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Omar et Fatima vont à l'école !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 17 - 09 - 2009

L'école coloniale en Algérie représentait fidèlement l'image de l'indigénat, dans toutes ses dimensions complexant et amoindrissant l'esprit critique, à telle enseigne que ses maîtres positionnaient les places des élèves selon un ordonnancement de rangées de tables bien définies d'avance et qu'ils instauraient à partir de critères de favoritisme flagrant, une ambiance de craintes, diminuant la capacité d'assimilation des leçons par les «indigènes», leur permettant de juger injustement et sans états d'âme des résultats scolaires des élèves et, subséquemment, de leur avenir existentiel.
Le tout, à partir d'un système de «valeurs» coloniales bien incrustées, par la force des choses, dans les esprits des uns et des autres, en paroles, actes et comportements mortifiants ; alors que celles symbolisant la république française définies en liberté, égalité, fraternité, étaient censées s'appliquer sans discrimination pour tous puisque elles étaient apprises, par les «indigènes», dans ladite école et qu'elles ornaient les frontons de certains établissements scolaires.
En réalité, un leurre abject. Et c'est à partir de cet ordre de valeurs ainsi trompeur, car de typicité coloniale faut-il le souligner, qu'il puisait profondément sa nature ségrégationniste, dégradante et inhumaine, malgré les quelques bonnes volontés d'enseignants français altruistes mais totalement isolés voire considérés, par les ultracolonialistes, comme des imbéciles et autres pestiférés.
Pour la plupart des scolarisés, ils en deviennent carrément des cancres avant la fin du cycle primaire ainsi figé volontairement par une pédagogie abrutissante à l'image d'autres joyeusetés telle que: «Omar, va à l'école», comme s'il s'agissait d'aller vers la lune, répété à haute voix matin et soir, en début de scolarité, jusqu'à l'hébétement voire le crétinisme ; ou encore de recopier à titre de punition souvent expéditive, cent fois et même plus en fin de cycle primaire l'automutilation suivante: «je suis un âne», entre autres jolies phrases suggestives psychologiquement, avec tous les refoulements, en la matière, et impacts négatifs à long terme sur les caractères ainsi poinçonnés à jamais. Pourtant, elle avait formé quelques avocats, médecins..., d'extraction caïdale et assimilés mais ils restent, pour leur plupart, bornés et destinés à obéir les yeux fermés et douter de leur identité même avec cependant, il faut bien le reconnaître, quelques exceptions qui ont échappé à cet aplatissement sordide de la personnalité. Cette typologie caractérielle, nous a été prouvée en maintes occasions avant et après l'indépendance. Brutalement ! En vérité, cette école a surtout produit beaucoup de traînards, conditionnés dans cette voie malgré eux, qui iront grossir, ainsi, les cohortes de déclassés dans les champs aussi bien agricoles - considérés comme bêtes de trait dans certaines régions du pays - que de batailles au cours des deux guerres mondiales et régionales du siècle passé, en tant que chairs à canon ! Cependant, cela avait engendré paradoxalement une certaine prise de conscience, suivie d'une majestueuse révolution déclenchée par une génération hors du commun, à l'encontre de cette damnation telle que définie par le martyr de la liberté: le docteur Frantz Fanon.
Après l'indépendance, et dans la foulée de quelques amendements opérés sur les programmes scolaires de ladite école dans ses différents paliers, et ce, dans le cadre de la réforme inscrite dans le ténébreux plan de Constantine aux multiples impacts néfastes car de nature pavlovienne ; le pays se retrouvait en face à des problèmes et défigurations touchant à partir de la fleur d'âge les générations d'indépendance, devenues ensuite des traits caractéristiques de ceux d'adultes dirigeants, dans tous les domaines, avec leurs méfaits et «bienfaits» ainsi que de soumission aveugle au nouveau diktat d'un certain paternalisme borné, autiste, et désuet mais pratiqué à ce jour sous d'autres aspects.
Alors, durant des décennies, deux conceptions des choses vont s'entrechoquer: l'une considérant la langue française comme un butin de guerre - dixit le défunt homme de lettres Kateb Yacine - à l'image de notre belle Mitidja, entre autres fleurons, bâtie par les mains noircies à cause du dur labeur fourni par nos ancêtres sous la supervision des pieds-noirs accaparant les meilleures terres et aliénant massivement la population autochtone rejetée sur les ingrates. Tandis que l'autre vision, elle aspirait à restaurer celle qui avait régné, plus d'un millénaire, sur la terre d'Algérie et constituait l'un des fondements de la personnalité nationale revendiquée, d'ailleurs, par la révolution novembriste.
En effet, l'appel du 1er novembre 1954 est, d'essence, libérateur de tout joug de quelque nature que ce soit. Y compris culturel. C'est cet état d'esprit qui a fait sa force par l'union de valeurs humaines aussi bien acquises dans le feu du combat libérateur, que reconquises par l'établissement d'un Etat républicain ouvert sur son temps. Valeurs apurées, bien évidemment, des survivances et influences colonialistes négativistes et autres mystifications zaouistes rétrogrades embrigadant, à tour de bras, des prédisposés au fatalisme et donc au fanatisme voire le renfermement extrémiste sur soi pour les uns, de gains bien terrestres pour les autres gourous de tous ordres.
Malheureusement, ce dernier état d'esprit ressurgit de plus belle de nos jours car encouragé par les ténébreux ennemis de la clairvoyance, et ce, malgré des débats contradictoires et argumentés, formels et informels ainsi que des «réformes» malheureusement souvent déviées par l'obscurantisme déformant le sens même de l'objectif visé, et ce, depuis 1962. Hélas, tous ces efforts n'ont engendré donc que peu de choses en termes de grandes idées réformatrices courageuses et mises en mouvement rationnellement, dans la durée, assainissant ce double comportement absurde qui n'a que trop sévi.
Pire encore, l'on constate dans l'état actuel des choses que chaque individu, groupes d'intérêts, se sentant menacés ou déchus de son piédestal, se retrouvant en face d'une adversité souvent personnifiée, à tort, en ennemie culturelle, de langue..., fait appel à la solidarité de ses semblables qui sont, de surcroît, ligués dans un cadre de partisanerie bornée et liée aux ambitions inavouées fréquentant le dogmatique et les bas intérêts immoraux dont la filouterie politicienne brouillant tout sur son passage. C'est-à-dire acquérir et s'accrocher, bec et ongles, au pouvoir, générateur d'intérêts multiples et de position sociale liée, par toutes sortes de manoeuvres abjectes dont le bulletin de vote traficoté, les courbettes d'allégeance jusqu'au dégoût des braves gens.
Que des complexés qui, d'une parole et acte irréfléchi à d'autres, ne font pas seulement de la peine, mais nuisent sérieusement à la cohésion sociale déjà au sommet de la désagrégation à cause d'un développement humain non réfléchi rationnellement en face à des enjeux nationaux et mondiaux bannissant le nombrilisme culturel lié au maraboutisme et de l'a-peu-près. Un ensemble étouffant l'esprit critique. Ce qui est sidérant, c'est à partir de quelle assise - permissivité - ces gens-là se donnent libre cours à leurs lubies sacrifiant, à l'autel de la gabegie, des millions de jeunes innocents ? Oui, d'où ? Et jusqu'à quand ? Pour le moment, des opportunistes d'ici et d'ailleurs ont compris ces «étrangetés» et les exploitent à merveille pour leur profit bien évidemment !
Malgré ces anomalies récurrentes, citées plus haut, le nombre d'instruits ne cesse de grandir au fil du temps mais dans un état d'esprit d'indigence intellectuelle et de tempérament démobilisant, et ravivant les deux syndromes complexant, parmi d'autres, ci-dessus mentionnés, au début de notre contribution, avec des manifestations différentes, certes, mais plus dangereuses et touchant de larges pans d'étudiants et étudiantes à tous les niveaux, et ce, malgré la soi-disant démocratisation du savoir ainsi prônée mais, hélas, butant au niveau supérieur de l'enseignement sur toutes sortes d'impasses dont les sorties de promotions de cadres démotivés car souvent, faut-il le souligner, formées sans être aiguillonnées afin d'acquérir, dès l'école primaire, l'esprit d'imagination recentré en autonomisation décisionnelle bâtie sur le revendicatif existentiel rationnel.
Plus de 25% de la population algérienne ont regagné cette semaine les bancs d'écoles - dont des centaines de mille pour la première fois - collèges, lycées. Une actualité chargée de significations profondes et d'espoirs, pour des meilleurs lendemains, cultivés par les millions de familles humbles faisant d'immenses sacrifices, à chaque rentrée et tout au long de l'année scolaire, aussi bien financiers que de temps et éducationnels.
En d'autres termes, l'espoir réside dans l'apparition massive de fortes personnalités professorales et estudiantines intergénérationnelles fondatrices d'élites d'avenir, génératrices d'un enseignement laborieux et efficace lié au bien-être socioculturel de la population. En effet, le grand danger menaçant notre jeunesse, dans son ensemble, c'est celui de l'assèchement de cet état d'esprit pourtant encouragé dans d'autres pays, les conduisant ainsi à plus de progrès humain. Aujourd'hui, pour le motif d'une soi-disant qualité, certes profitable à plus d'un titre, mais justifiant certaines lacunes des méthodes d'enseignement en vigueur et, donc, sans objectifs clairs pour le développement multivalent du pays, l'on assiste à une charcuterie «popularisée» insidieusement, comme une fatalité, à tous les niveaux notamment en début et fin de parcours universitaire, et ce, malgré tous les débouchés en présence insuffisants, certes, mais pourraient constituer un piédestal à d'autres plus conséquents.
D'après un sondage effectué, l'année précédente, par le CREAD au sein des jeunes, il ressort que près de 70% des consultés dans les deux sexes ne font aucune illusion sur l'issue de leur parcours éducationnel et, encore moins, sur celui professionnel. Un indicateur des plus inquiétants ! En principe, les enjeux majeurs de ce siècle seraient assurément d'ordre de développement humain en terme culturel dans le sens élargi du terme, en plus des menaces naturelles et existentielles, de toutes sortes, se profilant aux horizons pour les retardataires. Par conséquent l'éducation de la jeunesse serait le creuset déterminant dans lequel s'affronteront ces défis d'une façon accentuée que par le passé.
Un ministre aussi ancien dans le secteur, d'autant plus que ses connaissances, en la matière, sont établies de par son expérience, ne devrait pas hésiter à promouvoir - ou du moins proposer avec panache sinon démissionner le cas échéant comme l'avait fait un de ses prédécesseurs - une réforme de fond en comble de la mission combien noble dont il a la charge. De longues années d'expériences dans le département du savoir, c'est historique pour un «responsable politique», d'autant plus qu'il a reconnu que: «l'école était sinistrée et qu'aujourd'hui elle est devenue classique» (1). Alors qu'il finisse sa carrière dans l'apothéose. Et qu'on finisse enfin, nous aussi, avec les derniers soubresauts d'une école formant de plus en plus des cancres et autres écervelés avec ou sans bac voire de niveau universitaire. Pourtant des sommités sont issues de cette dernière notamment pour ceux qui ont migré ailleurs trouvant ainsi une autre ambiance totalement différente de celle des laudateurs dans le sens complet et «dénudé» du terme !
C'est là où se trouve la priorité des priorités du pays et de son avenir, et non à comment investir rapidement l'argent issu des hydrocarbures, et autres chinoiseries d'immédiateté conjoncturelle voire politicienne et clientéliste car à quoi sert de construire des cités habitées par des déclassés et des exclus de ladite école et de la société en général ? Les différentes instances de l'Etat le savent, le déplorent et qu'elles aspirent, malgré tout, à faire changer les choses du simple fait que ce secteur, prioritaire en tout point de vue, absorbe plus de 40% du budget de l'Etat pour des résultats mitigés traduits, clairement, en chiffres et impacts souvent authentifiés voire avoués par ledit secteur.
En effet, l'école ne s'apprécie pas seulement en battisses architecturales impressionnantes, de programmes éducationnels alourdis par des phraséologies et images rafistolées, d'horaires allongés jusqu'à l'hébétude aussi bien du corps enseignant que des élèves, ou bien en cohortes d'enseignants fussent-ils licenciés, etc. mais bel et bien par une volonté, émanant de tous les niveaux de la société afin d'inculquer le sens persuasif et critiquant, au sein des étudiants, dès les premiers paliers de l'enseignement général relevé ensuite judicieusement au niveau universitaire.
Enfin, il est grand temps d'enclencher une démocratisation du savoir lié à la liberté de pensée et d'expression revendicative et constructive au sein des jeunes dans leur ensemble. En fait, il s'agit de tout un programme, multidimensionnel, qui reste à imaginer avec pertinence tout en tenant compte des leçons du passé et des enjeux internes et externes de demain. Ceux-ci seraient totalement opposés à ceux qui ont présidé à ce jour l'école et prendraient fatalement le dessus sur ceux-la mêmes faisant le lit à l'obscurantisme et autres extrémismes bornés. Par contre, le savoir a horreur du vide et de la pénombre. Il est le chemin menant vers la lumière !
Notes:
(1) Propos rapportés par El Watan du 13 septembre 2009


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