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Souvenirs de moments intenses
Mois de janvier ou mois de Yennayer
Publié dans La Nouvelle République le 24 - 01 - 2009

Lorsqu'on s'est rendu compte que la situation familiale et matérielle va dans le sens de la dégradation, on a du plaisir à évoquer ce que nos aïeux ont vécu durant leurs hivers.
Il s'agit de mois très froids durant lesquels il neigeait plusieurs fois. Ce qui donnait un air de gaieté à cette ambiance de montagne tout de même agréable malgré les nombreuses difficultés.
Il fallait beaucoup de bois sec pour se mettre à l'abri d'un froid glacial, cuisiner. Les bergers étaient là pour en assurer un bon approvisionnement. Chaque soir, ils en rapportaient à dos d'âne une quantité plus que suffisante. La même bête servait durant la journée aux travaux des champs, à transporter les olives ramassées vers un moulin situe à quelques kilomètres plus loin. Depuis les vacances d'hiver jusqu'à la fin du mois de janvier, les enfants éprouvaient du plaisir à accompagner les grands de la famille aux champs mêmes s'ils devaient être obligés d'aider au ramassage des olives. Chaque jour était pour eux une aventure. S'il faisait beau, les journées ensoleillées paraissaient plus longues. Quand il pleuvait, c'était l'aventure. On renterait bien mouillés, mais on arrivait à bien se sécher près du feu ardent de la cheminée, car le lendemain, on reprenait le même chemin. Jamais personne n'avait connu une angine, une grippe ou tout autre maladie des voies respiratoires.
Une bonne santé due à l'air vivifiant et à l'alimentation
C'est à croire que même le froid nous aidait à avoir une bonne santé. Nous ne le sentirons pas, tant nous étions actifs et ce climat nous donnait un appétit vorace. Le couscous, même non garni qu'on chauffait sur un feu de bois et la galette d'orge avaient un goût unique dans la vie en plein air.
Le soir, on arrivait à avoir de la variété, sans bourse délier : glands qui devenaient tendres et bons à manger au contact des braises, même si parfois ils s'envolaient en l'air en explosant à la cuisson, galettes huilées, couscous au bouillon de légumes succulent par le gibier qu'on y faisait cuire tous les jours.
Comment ne pouvions pas être bien portants lorsque durant ces mois d'hiver, on avait grand appétit pour ce qu'on mangeait à moindre frais ? Moyennant les pièges qu'on tendait habilement et les coups de fusils de chasse qui les faisaient tomber en grand nombre, les grives, étourneaux, palombes, perdreaux remplissaient les marmites une fois déplumés et vidés. Toutes les familles, y compris celles qui vivaient dans le dénuement, arrivaient ainsi à se régaler grâce à ces oiseaux et sans avoir à débourser le moindre sou.
L'idée qu'on avait chacun de pouvoir manger du gibier au retour des champs, encourageait à travailler avec beaucoup d'ardeur pour ramasser les olives, couper du bois, chasser. Aussi, hommes, femmes, enfants, restaient le plus longtemps possible dans les champs pour avoir l'abondance d'olives, de bois, de gibier qi procuraient le bonheur de vivre.
Le retour des champs était parfois si tardif que l'eau de la rivière augmentait de hauteur et qu'il fallait traverser en se tenant l'un à l'autre par la main. Il arrivait que plusieurs familles fussent obligées d'en faire autant pour ne pas se laisser emporter par les eaux fougueuses du cours d'eau en crue. Elles formaient une ligne de plusieurs dizaines de mètres pour mieux affronter de biais un courant d'eau dangereux.
Des soirées agréables qui coïncidaient avec Yennayer
Contrairement à l'éparpillement des familles d'aujourd'hui, par la télévision, le portable, tout le monde dans l'ancien temps, se retrouvait au tour d'un feu de bois. Il y avait une hiérarchie qu'on avait le devoir de respecter et de perpétuer. Il existait une entente inimaginable qui rendait jadis agréables la vie et tout laps temps intensément vécus.
Aux dires des anciens, on vivait les jours, les mois, les années dans leur durée réelle en essayant d'en tirer le maximum de profits, conscients que nous étions du fait qu'un instant perdu à ne rien faire ne se rattrape jamais.
Cependant, la vie ne se mène pas comme on l'a toujours souhaité. Des contretemps, obstacles de toutes sortes, défaillances humaines sont venues gâcher des journées et des soirées. Mais la vie reprend de plus belle dans le respect des traditions.
Une fois, dit un témoin, on avait fait cuire un coq assez lourd pour être contenu de justesse dans la plus grande marmite. Et comme ingrédient du bouillon, il y avait seulement des petits pois secs et un gros oignon, le tout accompagné de basilic. Il se dégageait du couvercle qu'on voyait se soulever une odeur qui excitait l'appétit.
Une fois cuit, le coq retiré de la marmite pour être aussitôt mis dans un plat de couscous, devait être coupé en morceaux, tâche difficile qu'on avait confié en premier lieu au patriarche, par respect pour sa place dans la famille et son âge. «Non avait-il répondu sans hésiter, avait d'ajouter : il m'est difficile de m'en occuper, demandez plutôt à la vieille.»
La belle-mère, quant à elle, décline l'offre honorable qui lui avait été faite. Elle désigna du doigt une de ses belles filles, sa préférée qui accepta volontiers pour provoquer la jalousie auprès de ses belles- sœurs qui, depuis ce jour, n'avaient pas cessé de bouder.
«Mon père était un excellent chasseur dit un autre vieux. Jamais, alors que j'étais enfant, il ne rentrait sans avoir rapporté quelque gibier : étourneaux, perdreaux, palombes. Souvent il revenait même avec la gibecière pleine à craquer de grives fortement appréciées pour leur excellente et abondante chair. Chaque soir, on se préparait pour un régal. Mais un jour, tout le monde s'était retourné contre moi à cause d'une maladresse. J'avais renversé la lampe à pétrole qui éclairait notre intérieur dès la tombée de la nuit, et en tombant, le verre de la lampe qui aidait à avoir une longue flamme et à diriger, la fumée du pétrole brûlé vers le haut, s'était brisé.
Et pendant que la maison était plongée dans le noir, il pleuvait à torrent dehors et mon père venait de revenir de la chasse. Il tapait à la porte et personne n'avait songé à lui ouvrir. Aussi, sa colère avait atteint son paroxysme. Il était sur le point de nous battre tant que nous étions.
Voyant que tout avait été gâché par ma faute, je rentrai vite entre les couvertures pour disparaître jusqu'au matin. Heureusement pour moi que le pétrole répandu n'avait pas pris feu et que le lit était préparé.»


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