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La Bourse de l'histoire (VI)
1er Novembre 1954
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 11 - 2010

Comme il eut été impossible que cette discipline fut acceptée volontairement, elle fut imposée par une mineure : les révolutionnaires, après plusieurs avertissements ou amendes coupaient le bout du nez des contrevenants, châtiment marquant d'opprobre les opposants, il avait une portée psychologique considérable. Grâce à ce moyen de pression, l'existence du mouvement fut rapidement connue ainsi que sa présence invisible. De plus le caractère «bon musulman» de la pression ainsi exercée ne pouvait qu'avoir une bonne influence sur la populations, et notamment sur les femmes.
Naturellement, le développement de cette politique supposait la réalisation de véritables réseaux clandestins à base de cellules étroitement cloisonnées selon le procédé clandestin classiques. Mais grâce à l'action entreprise, l'organisation fera rapidement boule de neige, d'abord dans les Aurès et en Kabylie, et petit à petit dans le Constantinois et Alger.
Mais ce développement devait également obéir à une logique particulière qui devait assurer son succès. A savoir que le mouvement étant très faible. Il lui fallait donc agir avec prudence tout en recherchant le maximum de rendement psychologique.
Avec un jugement très sûr, les dirigeants du soulèvement insurrectionnel s'en tinrent à la ligne de conduite suivante :
1)- Continuer et étendre la manifestation scandaleuse de la Toussaint, mais en se limitant à des objectifs non défendus (fermes isolées, écoles rurales, ouvrages d'art non gardés) qui seraient brûlés ou détruits.
Ces opérations nargueraient l'autorité française et renforceraient le prestige du FLN/ALN.
2)- Lorsque la population serait suffisamment organisée et prise en main, l'impliquer en la faisant participer aux destructions. L'opération la plus fréquente a consisté à couper les poteaux télégraphiques.
Les révolutionnaires plaçaient ainsi les autorités françaises devant l'alternative suivante : soit réprimer à l'aveuglette et jeter la population dans le camp de la révolution, soit accepter le fait accompli et, en pays d'Islam, perdre tout prestige.
Cela dit, en cette année 1955 au Clos Salembier, une action psychologique fut entreprise grâce à une série de photos remises par Ben Bachir Abdelwahab à Rachid Boukhari. Ce dernier en assura la diffusion. Ces photos montraient des citoyens algériens hommes, et femmes, vieillards et enfants massacrés et mutilés ainsi que des villages détruits par les soldats français.
Cette action touchera des familles européennes libérales ou communistes dont celle de Maillot dont le fils l'aspirant Maillot sera tué par la suite par l'armée française et Yveton qui sera condamner et exécuté plus tard dans la prison de Barberousse. Ces derniers élargiront le cercle de la diffusion dans leurs milieux. Cette démonstration servait à dénoncer la soit disante politique de pacification et de civilisation. Cette opération eut un impact psychologique certain qui, en touchant la sensibilité d'une certaine opinion, jeta le doute quant à l'œuvre de la France en Algérie.
A l'arrestation de Fekrache, Amar Madani se mit en rapport avec Moussaoui Boualem, avec lequel il participera ainsi qu'avec le frère Amrane Mouloud, sur ordre d'Abane Ramdane aux réunions relatives à la «trêve civile» dont l'appel lancé par Albert Camus a suscité l'intérêt tant d'Européens liés aux libéraux autour de Jacques Chevalier, que de certains responsables du FLN autour d'Abane Ramdane.
Malgré l'arrestation d'Amar Madani le 29 mai 1956, l'activité du groupe de Salembier se poursuivra dans tous les domaines.
Et pour les grands chefs, les dirigeant du Front et de l'Armée de libération nationale, l'évaluation était simple, claire et nette :
1)- La première étape essentiellement politique aura permis d'expliquer la nature, les objectifs et le sens de la Révolution pour gagner la sympathie du peuple et son adhésion ainsi que sa mobilisation par l'élimination des traîtres et des agents du colonialisme.
2)- La deuxième étape a consistait en la généralisation de l'insécurité.
3)- La troisième en la formation de zones libérées avec la constitution d'un pouvoir révolutionnaire qui permit la projection du futur pouvoir de l'Algérie indépendante. Pour ces mêmes dirigeants du FLN/ALN, les perspectives d'avenir étaient tout aussi claires.
Du strict point de vue militaire, cette lutte de partisans est une lutte de civils, c'est une guérilla qui ne vise pas à détruire les forces militaires de l'ennemi, ce dont elle est d'ailleurs incapable, mais ses forces militaires idéologique. Même si cela allait passer la plupart du temps par des victoires militaires par-tielles sur lui ; mais alors la signification de ces victoires est symbolique : non pas qu'il ne s'agisse pas de véritables victoires, mais leur portée ne réside pas dans les pertes matérielles infligées à l'ennemi, qui sont toujours faibles en fin de compte, mais dans ceux infligées au forces politiques et idéologiques.
Les caractéristiques de la lutte violente de partisans mènent à distinguer des zones politico-militaires, qui sont des bases d'appui, c'est-a-dire essentiellement les douar et d'chor, qui sont l'arrière-garde des partisans, et son arrière militaire dans un sens bien précis. Autour de ces bases d'appui, s'étendent les régions de partisans, où se réalise l'unité populaire selon les formes de combinaisons du travail politique et du travail politico-militaire.
Ces bases d'appui vont être de véritables fourmilières, logiques et logistiques. Et c'est dans ces lieux que vont se tenir les rencontres entre dirigeants de l'ALN et ceux du FLN. C'est là que se feront les différents contacts nécessaire à l'entre mise des relations entre les dirigeants du combat urbain et ceux de la guérilla. Ce sont ces douars et dchors qui serviront au ravitaillement et bien sûr c'est par là que transiteront hommes et équipements, armes et munitions.
L'édification des bases d'appui et l'organisation des régions de partisans préparent les bases de la lutte armée. Le soulèvement et la guérilla armée qui suivra s'étendront sur les mêmes territoires politico-militaires ; c'est, donc, de ces bases d'appui logistique que partira et s'étendra la libération du peuple et du territoire. Mais, du fait de l'étape où se trouve la lutte de libération, et des caractéristiques de la lutte qui correspondent à cette étape, bases d'appui et régions de partisans sont le siége d'une contradiction importante. Cette contradiction peut s'exprimer ainsi : plus une région est idéologiquement libérée, et plus elle est militairement occupée par les forces coloniales.
Cette causalité provoque cette contradiction, comme si c'était là les contradictions des causes à effets de lutte de libération, menée par les Algériens désireux de libérer leurs pays et auxquels s'opposent les forces du maintien de l'ordre français.
Même si de vastes régions entièrement libérées comme en Indochine ne sont pas concevables dans l'étape de la lutte de libération armée, qui va se déclen- cher, il est certain que le développement de la lutte armée obligera l'ennemi à relâcher sa pression sur certaines régions les plus avancées idéologiquement. Et voire à long terme, à se contenter d'encercler de l'extérieur certaines zones.
Bien sûr, la coordination entre les différents chefs de la guérilla urbaine et celle des maquis a un rôle très important. Elle permet de desserrer l'étau de l'encerclement des uns est des autres. Puisque lorsque l'on accentue la violence armée dans les secteurs urbains les troupes descendent des maquis pour donner un coup de main à leurs collègues des villes. Et alors dans ce laps de temps les moudjahidine pourront souffler un peu. En sens inverse, les maquisards accentuent les embuscades et autres actions de harcèlement des troupes militaires de l'ennemie, et alors l'étau se desserre sur les villes et les centres urbains, puisque les troupes qui y sont stationnées sont envoyées en renfort aux djebels lieux des combats.
(Suivra)


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