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?La crise mondiale est structurelle, et non conjoncturelle? (III)
Le Dr Mebtoul r?pond au ministre des Finances
Publié dans La Nouvelle République le 04 - 02 - 2009

Cinquième erreur, conséquence des précédentes : une analyse statique
Il ne faut pas analyser sous l'angle financier, à court terme, mais sous l'angle macro-économique et macro social, au sein d'une économie ouverte totalement extériorisée, donc en dynamique, la maîtrise du temps étant le principal défi des économies modernes au XXIe siècle, pour analyser l'impact de la crise financière actuelle sur l'économie algérienne. D'une manière générale, l'objectif stratégique n'est pas de rappeler des évidences connues, mais de dépasser le statut quo actuel par un véritable développement s'adaptant aux mutations mondiales afin de combattre, efficacement, le chômage et la pauvreté par une croissance durable.
Car, c'est une erreur d'approche de prendre les réserves de change et les diviser par les importations. C'est une vision fausse, en politique économique, ignorant les interactions des différentes variables et paramètres de l'économie nationale, en mouvement, qui doivent tenir compte tant des mutations internes que des mutations mondiales, étant une analyse passive, étant attentive uniquement au relèvement miracle du cours du pétrole et du dollar Comme je viens de le déclarer dans trois interviews, diffusées début janvier 2009, respectivement à la télévision algérienne Canal Algérie, à la télévision internationale Al Djazeera et à l'hebdomadaire parisien, Jeune Afrique, face à cette situation le plan de développement de Sonatrach prévoit un montant de plus de 63 milliards de dollars, entre 2009/2013, montant auquel il conviendra d'ajouter les 15 milliards de dollars pour Sonelgaz soit, au total, 78 milliards de dollars, donc un montant annuel approchant 20 milliards de dollars, le tout reposant sur l'autofinancement, comme le prévoient les nouvelles directives gouvernementales. En effet, le chiffre d'affaires à l'exportation (gaz et pétrole, bilan officiel) pour 2008 a été d'environ 77 milliards de dollars (pour un cours du baril, moyen, de 110 dollars ), en précisant que le manque à gagner 2009, du fait de la réduction du quota OPEP par l'Algérie, sera d'environ 5 milliards de dollars US. En matière de fiscalité, pour l'année 2007 Sonatrach a versé 2 700 milliards de dinars, et pour l'année 2008, 3 700 milliards de dinars soit, au cours de 2008 (moyenne 63 dinars un dollar, le taux de change jouant au yoyo, après avoir été de 103 dinars un euro, fin décembre 2008, depuis le 20 janvier 2009 à, environ, 93 dinars, et le dollar, dont sont libellées les exportations d'hydrocarbures, son appréciation permettant de gonfler artificiellement le fonds de régulation et la fiscalité pétrolière, dont la cotation était 63 dinars, puis 78 fin décembre 2008 et, depuis le 20 janvier 2009, à 71 dollars ) plus de 58 milliards de dollars, donc un autofinancement qui approche les 20 milliards de dollars. Qu'en sera t-il si le cours est de 50, 40 et 30 dollars ? Les recettes seront, pour 50 dollars, environ 35 milliards de dollars moins 20 milliards d'autofinancement Sonatrach/Sonelgaz, restant à verser au Trésor 15 milliards de dollars qui s'ajoutent aux réserves de change. Pour 40 dollars le baril (le prix du gaz étant indexé sur celui du pétrole) les recettes, pour 40 dollars, seront d'environ 28 milliards de dollars moins 20 milliards de dollars restant au Trésor, 8 milliards de dollars. Pour 30 dollars le baril, il y aurait égalité entre les recettes de Sonatrach/Sonelgaz et l'autofinancement, c'est-à-dire rien pour le Trésor. Or, les importations ont été en 2008 de 40 milliards de dollars plus, environ, 10 milliards de dollars de transferts des dividendes plus services, y compris les associés de Sonatrach, soit 50 milliards de dollars de sorties devises. Du fait que l'Etat algérien doit être majoritaire dans tout investissement, ce qui conduit à une marginalisation du privé, national et international (confondant étatisme, suicidaire pour le pays, et régulation stratégique de l'Etat), si l'on veut créer des segments hors hydrocarbures (ces fameux champions industriels, au moment où existe une crise manufacturière mondiale, sans précédent, nécessitant, au minimum sur 5 années, 20/25 milliards de dollars annuellement, hors Sonelgaz /Sonatrach (si l'on veut dynamiser la production locale) le besoin en devises sera entre 60/70 milliards de dollars par an. Mais, pour éviter un double emploi comptable, l'on doit retirer du montant des 40 milliards d'importation, entre 7/10 10 milliards de dollars, qui proviennent de Sonatrach/Sonelgaz, s'agissant de raisonner en termes de flux et non de stocks. Comme il y a lieu d'éviter, au niveau macro-économique, de faire une double comptabilité car le montant du fonds de régulation (environ 4 200 milliards de dinars) inclut, déjà, une partie des réserves de change convertie en dinars devant, surtout, être attentifs à la balance des paiements. Donc, j'en déduis que l'Algérie n'aura pas de problèmes de financement pour 2009, et pour une bonne partie de l'année 2010 mais, attention ! la crise actuelle n'est pas conjoncturelle, mais structurelle. Des tensions budgétaires se manifesteraient début 2011, pour un cours de 50 dollars, supposant toujours la stabilité du dollar, avec plus d'intensité fin 2010, pour un cours 40 dollars, et une extrême gravité pour un cours de 30 dollars (l'équivalent de 15 dollars, au cours de 2000). Si la crise persiste, existent deux solutions, pour laisser un minimum de réserves de change et éviter le rééchelonnement de 1994 (cessation de paiement ), qui a été dramatique pour la population algérienne et qui serait plus dramatique, fin 2011 début 2012. La crise actuelle étant structurelle, et non conjoncturelle, comme dejà dit, pouvant durer au-delà de 2014, la réforme globale qu'il faut impérativement relancer loin des politiques actuelles volontaristes, devant se fonder sur des relations contractuelles, étant en panne,ne devant pas s'attendre à des miracles d'une production et exportations hors hydrocarbures avant 5 années minimum : première solution, diminuer la part de l'autofinancement de Sonatrach, mais ce qui reviendrait à freiner les recettes futures, et à perdre des parts de marché : deuxièmement, exporter plus de gaz, si l'on veut éviter de puiser, massivement, dans les réserves de change, car non limité par le quota OPEP. Mais, en précisant la contrainte des réserves algériennes (environ 3% des réserves mondiales) et que, selon les prévisions du ministère de l'Energie, les exportations pourraient représenter 85 milliards de mètres cubes gazeux (2012), mais la consommation intérieure de gaz pourrait aller à plus de 63 milliards de mètres cubes gazeux (2016/2017), une production totale annuelle de 148 milliards de mètres cubes gazeux, ce qui nécessitera d'importants investissements. Les spécialistes de l'énergie estiment que sur les réserves algériennes (2,5% des réserves mondiales, contre plus de 60% pour la Russie, l'Iran, le Qatar) initiales prouvées, environ 4 600 milliards de mètres cubes, 80% d'entre elles sont récupérables, alors que 15% ont déjà été exploitées, environ 1 000 milliards de mètres cubes supplémentaires étant considérés comme réserves probables, ce qui donnerait une durée de vie, moyenne, pour 5 000 milliards de mètres cubes gazeux entre 30/35 ans pour le gaz, contre moins de 30 années pour le pétrole. Par ailleurs, il faut être attentifs à l'évolution du cours du dollar qui représente, toujours, environ 60% des transactions mondiales, avec l'importance des dépenses publiques et le primat au marché intérieur (retour au protectionnisme profitable, à court terme, certes aux USA, mais préjudiciable, à moyen et moyen terme, à l'expansion de l'économie mondiale, pouvant paradoxalement accélérer la crise), certains instituts stratégiques mondiaux prévoient sa dépréciation courant 2009/2010. Car l'appréciation, durant les derniers mois, par rapport au cours de l'euro, a été le fait, comme cela s'est passé en 1929, des rapatriements des capitaux américains et non par l'attrait du taux d'intérêt de la FED, allant vers zéro, à l'instar des autres Banques centrales européennes, qui d'ailleurs réduit, pour l'avenir, sa marge de manœuvre sur le plan de la politique monétaire. Aussi, en cas d'un fléchissement, à la fois, du cours du pétrole (le prix du gaz étant indexé sur le cours du pétrole, mais à un prix 50%, environ, inférieur pour le même volume, remettant en cause la rentabilité des investissements gaziers, très capitalistiques et dont la marge bénéficiaire est réduite, par rapport au pétrole) et du dérapage du dollar, l'effet baisse serait double, avec un impact négatif sur la partie importation et les réserves de change libellées en dollars, dont les bons de Trésor américain placés à l'étranger. En résumé, existe un lien dialectique entre crise financière, crise économique, crise sociale et crise politique et, récemment, l'Algérie en a fait l'amère expérience après une décennie tragique, au moment où, en 1986, les responsables déclaraient, comme maintenant, que la crise ne concernait pas l'Algérie. La crise étant très profonde, ne devant pas être prise à la légère, posant un problème de sécurité nationale, la Commission de surveillance des effets de la crise sur l'Algérie ne doit pas être au niveau d'un département ministériel, mais au niveau de la présidence de la République. Cela éviterait, d'ailleurs, les cacophonies et des déclarations irresponsables, comme ces bilans pompeux, contraires à la réalité, confondant les dépôts de dossiers avec les réalisations, en matière d'investissements, avec un écart de plus de 80%, et que le taux de chômage baisserait pour aller, fin 2009, moins de 10%. D'où l'importance, à l'avenir, de la maîtrise de l'information, qui s' est totalement effritée, d'une cohérence dans la démarche de la politique globale, n'étant, depuis 1986, ni dans une économie administrée ni dans une véritable économie de marché, cette interminable transition, d'où les difficultés de régulation politique, sociale et économique. Aussi, un changement de politique socio-économique s'impose, supposant une profonde mutation systémique et, donc, l'approfondissement de la réforme globale, avec un rôle important pour l'Etat régulateur, dans le cadre d'un Etat de droit, une meilleure gestion et une révision des choix budgétaires. La crise économique, avec des incidences sociales, devant durer au-delà de 2012, la période 2009/2014 en Algérie impose, justement, une autre gouvernance, donc une autre politique socio-économique par un discours de vérité, seule à même de mobiliser la population, et non des déclarations utopiques, source de démobilisation populaire et de névrose collective, renforçant le divorce
Etat/citoyens ; et ce pour atténuer les effets de la crise et de préparer les bases d'un développement durable au profit des générations futures, loin des intérêts de la rente.
(Suite et fin)


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