Yamna, la quarantaine, sa mère, diabétique de plus de 85 années, sa sœur, sa fille, à peine de 18 printemps ont été expulsées par leur propre oncle et n'ont trouvé de refuge que la rue. C'est un triste destin pour ces femmes refoulées vers un avenir inconnu jusque-là. «Nous avons été expulsées d'une maison que nous avons habité pour plus d'une quarantaine d'années. Aujourd'hui, on est là entourées de rats et de souris en bas de l'immeuble où mes enfants ont vu le jour », évoque cette maman avec des larmes aux yeux. Cette mère de trois enfants a été, il y a quelques années déjà, rejetée par son mari lorsqu'il décide le divorce. N'ayant pas trop le choix, elle retourne chez ses parents qui étaient déjà en litige avec le fameux oncle. Ce dernier a fini par avoir gain de cause et a obtenu le droit de mettre à la porte ses nièces et leur maman. Yamna, dans la rue avec sa famille n'a guère envie de baisser les bras. Depuis son expulsion par l'huissier de justice dimanche dernier, se rend quotidiennement au niveau de l'APC de Sidi M'hamed à Alger mais une solution définitive à son problème risque de tarder à venir. «J'ai pu voir lundi dernier le P/APC. Je lui raconté mon histoire mais malheureusement ne m'a rien promis et j'ai vraiment peur. On n'arrive pas à fermer l'œil la nuit de peur d'être agressées et ceci est inoutenable», juge-t-elle.Nous avons voulu savoir un peu plus du côté de l'APC en question mais les portes nous ont été toutes fermées. «Je ne demande qu'un toit parce qu'on ne peut rester dans la rue longtemps étant donné que nous sommes toutes des femmes. Même mes deux garçons n'y peuvent rien car ils sont jeunes. Nous sommes une bonne proie pour les drogués et les dealers de ce coin et j'ai vraiment peur chaque nuit, chaque jour», lance cette femme qui a complètement oublié sa maladie vu ce qu'elle endure au quotidien. Ceci étant, Yamna et les autres lancent un appel aux autorités locales pour qu'elles ne finissent pas victimes d'agressions sauvages.