L'inflation en Allemagne a ralenti légèrement plus qu'attendu en juin selon la première estimation publiée, lundi, une évolution qui pourrait nourrir les inquiétudes sur d'éventuels risques déflationnistes menaçant la zone euro. Les prix à la consommation ont augmenté de 0,9 % en rythme annuel selon les statistiques fédérales préliminaires, alors que leur hausse avait atteint 1,2 % en mai. Les économistes interrogés par Reuters la semaine dernière anticipaient en moyenne une hausse des prix de 1 % sur un an. Ce ralentissement est dû en grande partie à la baisse des prix du gaz, a précisé l'Office fédéral des statistiques. D'un mois sur l'autre, l'inflation en Allemagne est restée stable, à 0,1 %. «L'économie allemande semble avoir évité une déflation en bonne et due forme mais on a toujours du mal à percevoir des pressions inflationnistes», a commenté Carsten Brzeski, économiste d'ING Financial Markets. Le ralentissement de l'inflation en juin coïncide avec le débat sur l'impact du plan d'austérité allemand sur les autres pays de la zone euro. La chancelière Angela Merkel a présenté au début du mois des mesures censées générer 80 milliards d'euros d'économies budgétaires sur les quatre prochaines années, dans le but de ramener d'ici 2013 le déficit structurel allemand dans les limites fixées par l'Union européenne. Dans l'ensemble de la zone euro, l'inflation devrait avoir ralenti à 1,5 % en rythme annuel en juin, contre 1,6 % en mai. Le détail des statistiques allemandes montre que les prix à la consommation calculés aux normes harmonisées européennes (IPCH) sont restés stables en juin par rapport à mai. Sur un an, ils affichent une hausse de 0,8 % seulement, contre +1,2 % en mai. Ces chiffres pourraient fournir un argument aux responsables de la Banque centrale européenne (BCE) qui plaident pour un maintien des mesures de soutien à l'économie. «Nous prévoyons que l'inflation allemande (en rythme annuel) finira l'année proche de zéro et il existe une certaine probabilité pour qu'elle repasse en territoire négatif», note Jennifer McKeown, de Capital Economics. «Alors que plusieurs économies périphériques de la zone euro s'acheminent vers une longue période de déflation, la BCE a toutes les raisons de conserver une attitude de colombe», ajoute-t-elle. La première estimation de l'inflation sur le mois écoulé est calculée sur la base des données publiées par six Länder. L'inflation en rythme annuel a ralenti dans chacun d'eux en juin.
