la Tunisie comme une destination touristique prioritaire, ce qui contribue à la stabilité du marché.
c. Augmentation de la demande de dinar algérien dans les transactions bilatérales, ce qui soutient sa valeur nominale et renforce sa position sur les marchés régionaux.
d. Relance du commerce et du tourisme grâce à la réduction des coûts de transfert financier et à la facilitation des échanges et des investissements. Il est également possible d'envisager d'étendre cette expérience à d'autres pays de la région, tels que la Libye, la Mauritanie, le Mali, le Niger et d'autres encore, afin de construire un espace d'échanges financiers Maghreb-Sahel qui réduise la dépendance aux devises fortes et renforce la stabilité monétaire dans la région.
5. Encourager les industries manufacturières pour augmenter la valeur de la monnaie nationale :
Le soutien aux industries manufacturières constitue l'une des voies stratégiques les plus importantes pour accroître la valeur réelle et nominale de la monnaie nationale, car il transforme la structure de l'économie, passant d'une économie rentière dépendante de l'exportation de matières premières à une économie productive exportant des produits à forte valeur ajoutée. Dans ce contexte, les points suivants méritent d'être soulignés :
a. Passer de l'exportation de matières premières à l'exportation de produits à forte valeur ajoutée : les pays dotés d'une monnaie forte misent sur les exportations industrielles et technologiques, qui génèrent des profits nettement supérieurs à ceux des matières premières. Par exemple, lorsque l'Algérie passe de l'exportation de gaz, de pétrole et de minéraux bruts à l'exportation de produits transformés... (par exemple, les industries pétrochimiques, l'essence, le diesel, les engrais, les plastiques de pointe, les produits alimentaires transformés, les pièces détachées, les industries pharmaceutiques, etc.), cela augmente le volume des recettes en devises étrangères, la compétitivité des produits algériens et la demande internationale pour les biens algériens, et donc la monnaie nationale bénéficie d'un soutien automatique grâce aux entrées de devises étrangères.
b. Transformer le slogan ''Fabriqué en Algérie'' en un atout concurrentiel régional : lorsqu'il est associé à la qualité, à l'innovation, à la rapidité de livraison et à des prix compétitifs, ce slogan permet aux produits algériens de s'implanter durablement sur les marchés africains, européens et arabes. La croissance des industries manufacturières et l'augmentation des exportations contribuent à l'expansion de la demande extérieure pour les produits algériens, l'augmentation de la demande mondiale de dinars pour les paiements et les opérations de change, la hausse des réserves de change, la réduction du déficit commercial, l'amélioration du pouvoir d'achat du dinar tant au niveau national qu'international, l'attrait exercé par les investisseurs étrangers qui perçoivent l'Algérie comme un pôle industriel régional et le renforcement de la confiance des marchés dans l'économie algérienne contribuent tous à consolider la valeur du dinar en améliorant l'image de l'économie. Les exportations industrielles ne constituent pas une simple forme d'échange commercial, mais un instrument monétaire qui influe directement sur le taux de change.
Développer les industries manufacturières et transformer le label ''Made in Algeria'' en un gage de qualité régional représente une stratégie efficace pour améliorer la structure de l'économie nationale, renforcer la position du dinar algérien et accroître sa valeur par le biais des mécanismes du marché plutôt que par des décisions administratives. L'intégration du marché noir et le renforcement du dinar algérien nécessitent une politique économique globale comprenant des réformes monétaires, la modernisation du système bancaire, la dynamisation de la production nationale, le soutien aux Petites et moyennes entreprises (PME), la diversification des exportations, la lutte contre la corruption et une libéralisation encadrée du marché des changes. Cette approche intégrée est susceptible d'assurer la stabilité financière et de consolider le dinar à moyen et long terme.
La suppression du zéro dans la monnaie algérienne constitue une réforme monétaire globale qui dépasse le simple cadre formel et impacte la structure de l'ensemble de l'économie. Elle contribue à intégrer les transactions en espèces informelles au système bancaire, à élargir l'assiette fiscale, à renforcer la transparence financière et à lutter contre le marché parallèle. Elle complète également des réformes plus vastes telles que la numérisation, la réforme fiscale et le renforcement du rôle des PME dans l'économie nationale.
Par conséquent, la réussite de cette réforme repose sur une mise en œuvre progressive, une législation solide et un consensus institutionnel afin de garantir la pérennité de ses résultats.
Mohamed Gahche-Economiste
et Analyste Politique/Washington, DC USA


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