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Notre malédiction : le putschisme
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 12 - 02 - 2009

Passons aux « choses » sérieuses. Il ne nous revient d'expliquer que dans le combat politique au corps à corps, tous les coups sont permis, que : lors du 1er mandat (1999-2004), A. Bouteflika n'avait pas les coudées franches pour mener sa politique et réaliser l'ensemble des promesses faites dans la campagne électorale et que certains de ses proches collaborateurs étaient là pour « creuser au-dessous de ses pieds », s'empressant de le voir « rentrer chez lui » au plus tôt...déjà en 2001-02, avant la fin de son premier mandat.
Tout cela, il ne nous revient à le dire et nous ne l'avons, à aucun moment, dit... précédemment car nous n'avons pas à le dire. Nous ne sommes pas, en effet, militant d'aucun parti de l'Alliance présidentielle, élu dans aucune instance, membre d'aucun Cabinet et n'émergeant à aucun Budget (de nos Administrations civile et militaire, centrale ou locale) ni aucune entreprise publique ou privée.
Paradoxe algérien
Il y a ce paradoxe : en Algérie, ce sont ceux qui n'ont pas « le petit doigt dans le pot de miel » (pour citer Boumédiène) - et non ceux qui y mettent les deux mains jusqu'aux coudes - qui s'engagent avec leur plume et dans les débats publics, dans le combat politique en appelant à l'unité nationale (arabophones et francophones ensemble), à la transparence (dans la gestion des politiques publiques) et l'affermissement des droits de l'Homme (le respect de la liberté de la presse et l'ouverture des espaces d'expression- dont des chaînes télévisuelles privées).
Notre fragile espace public d'expression, le seul réel espace d'exercice effectif des libertés individuelles, mérite mieux. Tout autant que le président de la République a cent fois raisons de défendre bec et ongles le secteur d'Etat et les participations de l'Etat (surtout dans l'exploitation de nos ressources souterraines minières ou autres) et de demander à voir et... à revoir ce qui s'y fait (du côté des cessions et des concessions), tout autant les libertés d'investigation, d'information et de protection des sources est un droit constitutionnel inaliénable qu'il se devait de défendre quand des journalistes ou des universitaires ont été traînés face aux tribunaux !
Cette déliquescence de l'autorité, révélant le relâchement de la puissance publique jusqu'au coeur du système politique, est un scandale ! L'attitude passive face aux violations des libertés, les intimidations, les menaces, les privations de liberté de circuler, les poursuites en justice, les arrestations etc. - notamment des journalistes, des faiseurs d'opinion ou des intellectuels, qu'ils soient pour ou contre le 3ème mandat, pour ou contre le « régime » - cette attitude passive a installé le doute, la peur, l'autocensure. Elle explique, pour une grande part, les réserves actuelles d'une large partie de la classe politique face au rendez-vous du 9 avril. Il y a, bien sûr, manière et manière et il y a assurément dix mille manières de baliser les libertés. Ce balisage des libertés a toujours eu pour unique aune : la transparence. Cette transparence précisément que le chef de l'Etat avait mis au coeur de toutes les réformes (de la Justice, de l'Education, de l'Economie, de l'Administration et de l'Armée).
Cette transparence n'a pas fleuri sur le terrain des libertés et des garanties de ces libertés !
Et ces drôles de débats !
Aujourd'hui, face à la crise (1), poser ces questions - celles de ce qu'a été, dans les faits, le 1er mandat, puis ce qu'a été - sous toutes les coutures - le 2ème mandat de Bouteflika, relève de la gageure. Les questions des bilans d'une décennie de gouvernance ne se limitent pas qu'au quantitatif, au nombre de kilomètres, de logements, de salles de classe... C'est de la gageure car les pressions, de toute part (même de là où l'on s'y attend le moins) sont extrêmement fortes... pour ne point chercher à débattre.
La crise du régime est antérieure à Bouteflika. Devrait-on alors en faire l'unique comptable ? En quoi est-il responsable d'un corps électoral qui boude et s'exprime au tiers de ses capacités ? Aurait-il dû bidouiller les élections-comme précédemment-et gonfler les chiffres pour atteindre les mémorables 98 % de oui ? Comment peut-on lui tenir rigueur quand l'on n'a pas voté, l'on ne s'est pas exprimé et exercé son droit de citoyen, l'on n'a pas accompli son devoir de citoyen ? Il est toujours facile de critiquer « le système » quand on joue aux abonnés absents pendant les rendez-vous électoraux décisifs. Il est toujours facile de dire que la « fièvre » (de la corruption) qui se manifeste a pour cause ce qui s'est fait depuis 1999, alors que chacun sait que l'affaissement de l'Etat a pour origine l'ébranlement, les fissures, les fractures antérieures à... Octobre 1988 ! Comment valablement gouverner dans un pays démocratique sans élus parlementaires ? Comment accélérer des réformes quand le corps électoral boude et ne donne que cette majorité, la majorité qui gouverne ? Faut-il s'en passer ? Dissoudre cette Assemblée ? Au nom de quel principe constitutionnel ? Le cheminement vers la transition démocratique est jonchée de majorité franche et... de cohabitations, d'administrations compétentes et... de bras cassés, de fidélité et... de trahisons. L'Algérie ne fera pas exception. Notre malédiction cependant a été de substituer le patriotisme par le nationalisme. Ce nationalisme d'où l'on ne peut même pas imaginer un « Obama Bilal » à nos élections présidentielles : un Noir converti fraîchement à l'Islam (dont le père serait toujours chrétien) venant disputer la présidence de la République ! Cela sort de notre entendement ! Voilà tout notre nationalisme. Ce que, au fond, ça manque d'imagination. Car les éternels tenants du �'système', ses rentiers d'avant 1999, d'avant 1989, d'avant 1979 et d'avant 1973-74 (2) sont mus par... la paresse. Ils sont, en effet, capables d'innovation. Ils revendiquent plus de coercition et de répression, la voie autoritaire, la voie putschiste : à la fin 2008.
Comme ils l'ont fait en 1996. Et, comme en 1989, comme en 1976, comme en 1963.
A chaque tournant démocratique, à chaque débat de notre Loi fondamentale, l'arme de la raison recule. Et (nous l'avons déjà écrit), cette malédiction a sa source dans le putsch à Messali Hadj et les luttes fratricides et égorgements et assassinats qui les ont suivis.
Le cycle de nos crises politiques
La récurrence de nos crises politiques - suivant un cycle de 12-13 ans : 1963, 1976, 1988-89 et 2002-04 (pour faire bref)-des crises accompagnées de saignées où l'on ne distingue plus le frère et l'ami, - cette récurrence aurait dû intéresser nos politologues, nos anthropologues et nos sociologues. Dont les éclairages auraient été salutaires. Surtout aujourd'hui, où il est impérieux de tourner définitivement la page de cette malédiction nationale -le putschisme - et s'acheminer pacifiquement vers la transition démocratique, la stabilité des institutions, le respect des lois et... des libertés. Et mettre fin à ce trauma, à ce grand trouble des consciences. Mais cela n'a pas été le cas. Est-ce parce que nous n'avons pas collectivement « travaillé » sur nous-mêmes ? Est-ce qu'aussi nous n'avons pas fait un « travail de deuil » ? Est-ce parce que nous ne prenons pas encore la mesure des gâchis de toutes ces luttes fratricides, toutes ces pertes humaines si précieuses, tous ces hommes que nous pleurons encore ? Oui, nous ne prenons pas la mesure de tous ces terribles et horribles gâchis. Nous ne savons pas pourquoi nous nous taisons sur la malédiction du putschisme. Jusqu'à dans nos livres d'histoire, jusqu'à dans nos amphis, jusqu'à dans nos demeures.
* Docteur d'Etat en Sciences économiques
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(1) Voir notre article « Au coeur de la tourmente, le dinar va bien » in Le Quotidien d'Oran (du 28 septembre 2008, p5) écrit au tout début de la crise financière internationale (mais, jusqu'à ce jour, pour notre Gouverneur de la Banque d'Algérie : « Tout va très bien Madame la Marquise... »).
(2) Nous avons, pour notre part, suggérer ici même dans les colonnes du Quotidien, plusieurs pistes (démocratisation à dose homéopathique, cheminement vers une transition démocratique, etc.) où nous appelions à prendre en compte que l'économique - la production matérielle-ne pèse que 3,8% du temps vécu collectivement (Cf. notre « économique et le reste ; hommage à A.Hagani »). Et que la légitimation du politique passe par la légitimation des droits de propriété, ce qui encore aujourd'hui est 'difficile' car les restructurations successives de la réappropriation du capital social (dont le Domaine privé de l'Etat algérien : domaine autogéré, biens vacants, entreprises et banques publiques, etc.) n'ont pas mené dans des consensus construits (Cf. notre « La Note du CNES et le 'Pont' »). Les débats vaseux sur l'économie rentière algérienne d'aujourd'hui-issue des hydrocarbures - ne prennent pas en compte qu'en réalité les rentes de situation d'où les bourgeoisies (d'Etat, d'affaires et entrepreneuriales) consolident ses assises, sont antérieures au boom pétrolier de 1973-74. C'est en cette période que les comportements de rapine, de détournement, de pillage, d'escroquerie, d'effraction et d'indélicatesse ont pris naissance - dans un contexte de dictature... militaire (qui a perduré au-delà de cette première décennie). Alors qu'après le décès de Boumédiène, les dauphins civils désignés - Taleb Ibrahimi et Abdelaziz Bouteflika - ont été évacués muni militari... priés d'aller voir ailleurs, de « rentrer chez eux ». Mais, il ne nous revient pas de dire cela !


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