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Crise diplomatique après un match de barrage: Le Caire crée une affligeante troisième mi-temps
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 21 - 11 - 2009

Dans la montée de la tension autour des matchs opposant les équipes nationales de football, algérienne et égyptienne, pour la qualification à la Coupe du monde, on savait que le pouvoir politique du pays éliminé aurait à gérer la défaite. La bataille médiatique, enclenchée depuis des semaines, a dérapé après les violences du Caire suivies par des violences en Algérie. Le match a suscité une implication totale, les pouvoirs et les médias des deux pays n'ont pu faire pénétrer dans les esprits l'idée - tellement évidente - qu'une défaite relève du possible. Et ils n'ont pas su la préparer. C'était un jeu à quitte ou double. Le gagnant raflait la mise et s'offrait une fête paroxystique, le perdant ne pouvait qu'assumer une déception d'autant plus forte que cela fait des semaines que les médias jettent des baquets d'huile sur le feu. Le pouvoir égyptien a choisi d'aller vers la crise diplomatique avec Alger, ses médias exigeant des «excuses» de l'Algérie. Le pouvoir au Caire a donc estimé qu'aller vers la crise diplomatique est la plus facile des mauvaises solutions qui s'offrent à lui pour absorber la déception des Egyptiens. Le très fort investissement politique dans la rencontre de Gamal Moubarak, héritier présumé de son père, l'incitait visiblement à trouver ce dérivatif pour détourner l'attention. Les télévisions privées ont été autorisées à chauffer à blanc le public égyptien - sur YouTube, on peut voir un morceau d'anthologie où Amr Dib, le triste déclencheur des hostilités médiatiques il y a déjà quelques semaines appeler «à tuer les Algériens qui se trouvent en Egypte» - afin de transférer les rancoeurs sur l'Algérie.
«Terroristes... mercenaires»
Khartoum, à la grande indignation des Soudanais qui ont veillé à la sécurité de tous, a été présentée par les télévisions égyptiennes comme le théâtre d'un « massacre» contre les supporters égyptiens commis par les «barbares algériens». Khartoum, troisième rencontre et match décisif, devait être un point final, le Caire a choisi donc une détestable troisième mi-temps. Jeudi, elle a rappelé son ambassadeur pour «consultation» pour protester contre ces violences présumées. L'ambassadeur d'Algérie en Egypte, Abdelkader Hadjar, a également été convoqué au ministère égyptien des Affaires étrangères, sur ordre de M. Hosni Moubarak, pour qu'on lui fasse part de «l'indignation extrême de l'Egypte». L'Egypte, précisons-le, est fondée à demander à l'Etat algérien son devoir de protéger «les citoyens d'Egypte présents sur son territoire ainsi que ses institutions et ses intérêts». Ce devoir s'impose également pour l'Etat égyptien en ce qui concerne les Algériens en Egypte. Quand un animateur de télévision a appelé en direct à «tuer les Algériens» sans susciter de réactions, cela pose question car il s'adresse à des jeunes qui l'entendent au premier degré. Il est clair que ces médias ont l'aval du pouvoir. Le fils aîné du président égyptien, Alaa Moubarak, en a rajouté une louche dans le dérivatif que s'offre le pouvoir en affirmant que l'équipe égyptienne a été confrontée à des «actes de terrorisme (...) avant, pendant et après le match» et en qualifiant les supporteurs algériens de «mercenaires». Il y a dans cette escalade que les médias et le pouvoir égyptiens se sont évertués à imposer quelque chose de puéril. Les Egyptiens ont omis un témoin de taille : le pays d'accueil. Les Soudanais qui ont eu à organiser très rapidement un match hyper-tendu et qui ont veillé à la sécurité de tous en mobilisant les grands moyens sont, à la lumière du délire des télévisions égyptiennes, des incompétents ou des complices de l'Algérie. Khartoum a donc décidé de convoquer l'ambassadeur d'Egypte pour lui exprimer son «mécontentement» après la campagne de presse égyptienne faisant état de «fausses informations» sur l'agression de supporters égyptiens.
Transformer la déception en haine
«Le ministère des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur d'Egypte pour l'informer du rejet par le Soudan des informations diffusées par des médias égyptiens concernant les événements d'après-match», a annoncé Khartoum dans un communiqué. «Plutôt que de souligner tout ce que le Soudan a fait pour ce match, l'accueil, l'hébergement de près de 25.000 personnes et la sécurité, les médias égyptiens ont diffusé de fausses informations», a expliqué le porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères, Mouawiya Osmane Khalid. Le pouvoir égyptien et ses médias jouent dangereusement à transformer la déception, fort compréhensible du public, en état de haine. Les manifestations violentes qui se sont déroulées devant l'ambassade d'Algérie au Caire - 35 personnes, dont 11 policiers, blessées - en sont un effet direct. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a chargé l'ambassadeur d'Egypte «de transmettre aux autorités de son pays l'incompréhension et la grande préoccupation des autorités algériennes devant l'escalade de la campagne médiatique». Le pouvoir égyptien a tellement instrumentalisé la rencontre, exutoire de toutes les passions, qu'il n'arrive pas à accepter que le match soit fini. Jusqu'où ira cette gestion, affligeante, de la troisième mi-temps égyptienne ?


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