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Le prix Nobel de la paix et l'Algérie, une distinction manquée ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 09 - 2009


2ème partie
• L'ORTHODOXIE DE LA «THEORIE DES TROIS SPHERES» COMME DEMARCHE EXPLICATIVE POUR
LA RESOLUTION DES CONFLITS
- La redynamisation de la «SPHERE DE LA SIGNIFICATION» en tentant de donner du «sens» avec pour objectif d'abord la mise en distance de la violence, le contrôle des émotions et opérer ainsi une objectivisation de la situation, ce qui permet l'intégration des points de vue de toutes les parties et de décomposer les exigences de chacun. C'est-à-dire, de mettre à nu la futilité du «conflit réel», notamment grâce à de grands acteurs (USA, UE, OUA, G77) témoins mais néanmoins associés dans le processus de réconciliation. C'est-à-dire, donner à ces belligérants, notamment de la considération, celle des grands, leur écoute active, et les pousser ainsi au dépassement d'eux-mêmes, de leur subjectivité pour un retour à la raison. C'est leur faire obtenir une reconnaissance inespérée, pour des peuples insignifiants en regard du monde nouveau, une stratégie qui a poussé les belligérants à l'intelligence d'un arrangement. La considération, le prestige pèse d'un poids certain en politique, ce que l'étude des motivations humaines par Abraham Maslow (14) a bien mis en relief. En effet, dès que les besoins primaires étaient résolus, notamment pour ce qui concerne les élites dirigeantes, le besoin de prestige l'emporte avec celui de la considération. C'est-à-dire, un biais facilitateur important pour toute éventuelle négociation.
- C'est «LA SPHERE DE L'ECONOMIE» qui peut, dès lors, être mise en oeuvre, les nouvelles attitudes dégagées (reprise de dialogue notamment), permettent, entre autres, un accord de coopération économique, l'antagonisme se transforme en partenariat, lequel garantit sous la haute supervision des puissants, notamment, l'accès maritime à l'Ethiopie pour ce qui est de la mer Rouge, l'accès fluvial pour ce qui est du côté des Grands Lacs. En plus d'une promesse d'aide internationale pour les deux pays, Ethiopie et Erythrée, qui se retrouvent engagés dans un accord gagnant-gagnant, signé à Alger sous le patronage des grands.
• La «raison rappelée», «le commerce réengagé», c'est, au final, la détente avec «LA SPHERE DE LA SECURITE», en permettant un accord sur le bornage des frontières communes, la réduction des tensions tant intérieures (ordre public) que les tensions extérieures (militaires). L'interaction intelligente et permanente entre ces trois sphères a permis d'aboutir à la paix et l'accord-cadre d'Alger.
Le cadre des accords d'Alger reste pour la diplomatie algérienne un exploit dans «l'engineering de la résolution des conflits», d'autant que presque dix années se sont écoulées, l'accord tient, et semble durer dans le temps. Et cela, en dépit de fortes turbulences qui secouent cette région de l'Afrique de l'Est et particulièrement la Somalie voisine, en plus des convoitises géopolitiques des grandes puissances sur la mer Rouge, route stratégique du commerce et du pétrole.
Dès lors, aux vues des éléments disponibles énoncés (ci-dessus) et du constat des efforts significatifs concédés par l'Algérie, nombre d'observateurs avertis (indiscrétions recueillies auprès de certains membres de pays, d'habitués des coulisses de l'Académie des Sciences de Stockholm, de parlementaires norvégiens, d'ONG etc.). Lesquels spéculaient intensément sur l'attribution plausible et imminente du Prix Nobel de la Paix au Président Abdelaziz Bouteflika, son pays étant en pole position depuis au moins 2003 et ce, jusqu'en 2006. L'Algérie n'a cependant pas été bénéficiaire de cette reconnaissance, qui paraissait pleinement à sa portée, et qui doit, désormais certainement, en faire son deuil.
C'est à partir des nombreuses critiques et polémiques que suscite de façon récurrente l'attribution du Prix Nobel et particulièrement celui consacré «à la paix», qu'il faut essayer de décrypter ses miroirs équivoques. Notamment, en s'interrogeant sur «les glissements observés tant dans la représentation de la créativité sociale que dans le mode d'appropriation des savoirs et techniques à des fins de domination et de pouvoir» (15) ainsi qu'à sa reproduction.
«LE PRIX NOBEL ET SES OMBRES»
II. LE PRIX NOBEL ET SES MIROIRS EQUIVOQUES
II.1) La première : Il apparaît comme inéquitable dans son attribution (Prix Nobel de la Paix).
La démarche consiste dans ce cas, à un relevé exhaustif du palmarès des attributions du Prix Nobel, en général, et de celui de la Paix, en particulier, depuis sa création en 1901 (Cf. Google - Palmarès Prix Nobel), et de prendre connaissance de façon succincte des grandes tendances et de leurs caractéristiques. Celles qui, éventuellement, pourraient s'en dégager et contribuer à un éclairage réel et significatif, notamment par le fait d'apparaître comme inéquitable tant son attribution, qui, dans ses moyens, avec en plus les effets pervers qui s'en dégagent, entre autres, celle de la fuite des cerveaux.
Cette approche quantitative prendra hypothèse de départ, cette volonté affichée d'universalité du Prix Nobel (critère des nationalités étant exclu) et notamment le constat de la séquence d'attribution inédite vers les pays comme l'Iran, le Kenya, l'Egypte et le Bengladesh, nominés successivement, laquelle a occasionné ainsi nombre de questionnements, laissant, entre autres, transparaître une volonté de rééquilibrage de cette distinction vers les pays du Sud.
Le tableau du palmarès des attributions du Prix Nobel de la Paix, depuis sa création (1901) à ce jour (2008), permet de faire les observations suivantes :
Tableau synoptique des tendances d'attributions du prix nobel de la paix depuis sa creation
(16) Tableau élaboré à partir de Source du « American Association for the Advancemement of Science, Science and Ingeneering indicators - 2000.
- Un tableau qui nous révèle de manière cursive quelques caractéristiques et grandes tendances observables quant à l'attribution du Prix Nobel de la Paix depuis sa création en 1901. Deux périodes ont été sciemment dégagées :
- 1°) la première de 1901 à 2003 : dont on peut remarquer :
n Un déséquilibre structurel dans l'attribution du Prix Nobel de la paix entre pays développés, avec 68 nominations, soit 81 % du total. Les pays en voie de développement ne sont concernés que par 16 nominations, soit 19 % de l'ensemble qui a été décerné.
n Il est relevé que 19 prix n'ont pas été attribués, du fait notamment de la 1er et 2ème Guerre mondiale ainsi que de quelques conjonctures internationales difficiles, soit un pourcentage de 22,6 % pour la première période.
n Quant aux contestations et omissions, elles peuvent être évaluées sommairement à au moins 19 désaveux, soit 22,6 % de l'ensemble des candidats retenus.
- SURVOL DES CONTESTATIONS ET DES OMISSIONS :
A/ LES CONTESTATIONS
- Un simple survol tant des contestations que des omissions suscitées de façon récurrente à chaque attribution du Prix Nobel, pratiquement depuis sa création, met en évidence déjà la difficulté à s'accorder sur l'idée du «vivre ensemble dans la conciliation» à propos des sociétés humaines.
L'élargissement du Prix Nobel à une distinction en faveur de la paix semble avoir été une initiative «inappropriée». La paix n'est pas naturelle. Elle est, avant tout, une construction humaine et ressentie généralement comme une valeur suprême. Elle est le mythe fondateur de la société internationale régularisée. La charte des Nations unies dans son article premier, consacré aux buts de l'Organisation, stipule comme principal objectif «le maintien de la paix et de la sécurité internationales». La morale et la raison semblent se rejoindre quant au rejet de la guerre et de ses violences. L'histoire montre, cependant, que les grandes périodes de paix qu'ont été la «Pax Romana» puis «la Pax Britannica» et aujourd'hui «Pax America» n'ont été que l'expression d'hégémonies particulières, elles-mêmes sources inéluctables de violences.
Les théories de la paix, notamment celles «du doux commerce» de Montesquieu (17), ou encore celles «de la paix démocratique» de Kant ou de Russett (18), ne font pas l'unanimité face aux faits. Faut-il se ranger dans le camp des réalistes et penser comme Raymond Aron «qu'il n'y a de paix que lorsque les armes se taisent» (19).
Il est dès lors prévisible que les contestations à propos des attributions des Prix Nobel de la Paix soient le reflet des difficultés sémantiques d'appréhension quant à la notion de la Paix, laquelle consiste à partir généralement de la notion de guerre. D'ailleurs :
• Dès 1906, l'attribution du Prix Nobel de la Paix au président américain Theodore Roosevelt, militariste avéré, adepte de la «politique du Big Stick» et qui se plaisait à répéter à propos des négociations de paix «de parler doucement, mais ayez un gros bâton dans les mains et vous irez très loin» (20).
• En 173. C'est Henry Kissinger et Le Duc Tho qui en sont les lauréats (Etats-Unis/Vietnam) pour l'accord de paix au Vietnam. Il faut mentionner le refus du Vietnamien Le Duc Tho d'accepter le Prix.
En effet, le Prix Nobel de la paix a pour effet notamment d'occulter la cuisante défaite américaine et le désastre de son armée. D'autre part, c'est le choix d'Henry Kissinger qui fut largement contesté, ce dernier étant adepte et théoricien de la Prévalence de la raison d'Etat et de la realpolitilk (les intérêts avant éthique). En plus de relever en ce qui le concerne, des accusations «de crimes commis au nom de l'Etat» tant au Vietnam qu'en Amérique latine où son implication est fortement pressentie dans le «Plan Condor» visant à éliminer les opposants aux régimes autoritaires alliés aux Etats-Unis, ainsi que dans la chute du président chilien Allende. Des faits relatés avec précisions par le journaliste d'investigation américain Christropher Hitchens dans son livre «Les crimes de Monsieur Kissinger» (21).
• En 1978, c'est l'attribution du Prix Nobel à l'Egyptien Anouar El Sadate et à Menahem Begin (pour les négociations entre l'Egypte et Israël».
Avec un «remake» en 1994 où la distinction se veut honorer Yasser Arafat, Shimon Peres et Yitzhak Rabin «pour leur avancée remarquable dans les négociations de paix entre Israël et la Palestine».
Les deux Nobel de la paix consacrent dans les faits «un marché de dupe» ;
- le premier qui entérine la vassalisation de l'Egypte aux Etats-Unis et à Israël ainsi que la mise en oeuvre d'une stratégie pour casser un front arabe pour la Palestine ;
- le second s'avère une escroquerie mondiale «en laissant croire à une paix imminente dans une région extrêmement instable», ce que les événements de Ghaza en 2009 ont démenti. (No comment).
• En 1990, c'est la mise en avant du Président Mikhaïl Gorbatchev (soviétique) pour «sa participation dans l'arrêt de la guerre froide».
Quelle signification donner à ce prix à un perdant de la guerre froide et qui a contribué à l'échec des réformes (Glasmost et Perestroïka) du système capitaliste ? Sinon de lui sauver la face pour service rendu.
• En 2001. Le Prix est attribué aux Nations unis et à leur secrétaire général, Kofi Annan, alors que les réformes indispensables du système onusien n'ont pu être mises en oeuvre, en plus du scandale qui a affecté l'Organisation dans l'affaire «Pétrole contre nourriture» en Irak.
• Quant aux étonnantes attributions successives en :
- 2003. Chirine Ebadi (Iran). Première femme juge en Iran en 1974, et qui oeuvre pour la défense des droits de la femme et des enfants dans une société musulmane ultra conservatrice.
- 2005. Mohamed El-Baradei (Egypte) et AIEA pour leurs efforts contre la prolifération des armes nucléaires.
- 2006. Mohamed Yunus ainsi que la Banque Grameen Bank (Bengladesh) pour le développement du principe de microcrédit.
Cette séquence d'attribution marque indubitablement le dévoiement de l'esprit du Prix Nobel de la Paix. Pour l'Iran, c'est battre la mayonnaise de la contestation interne, une ingérence à peine déguisée pour ce qui est de l'Iran. Quant à Mohamed El-Baradei et son agence, c'est certainement pour ne pas avoir jeté l'éponge face aux pressions, à l'instar de Ian Blix (contrôleur de l'AIEA pour l'Irak) qui, lui, a mis à nu l'instrumentalisation politique de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique notamment pour l'Irak. Enfin, pour ce qui est de Muhamed Yunus et le microcrédit, c'est le principe même qui ne fait pas l'unanimité d'experts financiers et d'économistes renommés. Le microcrédit a aussi de nombreux effets pervers. Quant aux omissions, leurs récurrentes dépassent la simple négligence.
B) LES OMISSIONS
Il est également pour ce qui est des omissions constatées, c'est, entre autres, celles des grands oubliés qui comprend notamment le Mahatma Gandhi, qui a été également publiquement et unanimement regrettée. «Une négligence» qui a fait le consensus contre le Prix Nobel de la Paix. En dépit que l'attribution au quatorzième Dalaï Lama, récompensé en 1989, l'aurait été en partie en hommage à la mémoire du Mahatma Gandhi, selon les déclarations de certains membres du jury.
De nombreuses omissions ont été relevées par les observateurs, notamment le Sud-Africain Steve Biko (militant anti apartheid depuis 1967), le Polonais Raphael Lemkin (1964, créateur du terme génocide), Cesar Chavenez (fondateur charitable), Oscar Romero (Prêtre San Salvadorien, défenseur des pauvres et des opprimés), le Français l'Abbé Pierre, (fondateur d'Emmaüs), et en toute évidence il n'a jamais été question d'une personnalité éthique et marquante du monde arabe ou islamique.
Ce survol rapide des contestations et des omissions préfigure le constat de la difficulté à valoriser une valeur morale comme la paix, cette notion polysémique qui exige un minimum de définition avant d'en faire usage, l'iniquité devenant alors la règle inévitable. Le Prix Nobel pour les Sciences n'échappe pas tant aux contestations qu'aux omissions. Cependant, c'est la démesure des moyens, notamment financiers engagés par les pays du Nord que retient d'avantage l'attention.
INEQUITABLE DANS LES MOYENS: SES OMBRES
Les Prix Nobel scientifiques ne sont pas fortuits ni même spontanés, et les budgets consacrés à la recherche et au développement confirment la hiérarchie des puissances. Notamment des Etats-Unis et leur apport financier colossal par la masse des investissements réalisés en matière de recherche et de développement, lesquels assurent un retour d'investissement conséquent in fine.
Tableau: Investissement recherche/Developpment par pays Banque mondiale 1997. Source : B.M. 1997
A ces capacités industrielles et financières, s'ajoute évidemment la ressource humaine, et il s'agit là de drainer cette matière grise vers les pays pouvant les satisfaire pleinement et utilement. C'est la politique du «Braindrain» qui n'est pas sans critiques, notamment quant à ses effets pervers pour les pays du Sud.
b) La seconde : inéquitable dans son attribution : cas du Prix Nobel scientifique.
Le palmarès des Prix Nobel dans les domaines scientifiques : physique, chimie et physiologie ou médecine pour les années 1901 à 2000 donne aussi la même tendance inéquitable :
B) inéquitable dans les moyens, et donc, dans ses résultats
(1) Source OP Cit
Palmares des attributions des prix nobel scientifiques depuis 1901 à 2000
- Monde occidental 90,62 %
- Japon 1,7 %
- URSS 3,40 %
- Monde islamique 0,28 %
(I) Elaboré à partir - A.A.A. of Science - S.I. Indicators 2000.
(1) Source : American Association For the advancement of science, science and engineering indicators - 2000.
- 2°) La seconde, de 1901 à 2008, est intéressante par :
n Une tentative de réduction du déséquilibre dans l'attribution du Prix Nobel de la Paix entre les pays développés et les pays en voie de développement. En effet, quatre années sur cinq vont marquer quatre attributions successives aux pays en voie de développement et une seule aux pays développés. Notamment avec 20 Prix Nobel de la Paix attribués aux pays en voie de développement ; c'est une sensible réduction de l'écart qui passe à 22,5 % au lieu de 19 %, et 77,5 % contre 81 % pour les nantis.
Les spécialistes avaient, dans l'ensemble, tous pronostiqués cet indispensable rééquilibrage envers les pays défavorisés, un couronnement inévitable de ces derniers pour sauver l'idée d'universalité et d'honorabilité de cette distinction, d'autant que la majorité des conflits et tensions se situaient dans le Sud. Conséquence des séquelles des siècles de colonialisme, du désarroi des peuples après la fin du monde bipolaire, du choc des civilisations, de l'emballement du monde capitaliste et ses crises.
Selon l'avis des observateurs, l'Algérie aurait eu toutes ses chances pour être nominée, notamment pendant les années 2003, 2004, 2005 et 2006. Années durant lesquelles ont été décernées successivement en 2003 à l'Iran, en 2004 au Kenya, 2005 à L'Egypte et en 2006 au Bengladesh. D'autant plus qu'il n'avait pas échappé au jury norvégien du Prix Nobel de la Paix, toutes choses égales par ailleurs, les efforts remarquables de l'Algérie. Pourquoi alors aurait-elle manquée d'être honorée par un Prix Nobel de la Paix ? A suivre
* Professeur de l'enseignement supérieur – Politologue
Références:
(14) Abraham Maslow. A. Theory of human motivation psychological review. July 1943. PP. 370/396
(15) Henri Laborit. «La nouvelle grille». La créativité. Ed. Robert Lafont. Paris 1974. P. 313
(16) Tableaux à partir : Sources : American Association for the advancemement of science, science and engineering indicators. 2000.
(17) Montesquieu. L'esprit des lois. 1748. Ed. Flammarion 1979. Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et leur décadence. 1734)
(18) E. Kant/Russett. Kant. Vers la paix perpétuelle. Ed. Flammarion. Paris 1991. Russet B. Grasping. The democrating peace. Princeton univ. Press 1993
(19) Raymond Aron. « Paix et guerre entre nations » Ed. Calman Levy. Paris 1984.
(20) M. Lefebvre/D. Rotenberg « La genèse du nouvel ordre mondial ». Ellipses. Paris 1992. P.E. Roosevelt Theodore. P. 27
(21) Christopher Hitchens « Les crimes de Monsieur Kissinger ». Ed. Saint Simon. Paris 2001. 203 pages.


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