Le cours du pétrole et du gaz qui a une incidence cruciale sur l'économie algérienne reste prudent entre d'un côté la poursuite des négociations sur l'Ukraine et de l'autre la crise entre les Etats-Unis et le Venezuela, étant coté le 17 décembre 2025 12hGMT, le Brent 60, 31 dollars et le WIT 56, 53 dollars après avoir été coté le 16 décembre 2025 sous la barre des 60 dollars à 59,03 dollar et en tenant compte du cours euro/dollar (1,18 dollar un euro) pour le 16/12/2025 50,22 euros le Brent et 47,02 euros le Wit, tandis que le prix du gaz, le mégawatt heure, sur les bourses mondiales varie, en décembre 2025, les marchés européens (PEG) autour de 20- 25 dollars (-30/MWh) pour une livraison 2026, avec une tendance baissière vers 19/20 dollars (23-24/MWh) entre 2026/2030, grâce à l'essor du GNL, bien que la volatilité reste élevée face aux chocs géopolitiques ou climatiques. Ea reconversions en euros est importante pour l'Algérie pour tant pour les importations en provenance de l'Europe ( renchérissement) que les exportations libellées en euros (diminution) puisque selon le dernier rapport du ministère de l'Energie pour 2024 quatre pays européens dominent les exportations algériennes d'énergie pour 80% : à savoir l'Italie avec 37 % du total, la France (18 %), l'Espagne (17 %) et la Turquie alors que les exportations totales ont reculé de 3,6% à 93,5 millions de tonnes équivalent pétrole, idem pour le GNL le condensat et les livraisons de gaz par gazoducs vers l'Espagne et l'Italie. En dehors du continent européen, l'Asie représente 11 % des exportations, fortement concurrencé par la Russie l'Iran et le Qatar les trois premiers réservoirs de gaz naturel au niveau mondial, proche de l'Asie le plus grand consommateur, près de 45/50% réservoir mondial de gaz et viennent ensuite l'Amérique 6,6 %, l'Afrique 3,9 %. Cette concentration est source de vulnérabilité surtout avec l'arrivée du pétrole et du GNL américain, l'Europe s'étant engagé à acheter pour 250 milliards de dollars par an sur trois années et sans préjuger d'un accord Ukraine Russie qui permettrait d'augmenter les exportations russes qui avant le conflit représentait plus de 45% de l'approvisionnements de l'Europe. Les flux d'échange vers l'Afrique où la concurrence est acerbe, sont encore marginaux car pour pouvoir exporter il faut des entreprises compétitives en termes de coût et qualité. Sur un volume global importations et exportations de plus de 90 milliards de dollars en 2023 , selon le ministère du commerce algérien, le montant total des échanges commerciaux entre l'Algérie et le continent africain s'élevait à environ 4,6 milliards de dollars avec des exportations algériennes vers l'Afrique atteignant 2,7 milliards de dollars et des importations s'élevant à 1,87 milliard de dollars, la Tunisie étant le principal partenaire commercial de l'Algérie. Cela a des incidences sur les recettes de Sonatrach environ 92% des recettes en devises mais inclus les dérivées comptabilisées pour 67% dans la rubrique hors hydrocarbures donnant 98%. Les recettes Sonatrach ont été de 60 milliards de dollars en 2022, 50 en 2023,environ 45 en 2024, 42/43 en 2025 et en cas ou les prévisions de l'AIE et du FMI se réalisent, en cas de de non attrait massif des IDE et l'accroissement de la production entre 35/ 37 milliards de dollars de recettes ( devant déduire les coûts et la part des étrangers pour voir le revenu net pour l'Algérie). Pour le PLF 2026, les recettes devraient atteindre 8009 milliards de dinars, (61,60 milliards de dollars) 19% du PIB et les dépenses 17.636 milliards de dinars, 42% du PIB (135.66 milliards de dollars), soit une différence recettes/dépenses de déficit de 9627 milliards de dinars soit au cours actuel 74,06 milliards de dollars avec un taux de consommation prévu à 70%, les dépenses budgétaires devraient atteindre 12.345,7 mds DA environ 95 milliards de dollars – en 2026,- en hausse de 5%par rapport à la clôture de 2025, où selon le FI il faudrait pour les los de fiances 2025/2026 un baril supérieur à 140 dollars le baril pour équilibrer le budget. En 2025, selon l'organe du gouvernement l'ONS, l'Algérie a connu un retour au déficit commercial au premier semestre 2025 d'environ 54,5 milliards de dollars , principalement dû à une forte augmentation des importations (hausse en volume et en valeur) contrastant avec une baisse des exportations, notamment d'hydrocarbures, en raison de la chute des prix mondiaux dont les importations sont en hausse de de 28,4 % en volume et 24,8 % en valeur et les exportations en baisse de 1,2 % en volume et 8,5 % en valeur, ce montant sous évalué a été corrigé par la Banque mondiale ce qui a provoqué d'ailleurs la colère du président de la république, selon la presse algérienne, exigeant sur des données fiables de la part du gouvernement. En se référant non pas à la balance commerciale mais à la la balance des paiements qui inclus les services selon le FMI pour le premier semestre 2025, le déficit a été de 10,5 milliards de dollars ce qui donnerait en tendance annuelle 21milliards de dollars fin 2025. Cela impactera le niveau des réserves de change en nette baisse qui avait été clôturé à 67 milliards de dollars fin 2024 et qui se seraient établies à 47,1 milliards de dollars en octobre 2025, selon les données disponibles sur la plateforme CEIC DATA, ce niveau, en retrait par rapport aux 49,6 milliards de dollars enregistrés en septembre, confirme la tendance baissière. Selon le rapport, Article IV 2025 du FMI qui dresse un tableau sur les perspectives extérieures, de l'Algérie, cette institution prévoit un déficit courant durable, oscillant entre –3 % et –4 % du PIB sur la période 2025-2030 et dans ce scénario , les réserves officielles de change seraient érodées année après année : de 67,8 milliards de dollars en 2024, elles reculeraient à environ 18,6 milliards en 2030 selon la définition incluant les droits de tirage spéciaux, et à 14,4 milliards si l'on exclut ces avoirs en DTS avec une capacité de couverture tomberait à un peu plus de trois mois d'importations en fin de période, contre quatorze mois en 2024. Ce diagnostic rejoint le rapport de la Coface de 2025 qui classe l'Algérie en catégorie D, risque élevé pour les risques d'impayés qui a un impact à la fois sur l'attrait des IDE mais surtout sur le coût du projet augmentant le coût des assurances supporté par le pays client. L'Algérie mono exportatrice d'hydrocarbures devra donc être attentive aux fluctuations des cours du pétrole-gaz traditionnel, principale ressource en devises du pays, ce qui aurait pour l'Algérie des incidences économiques , sociales et sécuritaires. C'est que l' économie diversifiée est encore embryonnaire puisque les indicateurs du gouvernement montre que pour 2024, le taux d'intégration des entreprises publiques et privés n'ayant pas foncièrement changé par rapport aux années 2022/2024, environ 15%, 85% des matières premières et équipements étant importés en devises, dont d'ailleurs les différentes restrictions d'importation ont eu comme impact une sous utilisation des capacités de production et un effet inflationniste. Les exportations hors-hydrocarbures marginales à ne pas confondre avec sa part dans le PIB qui a légèrement augmenté entre 2024/2025 ont atteint 5,81 milliards de dollars en 2022, 4,77 milliards de dollars en 2023, 4,5 en 2024 et la nous avons des données contradictoires : selon l'ONS nous assistons à une baisse un montant de 885 millions de dollars contre la même période de 2023 où le montant était de 982 milliards de dollars, ce qui donnerait un montant en 2025 inférieure à celui de 2024 et les données de la Banque d'Algérie qui note une hausse de 23% enregistrée jusqu'en juillet 2025 tirée par les dérivées d'hydrocarbures dominants et accessoirement par les matériaux de construction et électroménagers avec un objectif de 5 milliards de dollars pour 2025,loin des prévisions énoncées dans les années 2022/2023 où certains experts et le ministre du commerce extérieur qui annonçaient 10 milliards de dollars entre 2025/2026 avec un PIB de 400 milliards de dollars. Toutefois la part des exportations hors hydrocarbures des produits à forte valeur ajouté est négligeable devant tenir compte des dérivés d'hydrocarbures inclus pour 67% et ce niveau n'a pas été contrebalancé les IDE puisque le rapport de la CNUCED note que les flux d'Investissements Directs Etrangers (IDE) vers l'Algérie ont atteint 1,43 milliard de dollars en 2024, marquant certes une hausse de 18 %. Mais essentiellement concentrés dans les hydrocarbures étant classée, loin de ses importantes potentialités 16e en Afrique. Professeur des universités Expert international Abderrahmane Mebtoul