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Un romancier charismatique (II)
Henri Beyle, dit Stendhal (1783-1841)
Publié dans La Nouvelle République le 04 - 04 - 2010

Stendhal est surtout l'auteur de deux chefs-d'œuvre du romantisme, Rouge et le Noir et la Chartreuse de Parme dont les personnages en quête du bonheur doivent affronter la société que Stendhal juge médiocre, ainsi que leurs propres faiblesses.
œuvres de la maturité
En 1830, Stendhal publie son chef-d'œuvre, le Rouge et le Noir, qui passe presque inaperçu. La même année, il est nommé consul de France à Trieste, puis à Civitavecchia (Latium) l'année suivante. C'est dans ces circonstances qu'il entreprend la rédaction d'un nouveau roman, Lucien Leuwen (posthume, 1855), qui met en scène un jeune homme épris d'absolu, qui semble un double bien né de Julien Sorel, le héros du Rouge et le Noir. L'écrivain, peut-être parce que le récit comporte une critique trop directe du régime de Louis-Philippe, laisse cette œuvre inachevée.
Parallèlement, Stendhal rédige ses écrits les plus directement personnels. Les premières pages de ses Souvenirs d'égotisme (posthume, 1893, également inachevé) et son autobiographie, Vie de Henry Brulard (posthume, 1890), dans laquelle il emprunte un pseudonyme transparent ; constituent une clef intéressante pour décrypter l'œuvre romanesque. Les écrits personnels de Stendhal, son Journal ou ses textes autobiographiques, expriment une conception du bonheur individuel comme but de l'existence. Ils invitent à jouir de l'instant présent avant qu'il ne s'enfuie, proposent, enfin, une idéologie de la passion, de l'énergie et de la volonté, bref, un art de vivre qu'on a appelé du nom de son auteur, le «beylisme» et que lui-même désignait du nom d'«égotisme».
Cette philosophie nourrit, également, tous les romans, et, surtout la Chartreuse de Parme, qu'il publie en 1839 et qui se présente comme un hymne à l'amour et au bonheur. A l'image de Stendhal, ses héros (Julien Sorel, Fabrice del Dongo, Lucien Leuwen, Octave), si bien intégrés au monde et, cependant, si parfaitement détachés des idéaux communs, ne cessent de rappeler, avec lui créateur, que «l'art est une promesse de bonheur».
En congé à Paris de 1837 à 1838, Stendhal donne encore à la Revue des Deux Mondes quelques-unes de ses Chroniques italiennes (posthume, 1855), puis se rend en province en vue d'écrire une relation de voyage qui lui vaudra d'être considéré comme l'inventeur du tourisme (les Mémoires d'un touriste, 1838).
Rentré à Civitavecchia, il entreprend un dernier roman, Lamiel (posthume, 1899, inachevé) et publie Idées italiennes sur quelques tableaux célèbres (1840). Mais, victime d'une crise d'apoplexie, il revient précipitamment à Paris, où une nouvelle attaque survient et l'emporte définitivement en 1841.
Ses chefs-d'œuvre : le Rouge et le Noir
Publié en 1830, ce célèbre roman, dont le sous-titre est Chronique de 1830, est très représentatif des thèmes, de l'idéologie et de l'art de Stendhal.
Le Rouge et le Noir est inspiré d'un fait divers sanglant lu par l'auteur dans la Gazette des tribunaux. Ce roman d'apprentissage relate l'ascension sociale et la chute de Julien Sorel, jeune précepteur sorti du peuple, doué d'une rare intelligence, fier et réservé. Né trop tard pour choisir le «rouge» (couleur de l'uniforme de l'armée révolutionnaire, symbolisant l'engagement politique aux côtés de Bonaparte), l'ambitieux Julien est obligé de prendre le «noir» -- c'est-à-dire la soutane ecclésiastique. Le jeune homme, issu d'un milieu modeste, éprouve pour Mme de Rênal une réelle passion, mais il en est inconscient : c'est par ambition et par calcul autant que par amour qu'il séduit cette femme d'un rang plus élevé que lui. Son désir de réussite et de reconnaissance le conduit, ensuite, à s'éloigner de Mme de Rênal pour poursuivre son ascension sociale. C'est une autre liaison, tout aussi passionnée, avec Mathilde de La Mole, fille d'un marquis ultra, qui lui permet de réaliser pleinement ses ambitions. Mais, à la fin du roman, Julien, mis au ban de la société pour avoir tenté de tuer Mme de Rênal, renonce sans regret à sa position sociale patiemment acquise et, se soumettant au verdict de ses juges, marche fièrement au-devant de sa mort.
La description du double conflit qui habite le jeune homme (conflit intérieur et conflit avec la société) est, pour Stendhal, l'occasion de se livrer à une subtile analyse psychologique de son héros, lequel se trouve partagé entre son ambition et sa sensibilité, aux prises avec la passion qu'il voue successivement à deux femmes, Mme de Rênal et Mathilde de La Mole. L'exécution de Julien Sorel, ce «héros de l'énergie» si cher à Stendhal, montre, en outre, que, selon le romancier, il n'y a plus de place pour les êtres d'exception et les tempéraments ardents dans la société frileuse de la Restauration succédant à la formidable flambée d'énergie de l'ère napoléonienne.
Aujourd'hui reconnu comme l'un des plus grands romans français du XIXe siècle, cet ouvrage passa, néanmoins, presque inaperçu au moment de sa publication en 1830.
La Chartreuse de Parme
C'est en lisant d'authentiques chroniques italiennes que Stendhal conçoit l'idée de transposer en une chronique contemporaine des épisodes de la jeunesse d'Alexandre Farnèse : ce projet donne naissance, après le Rouge et le Noir, à un second chef-d'œuvre, la Chartreuse de Parme (1839).
Napoléon, l'Italie, l'amour, l'ambition, l'énergie : les principaux thèmes stendhaliens se retrouvent dans cette confession romanesque d'une grande poésie qui vaut à l'auteur cet hommage de Balzac : «M. Beyle a fait un livre où le sublime éclate de chapitre en chapitre.»
Contrastant avec la couleur sombre et le pessimisme du roman le Rouge et le Noir, l'Italie des premières campagnes de Bonaparte, en 1796, offre un cadre éclatant aux premières pages du récit. Ce véritable hymne au bonheur qu'est la Chartreuse de Parme, écrit – ou, plus précisément, dicté -- par l'auteur en moins de deux mois, relate sur un rythme allègre la quête du bonheur d'un héros jeune, généreux, énergique et amoureux, Fabrice del Dongo.
Celui-ci, qui cherche une voie pour y investir son enthousiasme naturel, rêve de rejoindre Napoléon mais, quand il y parvient, c'est pour assister, sans y rien comprendre, à la défaite de Waterloo. Après l'échec politique, c'est l'amour seul qui désormais peut lui permettre d'atteindre le bonheur. Fabrice s'éprend de Clélia, mais sa ténacité a beau être grande, les obstacles se dressent nombreux entre eux ; après avoir connu quelques instants d'un bonheur intense, les amants sont finalement séparés par le destin et se meurent prématurément chacun de leur côté : elle, mariée contre son cœur, lui, retiré dans la chartreuse de Parme.
Le roman vaut, non seulement par la peinture de cet amour d'exception et par le tableau de la cour de Parme, qui semble flotter, indécise entre le XIXe siècle et la Renaissance, mais aussi par le portrait minutieux et subtile de deux personnages purement stendhaliens : une Sanseverina entière et ardente et un comte de Mosca, homme vieillissant en éternel amoureux.
(Suite et fin)


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