Programme TV du 22 octobre 2025 : UEFA, Ligue 1 Algérie, Championnats Africains - Heures et chaînes    Ouverture du Salon régional de l'emploi    Le savoir et la bonne gouvernance fondement du développement de l'Afrique    À Marseille, un grand front uni monte au créneau contre le racisme anti-algérien    Animateur de danses macabres mondiales    L'ancien président français Sarkozy incarcéré    Des projets pour le développement du dessalement des eaux souterraines    Morgane, blessée, remplacée par Inès Khiri    Sidi Bel-Abbes : faire du stade 24-Février-1956 un pôle sportif d'excellence    Les Canaris s'imposent dans la douleur    « Deux millions de doses de vaccin antigrippal gratuit mises à la disposition de tous les citoyens »    Trois personnes grièvement blessées à Hadjadj    Série noire sur les routes de Tébessa Deux morts en une seule journée    L'Algérie, invitée d'honneur    Malika Bendouda trace une nouvelle feuille de route    Tacherift reçoit des moudjahidine    «Les textes d'application de la loi organique sur l'information seront publiés avant la fin de l'année»    Parlement arabe : Appel au renforcement d'efforts pour la reconstruction de Ghaza    Le Général d'Armée Chanegriha assiste en République de Corée à une exhibition aérienne dans le cadre de l'ADEX-2025    Début catastrophique pour la billetterie de la CAN 2025    Algérie : le message fort de Djamel Belmadi aux supporters des Verts    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le 1er Congrès des travailleurs nord-africains
Colonisation
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 12 - 2009

Ces combats ouvriers et le patrimoine culturel, spécifique, des travailleurs immigrés donnèrent une identité singulière au mouvement de libération nationale algérien, qui alliait radicalité révolutionnaire et héritage culturel arabo-islamique. Comme le note Mahfoud Kaddache, l'Etoile Nord Africaine puisa «sa source idéologique dans les deux courants, prolétaire et spirituel. Les travailleurs émigrés, formés au dur combat de la réalité ouvrière, restaient sensibles au message qui venait de ce qui représentait leur passé et leur attachement à la civilisation arabo-islamique. Ce qui évoquait Damas, Bagdad et le Caire, restait pour eux sacré».
Au cours d'une réunion tenue le 7 décembre 1924, 150 délégués des travailleurs maghrébins de la région parisienne discutèrent de questions économiques et syndicales, mais aussi de problématiques directement politiques, telles que la lutte contre le Code de l'Indigénat, l'absence de libertés publiques et de la répression coloniale. Sur ce terrain, selon Henri Lozeray, membre de la Commission Coloniale Centrale, ce Congrès devait permettre «de faire une grande agitation, parmi les nombreux indigènes de la région parisienne, qui répondent chaque fois plus nombreux à nos réunions où ils acclamaient nos orateurs».
Politiquement, ce Congrès témoignait de l'émergence publique, et donc politique, de la figure de l'immigré maghrébin en tant qu'acteur des luttes sociales en France. En ce sens, ce Congrès marquait une évolution importante : c'était le premier Congrès de travailleurs maghrébins, qui faisaient irruption, en tant que tels, sur la scène politique de l'hexagone.
Au cours de ce premier Congrès, les 150 délégués adoptèrent les «Thèses sur l'indigénat» dans lesquelles ils exposaient leurs revendications. Celles-ci dépassaient le simple cadre de revendications syndicales classiques, pour prendre une tournure nettement politique. Par la répression qu'il mettait en place, le système colonial transformait toute revendication sociale en contestation politique, comme l'avaient compris les délégués maghrébins de la CGTU.
Les «Thèses sur l'indigénat» dénonçaient le joug sous lequel vivait la population algérienne : «si, jusqu'à aujourd'hui, l'organisation politique et économique des masses nord-africaines n'a pu s'établir, c'est qu'elle se heurte à une nuée de lois d'exception ; dont les textes plus ou moins précis dénotent tout l'arbitraire appliqué par l'impérialisme, afin d'empêcher l'émancipation des indigènes des colonies».
Toutefois, face à la mobilisation des Algériens, dans l'immigration et en Algérie, le Congrès expliquait les craintes des colonialistes : «l'impérialisme français en est si effrayé, qu'il multiplie ses efforts pour enrayer ce mouvement par d'autres mesures de répression, ou pour le canaliser en se servant de la bourgeoisie indigène servile, qu'il oriente uniquement vers l'obtention de la représentation parlementaire». Celle-ci était considérée comme «une duperie pour les masses», en créant des élus qui «ne seront autres que les créatures du gouvernement général, capables de toutes les trahisons».
Dans sa critique, le Congrès ciblait, particulièrement, le Code de l'Indigénat, qui avait été imposé au Algériens en 1874 : «Ce code de terreur, qui s'étend aussi bien dans le domaine criminel que civil, et qui, au dire des gouvernants, devait s'éteindre progressivement pour laisser la place au droit commun, devient, au contraire, de plus en plus écrasant». Le Congrès dénonçait le caractère raciste de ce Code instituant une justice d'exception pour les Algériens : «pour les mêmes délits, un indigène se voit octroyer par des tribunaux spéciaux (tribunaux répressifs, cours criminelles) des peines plus élevées que celles dont on aurait frappé le délinquant européen. Bien plus, certains actes permis à des Européens sont délictueux pour les Musulmans».
Le Code de l'Indigénat instituait des peines particulières pour les Algériens : «Parmi les peines spéciales de l'indigénat, l'amende collective (responsabilité collective), le séquestre et l'internement, sont des peines qui démontrent la barbarie du colonialisme français. L'internat est un droit que s'arroge le gouverneur général sans qu'aucun texte légal ne l'autorise. Cette peine de prison, il l'applique généralement, pour délit d'opinion, délit politique, pour toute tentative d'organisation, même d'ordre économique, ou pour tout mouvement de revendication, toujours considérée comme dirigée contre la suzeraineté de la France, et ce pour une durée indéterminée, sans que l'accusé soit appelé à se défendre, et sans instruction contradictoire».
Pour le Congrès, «la suppression de l'indigénat» était «la principale revendication» devant être mise en avant. Face à l'argument de «l'incompatibilité du statut personnel [musulman] avec la loi française», le Congrès rétorquait que c'était un «prétexte pour priver l'indigène des droits dont jouit le citoyen français». Il ajoutait, «le gouvernement sait, pertinemment, que ce statut personnel du Musulman a été largement rogné, diminué, et que sa valeur a été hypocritement surfaite pour servir d'entrave à l'accession des droits que réclame l'indigène».
Montrant le soutien qu'apportaient les immigrés algériens à la suppression du Code de l'Indigénat, le Congrès assurait : «l'Emir Khaled, lors de son passage à Paris, attira plusieurs milliers d'ouvriers musulmans aux conférences qu'il donnait, et dans lesquelles la suppression de l'indigénat était un des points principaux».
En conséquence, le Congrès des Travailleurs Nord-Africains affirmait : «à la tribune de la Chambre, par la presse, dans toutes les réunions politiques et syndicales, partout devra s'élever le mot d'ordre qui réalisera l'égalité de droits entre le prolétariat révolutionnaire métropolitain et celui des colonies. Ce mot d'ordre sera : à bas l'indigénat ! ».
(A suivre)


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.