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Constantine : « Mais où sont les neiges d'antan ? »
Publié dans El Watan le 08 - 12 - 2009

Tous les aînés s'accordent à dire que le climat, à Constantine, a considérablement changé. Depuis quelques décennies déjà, des brouillards étranges et malsains enveloppent, en hiver, son ciel dont, jadis, le bleu azuré n'était à nul autre pareil, ayant fait jaillir ce cri du cœur de Malek Haddad : « Nulle part le ciel n'est aussi bleu qu'à Constantine ! »
La rigueur de ses hivers n'avait d'égale que la pureté de son air, qui, de sa froidure même, tirait toute ses vertus thérapeutiques. « On avait droit à de vraies saisons, aucune n'empiétait sur l'autre », se souvient A. Z., un Constantinois de 67 ans. Ses parents lui avaient, à l'époque, parlé de l'année 1946 où il avait neigé durant tout un mois, sans discontinuer, provoquant l'effondrement du précédent marché, Rahbet Ledjmel (littéralement place aux Chameaux), plus précisément à l'entrée de la médina, à gauche du théâtre régional. Ce dernier, raconte-t-on, n'était pourtant pas en ruine, bien au contraire, c'était une impressionnante bâtisse. La neige atteignait souvent 30 cm d'épaisseur, cassant les branches des arbres comme des allumettes. Des stalactites se formaient, pareilles à de longues dentelles givrées, aux chambranles des fenêtres par les nuits étoilées, aux firmaments scintillants de beauté, mais meurtrières pour les sans-abri.
Cet hiver-là, entre autres, est resté dans les annales et les gens âgés s'y réfèrent pour évoquer un événement quand ils sont incapables de donner une date précise. « Tel chose est arrivée l'année de l'écroulement du marché, provoqué par de terribles chutes de neige », affirment-ils et l'on peut être sûr que c'est arrivé aux alentours de 1946. Tout le Constantinois était connu non seulement pour la rudesse de son climat, mais aussi pour sa salubrité. D'ailleurs, les gens du Centre ou du Nord se gardaient bien de faire des séjours dans l'Est durant l'hiver, notamment à Sétif et Guelma, fameuses aussi pour leurs températures qui descendaient souvent jusqu'à 8° au-dessous de zéro. Beaucoup de personnes évoquent les flaques d'eau qui gelaient pendant la nuit, se transformant le jour en immenses et traîtresses patinoires, donnant aux chaussées un aspect poli et brillant comme un miroir géant, où souvent se brisaient des jambes. Il n'y avait jamais d'hiver sans neige,dit une septuagénaire, qui parle, non sans nostalgie, de ce qu'elle nomme « les temps bénis ». Aujourd'hui, il est quasiment impossible de voir la neige tenir au centre-ville et même au-delà ; celle-ci ne résiste pas plus d'un ou deux jours aux passages incessants des véhicules de tout acabit.
Le changement graduel du climat s'est amorcé, selon des connaisseurs, dès la première moitié des années 1960. « Nous nous chauffions au bois ou au charbon, la ville n'était pas polluée par les voitures, qui étaient peu nombreuses jusqu'en 1970 ». Une femme, F. A., 85 ans, relève qu'à une certaine époque, les gens portaient beaucoup de vêtements. « Je portais au moins cinq robes, les unes sur les autres, sans compter les effets en laine, les fichus, les grosses chaussettes et nombre de foulards qui me prémunissaient du froid, lequel en vérité était glacial, contrairement à maintenant ». Tahar, qui était jeune dans les années 1970, nous dira que les gens ne sortaient pas sans la kachabia, les gants, le cache-nez et les pataugas ou même les bottes en caoutchouc, tant l'hiver était rigoureux. Selon de nombreux habitants, la ville du Vieux Rocher étouffe par sa population effrénée, ses gargotes poisseuses, sa dépense outrancière d'énergie – gaz, électricité et autres –, sa débauche de constructions, le barrage de Beni Haroun, ses voitures, ses déchets et toute son écrasante pollution « provoquée par l'inconscience de ses occupants ».
Le taux d'humidité atteint des seuils intolérables, alors que naguère on conseillait aux asthmatiques d'habiter dans cette ville, laquelle, de l'avis même de certains allergologues, représentait un facteur non négligeable dans la guérison. Aux dires des spécialistes de l'environnement, la ville est réellement en danger. Tout ce qui fait son équilibre, ses forêts, ses oueds, ses lacs, ses espaces verts… est souillé. Il n'y a de place que pour le plastique, le béton et… l'incurie qui obturent la couche d'ozone, accentuant l'effet de serre responsable du réchauffement climatique.


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